Ah, le potiron… Même les plus blasés, même les cœurs froids ne peuvent s’empêcher d’y voir un carrosse d’où descendrait, certes un peu tassée, une sculpturale Cendrillon. C’est bien là tout le mérite de l’imagination.
C’est fou comme la salade frisée ressemble aux coiffures qu’on voit fleurir le samedi soir, peroxydation et mèches blondes en moins. Mais c’est encore dans l’assiette qu’elle est la plus remarquable : amère et croquante…
Vite nettoyée, vite assaisonnée, vite mangée, vite digérée et vite rendue à dame nature, la mâche est une sorte de Speedy Gonzalez végétal dont la célérité laisse les observateurs abasourdis, langue pendante. Saurez-vous suivre son rythme endiablé ?
Impossible d’échapper à l’hégémonie de Chenopodium quinoa, et hors de question de ne pas l’aimer sauf à passer pour un cuistre réactionnaire. C’est ainsi : les modes vont et viennent, inutile de lutter. Aujourd’hui, le vent du succès souffle dans les voiles de cette petite herbacée.
Parmi les légumes à énigmes, le crosne se pose là… Une forme indécise, une couleur passe-partout, un nom ridicule, une taille misérable… La nature n’a pas été tendre avec ce légume oublié désoublié.
Le chou-rave… Légume guerrier honni pas nos aïeux et revenant en sainteté grâce au bourgeois-bohème ! Comme quoi, rien n’est écrit dans le marbre et le destin est une inépuisable réserve de surprises…
Légume de guerre et des temps difficiles, le rutabaga partage avec le topinambour les tristes stigmates de la privation et de l’indigence. Une renaissance est-elle possible ?
Dans la famille pas toujours riante des racines, je voudrais le roi… C’est-à-dire sa majesté le panais, superbe, délicieux, original, versatile, classique, exotique.
Ah, l’affreuse purée de choux de Bruxelles des cantines de nos enfances… Il suffit d’y penser pour se noyer dans la nostalgie de nos jeunes années. Mais stop aux lamentations et redécouvrons ce chou plein de ressources.
Pourquoi avoir nommé « châtaigne » un produit aussi amical et bienveillant ? Mystère… Toujours est-il qu’il faudra éviter de consommer la bogue de ce monosperme indéhiscent, piquante comme un oursin et se concentrer sur l’akène, bien plus savoureux.
Le topinambour est-il un ange ou est-il un monstre ? La question n’est pas tranchée, ses effets variant beaucoup sur chacun de nous. Les uns restent heureux, alors que les autres deviennent montgolfière. Et vous ?
Les élégantes betteraves multicolores qui ravissent vos prunelles et accessoirement vos papilles passent le plus clair de leur temps dans la gadoue, sous la pluie froide ou le soleil méchant. Comment font-elles pour être si bonnes ?
Pour les lecteurs de la Rubrique-à-brac, le brocoli est, avec le professeur Burp, la coccinelle, Bougret et Charolles, un des héros de nos enfances lointaines. Plongée en nostalgieland avec un légume plein de ressources.
Enfin, il est terminé de temps des ridicules petits oignons de printemps, chétives créatures qui disparaissent à la cuisson… Place ! Place au gros oignon, le vrai, celui dont on prépare les soupes et qui fait tant pleurer…
Qui mieux qu’Arthur Rimbaud a su décrire le cresson poussant au gré du courant ? Pas les chefs, ni les chroniqueurs gastronomiques, ni les bloggeurs, ni les foodistas et moins encore l’auteur de ces lignes.
Existe-t-il un végétal plus doué encore que le shiitaké ? Pas sûr… Beau à voir, délicieux et raffiné, facile à cuisiner et bon pour la santé… Avec toutes ces qualités, il finit par énerver tout le monde !
Le poivron, un légume ? On se le demande bien quand, en plein été, on croque les poivrons sucrés et juteux, tout juste arrachés à leurs plants. Il paraît même que certains chefs en font des sorbets ! C’est dire …
Avez-vous déjà regardé une aubergine au microscope ? Non ? Dommage, parce que vous auriez vu que ce légume qui est un fruit tient plus du ballon de foot que du végétal. Étonnant, non ?
Le fenouil ne ressemble à rien d’autre que lui-même, mystérieux mille-feuilles mi-endive, mi-oignon, mi-autre chose. C’est ainsi… Et tout le travail du cordon bleu est de lui trouver un exutoire culinaire raisonnable.
Consommer un concombre revient à vider une bouteille d’eau. En fait, le concombre en contient tellement que, même sec, il est mouillé ! Redécouverte d’un prodige de la nature.
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