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Carottes râpées

Labotanique, rap électronique, scientifique et poétique

[Botanique] n.f. : science consacrée à l’étude des végétaux. [Labotanique] n.f. : science musicale consacré à l’expression du langage rappé sur une musique électronique. En cet été 2018, le duo de biologistes sonores Labotanique se lance dans un nouveau projet fait d’album, de concerts, de clips et d’ateliers. On les aide à le faire pousser ?

"On aime donner à voir une autre facette du rap et de la chanson". À gauche Ronan, à droite Thomas.

Certains décrient le RAP comme un acronyme de Rythm and poesy, chez Labotanique, ça pourrait être celui de Récits d’aventures des plantes en écho à leur premier album ou plus largement celui de Réalité artistiquement psalmodiée.

Notre musique est engagée sans être vindicative, explique Ronan. On n’est pas dans le propos, on est juste porteur d’un message. Leurs sons ambassadeurs nous rapportent des bribes d’une vie ordinaire, de nos rêves, du rythme effréné de nos villes. Les deux presque trentenaires attrapent ces sujets de société avec leur épuisette poétique et les couchent sur le papier à musique à la manière des scientifiques qu’ils n’ont jamais cessé d’être.

Nous nous sommes connus sur les bancs de l’école d’agro, rapporte Thomas, beatmaker russe comme il aime à se définir. On est un peu déformés par nos études. On applique notre côté scientifique à notre Rap. Concrètement, pour chaque nouveau morceau, les deux artistes se plongent à fond dans l’univers qu’ils souhaitent décrire et réalisent un état de l’art cher aux ingénieurs. Quand on a écrit notre chanson science fiction, on a fait pas mal de recherches bibliographiques pour créer un environnement musical et textuel qui fait écho aux cosmonautes, on s’est pas mal inspiré de l’univers de Philippe K. Dick, poursuit le musicien.

 

De l’agriculture à la culture

Aujourd’hui, leurs maîtres à chanter se nomment Gaël Faye (parce qu’on aime sa façon d’écrire et de chanter), Odezenne (pour le côté mélancolique), ou encore Feu Chatterton (parce que ça nous touche). Le duo trouve également son inspiration dans la chanson française de Claude Nougaro, Georges Brassens ou Alain Souchon, tous ces artistes qui nous baladent avec leurs histoires. La leur, celle de leur deuxième album 47e parallèle commence par planter le décor. Un générique ouvre le bal de leur disque : De retour d’une expédition au long cours sous les tropiques / deux explorateurs / un botaniste français et son homologue russe ont ramené dans leur vaisseau / les mystères de l’Amazonie […] De retour de ce côté de l’Atlantique, Labotanique se fait nomade / chamans arpenteurs de bitume / de ce côté du monde les arbres ne sont que des tours de béton […]

On est des touristes dans notre propre quotidien.

Avec ce nouvel album, nous abordons un angle plus urbain, explique Ronan. Nous questionnons la place de la nature dans nos villes, notre rapport à celle-ci au milieu de nos errances digitales. Un arbre au milieu d’une cité de béton, un téléphone portable dans une rencontre amoureuse, ces « je t’aime, moi non plus » que nous jetons sans cesse aux villes dans lesquelles nous vivons…

Dans ce deuxième disque, le végétal s’invite en creux comme pour signifier le manque vital d’oxygène des espaces qui voudraient s’en passer. Ma ville est faite de passant pressé / de l’arrogance de la valse des coursiers / et d’élégance du parfum qu’elle dispense / ici seul les graffitis prennent le temps de s’allonger (sur nos vieux murs décrépits) / ainsi soit-il, voici nos vies dans nos villes.

En 2017, Labotanique s’est produite dans une trentaine de salles entre Paris, Lille et Nantes.

Projet végétal et musical

Rendre la ville plus verte et plus douce, Thomas et Ronan s’y emploient toute l’année. Non seulement en distribuant des graines à semer à chacun de leur concert mais aussi en s’appuyant sur leur art pour faire germer leurs idées. Aujourd’hui on ne peut pas vivre que de notre musique, confie Thomas, on développe d’autres activités : des ateliers sur la musique urbaine, des médiations dans les centres sociaux, avec des mineurs migrants. Cela permet de prendre du recul sur notre pratique.

Les deux jeunes artistes ont également dans leur besace un beau projet avec le Jardin des plantes de Nantes. On devrait imprimer de la poésie sur de grandes planches de bois et organiser tout un itinéraire politico-sensoriel. L’idée est de partir de la thématique de l’herbier pour aborder un enjeu de société. Ainsi, à l’été 2019, un parcours physique et numérique mêlera botanique, poésie et musique et permettra aux visiteurs de s’interroger sur notre société. Où sont donc passés les chamans ? / Que sont devenus leurs totems ? se demande le duo dans la dernière chanson de leur album Nature morte. La réponse se trouvera peut-être là, sous l’écorce des arbres centenaires du Jardin des plantes de Nantes…

 

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L’appel de Labotanique

Pour assurer la fabrication de son nouvel album, permettre la réalisation de trois clips professionnels, et la construction d’un nouveau live, Labotanique a besoin de votre aide aujourd’hui. Pour les soutenir sur Ulule, c’est par ici.

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