fbpx

L'inde locale

Nourriture de l’esprit : la fantastique alimentation ayurvédique

Si quand on vous dit « ayurveda », vous pensez au mieux à une pratique de yoga sympa et, au pire, aux rayons obscurs du Naturalia, c’est le moment d’ouvrir vos chakras ! Adrien Richard, cuisinier-guérisseur, nous propose son menu ayurvédique en 3 recettes pour des dosha en fête.

© Laurene Petit

L’ayurvé-quoi ? L’ayurveda, c’est en sanskrit, la « science de la vie ». Bien loin des Sciences de la Vie et de la Terre de nos folles années scolaires, c’est une médecine indienne apparue 2000 ans avant Jésus-Christ. Au-delà d’apporter la prévention ou la guérison, c’est une voie de compréhension et de lecture du monde, et une manière d’interagir avec lui, nous explique Adrien Richard.

Adrien est un bourlingueur du bien-manger, un promoteur de la santé par l’alimentation et un yogi-foodie. Après avoir cofondé Faut qu’ça sorte, une association qui ramène de la vie dans tes boyaux, il est devenu chef du restaurant ayurvédique du studio de yoga parisien Naya. Pour lui, si l’arbre c’est le rapport à la vie, l’ayurveda est une branche de l’arbre, une voie vers son identité profonde. Il permettrait de mieux se connaître, notamment par l’alimentation, et de se nourrir de ce dont notre constitution a le plus besoin.

Si l’ayurveda est né en Inde, il n’est pas forcément synonyme de cuisine indienne. Bien au contraire, l’ancrage avec les ressources locales fait partie intégrante de cette discipline. On peut très bien faire de la cuisine ayurvédique avec des produits qui ne viennent pas de l’autre bout de la planète. En cela, et parce qu’elle permet de rééquilibrer nos énergies contrariées, l’alimentation ayurvédique est résolument fantastique !

Dosage du dosha

La base de l’ayurveda, ce sont les 5 éléments qui composent la matière : l’air, le feu, l’eau, la terre et l’éther, le petit dernier souvent oublié. La rencontre de ces éléments entre eux va créer des énergies vitales distinctes, chacune en charge d’un aspect fondamental de la vie. Ces énergies primordiales, ce sont les doshas, dont le dosage propre à chacun va déterminer sa constitution personnelle, et sa manière d’être au monde !

Il existe trois types de dosha, qui sont un mélange de deux éléments dominants :
> Vâta, l’énergie du mouvement, est un mélange d’air et d’éther.
> Pitta, l’énergie de la transformation, est une combinaison de feu et d’eau.
> Kapha, l’énergie du lien, allie terre et eau.

Selon l’ayurveda, si chacun d’entre nous porte toutes ces énergies, elles s’expriment dans des proportions différentes. Notre curseur sera naturellement plus orienté en Vâta, en Pitta ou en Kapha. Pour apaiser notre énergie vitale dominante qui peut parfois prendre le dessus sur les autres, Adrien nous propose 3 recettes pour retrouver de l’équilibre.

© Laurene Petit

L’entrée pour pacifier Pitta

Salade douce-amère de fin d’hiver

Pour 2 personnes :
2 petites endives
1 pomme
1 poignée d’abricots secs
1 poignée de persil
1 poignée de graines germées
2 c. à s. de graines de courge ou de tournesol
Pour la vinaigrette :
1 c. à s. de mélasse de grenade (ou du miel)
1 c. à s. de vinaigre de vin (ou de balsamique)
3 c. à s. d’huile d’olive
Sel, poivre

Rincez et coupez avec passion les endives et la pomme dans la longueur.

Mettez le feu aux graines : faites-les torréfier à sec dans une poêle.

Ciselez fougueusement le persil et coupez les abricots en morceaux.

Faites se rencontrer amoureusement tous les ingrédients de la vinaigrette.

Assemblez énergiquement la salade dans un joli saladier : endives et pommes émincées, graines germées et torréfiées, abricots bien taillés, persil ciselé et vinaigrette typée.

Et l’ayurveda dans tout ça ?

La vinaigrette à base de mélasse de grenade est à la fois sucrée, légèrement amère et astringente : c’est le combo gagnant pour équilibrer les plus Pitta d’entre nous, qui ont une fâcheuse tendance aux saveurs trop acides, piquantes et salées. L’amertume de l’endive et le sucré de l’abricot sec contribuent aussi à apaiser les énergies brûlantes des Pitta. Les graines (germées ou non) et les herbes fraîches sont très utilisées dans la cuisine ayurvédique. Elles donnent goût, fraîcheur désaltérante et vitalité aux plats.

© Laurene Petit

Le plat pour pacifier Vâta

Dhal de lentilles corail au curry masala

Pour 2 personnes :
2 belles patates douces
1 tasse de lentilles corail
1 oignon rouge
3 belles poignées d’épinards frais
1 petit pot de crème de coco
1 petit pot de pulpe de tomate
1 citron vert
1 poignée de coriandre fraîche
2 c. à s. d’huile d’olive ou de coco
2 ou 3 c. à s. de curry masala

Épluchez délicatement l’oignon et faites-lui sa fête avant de le faire chanter dans une marmite avec de l’huile d’olive ou de coco.

Lavez et brossez légèrement et coupez en cubes les patates douces. Ajoutez-les à la marmite. Salez, poivrez, ajoutez un petit verre d’eau et couvrez pendant 5 minutes.

Ajoutez à la marmite les lentilles corail, le curry, la pulpe de tomate et la crème de coco.

Mélangez et laissez mijoter doucement pendant une bonne dizaine de minutes.

Rincez et ciselez la coriandre. Lavez à grande eau les épinards et émincez-les librement.

Ajoutez les épinards à la marmite et remuez généreusement.

Quand le dhal est cuit, fondant, crémeux et aussi réconfortant qu’un câlin, servez-le dans des assiettes creuses avec une bonne rasade de jus de citron vert et la coriandre fraîche joyeusement parsemée.

Et l’ayurveda dans tout ça ?

Ce plat chaud, riche et onctueux est parfait pour les énergies Vâta, que les aliments crus et froids ont tendance à déséquilibrer. Il contient des ingrédients cuits solides (lentilles, patates douces) ainsi que des épices et de la matière grasse qui apportent de la consistance et de la chaleur pour apaiser et nourrir Vâta.

© Laurene Petit

Le dessert pour pacifier Kapha

Mousse au chocolat vegan au piment d’Espelette

Pour 2 personnes :
100 g de jus de pois chiches (aquafaba, l’eau de cuisson ou issue de la conserve des pois chiches)
100 g de chocolat noir à 70 %
1 c. à c. de piment d’Espelette
2 c. à s. de sucre

Faites fondre tendrement le chocolat au bain-marie (sauf un carré que vous mettrez de côté pour la fin).

Fouettez le jus de pois chiche (aquafaba) tranquillement, comme des blancs d’œufs, jusqu’à obtenir une texture aérienne et mousseuse.

Ajoutez la moitié du piment d’Espelette et le sucre et fouettez à nouveau jusqu’à ce qu’il soit dissous.

Réunissez sans les brusquer le chocolat et l’aquafaba, en incorporant le chocolat délicatement.

Dressez la mousse dans des petits verres et laissez gentiment prendre au frais.

Coupez en copeaux le carré de chocolat restant (si vous ne l’avez pas boulotté entre temps !) et disposez-les ainsi que le reste du piment d’Espelette sur le dessus des mousses.

Partagez avec gourmandise !

Et l’ayurveda dans tout ça ?

L’amertume du chocolat noir et le piquant du piment vont apporter un coup de boost aux énergies Kapha qui sont généralement enclines à l’inertie. La texture aérienne de la mousse vegan donne de la légèreté et un goût de nouveauté apprécié pour rééquilibrer l’énergie sédentaire des Kapha.

5 commentaires

Close

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  1. Des recettes joliment racontées?. Et des articles toujours intéressants.
    Je trouve juste dommage l’alternance des informations au début de l’article. Je n’ai pas trouvé comment stabiliser l’image. Du coup ça alterne en permanence et je ne peux pas lire… Du coup je vais essayer de trouver les informations ailleurs ?

  2. Merci pour ces recettes toujours écrites avec poésie, délicatesse Humour et gourmandise, les aliments sont comme vivants et méritent ainsi toute notre attention. C’est toujours un plaisir de les lire et de les tester car toujours appétissantes.

  3. bravo pour ces recettes sympa et pas trop compliquées
    pour la mousse au chocolat, assez difficile à réussir avec l’eau des pois chiches, je suggère : battre du lait ou crème de coco ( minimum 70%)
    presque comme une chantilly, ajouter le chocolat fondu et les épices, j’ai une préférence pour la fève tonka, et mettre au frigo et déguster quelques heures après
    le résultat est bluffant, on ne devine pas que c’ est sans oeufs .

Recevoir le magazine

1 newsletter par quinzaine.
No pubs, Pas de partage de donnée personnelle

Oui ?

Recevoir le magazine

1 newsletter par quinzaine.
No pubs, Pas de partage de donnée personnelle