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Toit toi mon toit

Bientôt des cultures de truffes sur les toits végétalisés ? 

Il y a quelques semaines, Frédéric Madre a fait une découverte tout à fait étonnante sur l’une des terrasses végétalisées d’un grand hôtel parisien, proche de la Tour Eiffel. Au pied d’un charme s’épanouissait en effet une truffe sauvage.

Pour s’en assurer, le chercheur en écologie urbaine et cofondateur de la start-up potagère Topager a fait identifier ce champignon par un laboratoire du Muséum d’histoire naturelle.

Bingo : il s’agissait bien d’une truffe, de l’espèce Tuber brumale. Marc-André Selosse, qui a fait l’analyse, commente : Cette truffe est un peu moins bonne que la truffe noire du Périgord, elle a un goût un peu plus corsé, mais elle est comestible et elle a la même écologie que la truffe noire. Elles aiment les sols calcaires, secs et les endroits chauds, toutes ces conditions sont réunies sur les toits.

Comment est-elle arrivée là ? Le professeur au département Origines et Évolution du MNHN, par ailleurs spécialiste de la truffe nous explique : Les arbres ont été plantés là avaient sûrement été mycorhizé par la truffe avant leur arrivée. Kézako ? Une mycorhize, c’est une relation symbiotique entre un arbre – ici un charme – et un champignon – ici une truffe. Les arbres échangent les produits de leur photosynthèse contre des sels minéraux que le champignon collecte dans le sol. Et cette relation survit même quand les arbres sont transplantés en face de la Tour Eiffel.

Cette découverte en dit long sur la quantité de choses qu’on ne sait pas encore sur les écosystèmes urbains et leur potentiels en terme de biodiversité et de création de micro-climats. Encore faut-il avoir les connaissances pour se rendre compte qu’on vient de tomber sur une espèce intéressante. La truffe découverte pourrait en tout cas ouvrir des pistes intéressantes pour tout ceux qui s’intéressent aux moyens de rendre nos villes plus comestibles.

Marc-André Selosse nous a confirmé vouloir mener des tests pour estimer s’il serait envisageable de produire des truffes sur les toitures et terrasses végétalisées de nos villes. Il balaye déjà les craintes récurrentes sur la pollution, un risque faible selon lui : Les sols sur les toits sont souvent des substrats qui ont été choisis par les personnes qui les installent, le risque de trouver des pollutions aux métaux lourds comme ça peut être le cas sur des sols urbains classique est très faible. Les réponses ne viendront pas tout de suite, loin de là, puisqu’il faut au moins cinq ans pour qu’une tentative de ce genre porte ses premières truffes. Mais toute nouvelle positive serait forcément bonne à prendre. D’un millier de tonnes par an vers 1900 en France, la production de truffes a chuté à un niveau situé entre 20 et 50 tonnes aujourd’hui.

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