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Vertiges de labour

« La charrue comme le glyphosate est un herbicide total »

Alors, asperger ou labourer ? Plutôt que de renvoyer bio et conventionnels dos à dos, on a creusé la question avec deux têtes pensantes de l’agronomie qui ont les pieds bien sur terre. Gérard Michaut, président de l’Agence Bio, ne retourne plus ses champs depuis trente ans. François Mulet, fondateur du réseau Maraîchage Sol Vivant, repense totalement la question des pollutions agricoles. De quoi en apprendre de belles, notamment que le compost, ça pollue.

À gauche Gérard Michaut, à droite François Mulet. ©Lygie Harmand

Est-ce qu’en bio, on est loin d’avoir les mêmes pollutions qu’en conventionnel ?

Gérard Michaut : On en est très loin, j’en suis certain. Le cuivre a des propriétés fongicides mais on n’est pas non plus dans un produit incontrôlable. Le grand risque, c’est d’avoir des accumulations au bout de plusieurs dizaines d’années dans les cultures pérennes, ça peut gêner le développement de la vie du sol. À cela, il y a des solutions. Comme l’avoine, qui capte le cuivre dans ses graines et peut servir à nourrir les jeunes porcs qui sont souvent en carence de cet oligo-élément.

Disons que le cuivre peut devenir un problème s’il y a excès d’usage mais il est justement limité en quantité par hectare et par an dans les cahiers des charges bio. C’est scrupuleusement vérifié alors qu’il n’y a pas de limite d’usage en conventionnel, d’ailleurs le principal consommateur de bouillie bordelaise.

Par ailleurs, il y a de plus en plus de produits proposés, mais ils devraient être limités à une dizaine. Même le purin d’ortie a des restrictions d’usage. Pour qu’un produit soit utilisé en bio, il faut qu’il réponde à une urgence, à un facteur limitant fort. Aucun agriculteur bio n’a d’intérêt à stériliser ses sols, le vivant est son principal allié.

François Mulet : La bio a fait le choix historique de ne pas utiliser de chimie et d’engrais de synthèse. Mais une chimie organique est-elle obligatoirement inoffensive et une chimie de synthèse obligatoirement mauvaise ? Plus de cent ans après l’invention de la chimie moderne, ces notions doivent être repensées en profondeur si nous voulons un débat serein sur le sujet. La même semaine, on voit circuler une pétition pour interdire toute la chimie et les agriculteurs bio se mobiliser pour contester la nouvelle réglementation sur l’utilisation du cuivre. Or, si on en croit l’European Chemical Agency, il est tout aussi toxique que le glyphosate. Tout ça n’a plus de sens.

Concernant la pollution, il faut remettre d’urgence au cœur du débat l’érosion des sols. Nous avons encore eu cet été partout en France des coulées de boue qui emmènent des milliers de tonnes de terre dans les cours d’eau et les nappes. Les modèles agricoles dominants basés sur le travail du sol ne savent pas y faire face et ne préfèrent pas trop en parler.

 

Pourquoi n’arrive-t-on pas à être aussi productif en bio qu’en conventionnel, malgré les engrais naturels ?

GM : La farine de plume, le guano, ça coûte très cher donc très peu de gens l’utilisent. L’augmentation de rendement sera de 10 quintaux, ce qui représente le prix de l’engrais que vous avez mis, à quoi ça sert ?  En productivité, on est moindre qu’en conventionnel, mais en rendement on est meilleur. Je m’explique : en  conventionnel, à l’heure actuelle, il faut investir l’équivalent de 40 quintaux d’engrais pour 80 quintaux de récolte. En bio, on en investit 2 pour en sortir 30.

C’est une apocalypse dans le sol.

FM : Se dire que la bio doit être non-intensive, je trouve ça profondément morbide. La nature est intensive, un écosystème tend toujours vers l’intensification de la production. Sa résilience et son équilibre viennent de là. Penser que c’est normal de produire 30 quintaux de blé quand les autres en font 80, ça ne peut pas fonctionner. À 30 quintaux, tu produis moins de biomasse et tu nourris moins de services écosystémiques de ton sol.

La bio a fait la même erreur fondamentale que les conventionnels en considérant que la charrue était un désherbant correct, sauf que les conventionnels ont des engrais pour compenser et produire. La charrue comme le glyphosate est un herbicide total, sauf que l’impact environnemental de la charrue est dix fois pire : moins 80 % de vers de terre, la totalité des champs mycorhiziens et de la macrofaune qui dégagent et toute l’organisation carbonée du sol foutue en l’air. C’est une apocalypse dans le sol.

On croyait être tombé d’accord : le glyphosate, c’est mal. Mais on nous dit qu’un sol « vivant » pourrait mieux nettoyer les molécules chimiques d’un désherbant ?

FM : Un sol avec un taux de matière organique de 4 à 10 % nettoie l’eau. Sur un sol vivant, donc couvert en permanence, si tu mets du glyphosate, la molécule rentre dans la plante, la plante rentre en décomposition et on constate que l’on ne retrouve jamais de molécule de glyphosate dans l’eau, ni même dans les plantes que tu vas cultiver par la suite. La molécule de glyphosate aura été minéralisée par l’activité biologique du sol. C’est fait avec de l’oxygène, du carbone et de l’azote qui repartent dans le système, fin du débat. Plus ton système est résilient et plus tu peux te permettre de mettre des informations parasites comme de la chimie de synthèse.

Mais se pose toujours, comme pour toute chimie, la question de l’applicateur ou du gars au coin du champ qui la respire, et celle de l’impact des molécules concentrées sur le reste de la macrobiodiversité du système. On sait que le glyphosate est un peu antifongique, ça doit secouer les insectes. Mais il reste le produit qui a le moins d’impact environnemental par rapport à tous ceux que je connais.

Les champs sont devenus trop propres.

GM : Pour moi la question ne se pose pas, je n’ai pas le droit aux produits de synthèse. N’allez pas croire que je ne suis pas respectueux de mon sol, la bio n’est pas synonyme de labour. Je laisse l’herbe en place car l’une des choses qui a le plus tué la biodiversité, c’est le désherbage, pas seulement l’insecticide. Les champs sont devenus trop propres, une part des animaux ne trouve plus d’abri. Quand j’ai commencé il y a trente ans, en conventionnel, j’utilisais 1,5 litre de glyphosate à l’hectare. Au Brésil, ils étaient à 3 litres au départ. Mais les plantes sont devenues résistantes, alors ils aspergent désormais 18 litres. Et ils sont obligés de réintroduire des produits qui avaient été interdits pour compléter l’action du glyphosate.

Je ne captais pas, lorsque je me suis converti, que l’on n’autorise pas un herbicide en bio. Mais maintenant je comprends. Parce que quand on autorise et qu’on ne met pas de limite, il y a excès d’usage et donc déséquilibre. Pourquoi l’agriculture biologique se mettrait des contraintes ? Ce n’est pas pour faire beau ! C’est parce qu’il y a des conséquences. Je ne suis fermé à rien, je dis simplement attention, attention. Demain on aura besoin d’eau et surtout de la biodiversité qui est notre principale alliée.

François, vous proposez aujourd’hui un nouveau label, Pour une agriculture du vivant, avec un cahier des charges différent du bio. Quelles sont les pistes d’amélioration aujourd’hui ?

FM : Il faut sortir de la logique de la table rase dans les champs et arrêter d’avoir des sols nus quasiment la moitié de l’année. Il y a d’un côté la charrue, de l’autre le 100 % glyphosate ou les deux combinés, et puis il y a ce que nous proposons : une couverture végétale permanente pour optimiser la photosynthèse, reconstruire les sols et minimiser le travail pour ne plus les abîmer. La question du désherbage reste centrale. N’oublions pas que la nature cherche en permanence à faire repousser une forêt et elle a plus d’un tour dans son sac. Couvrir ainsi les sols de plantes empêche les autres de pousser et nous permet d’y semer notre culture.  

À ce stade, dans les meilleurs systèmes, l’utilisation de chimie de synthèse est fortement réduite en grande culture et nous avons réussi à nous en passer totalement en maraîchage sur les petites et moyennes surfaces. Nous voyons partout dans le monde des systèmes sans chimie de synthèse et sans travail du sol commencer à se développer, la France est en retard à ce niveau.

Un axe de travail important concerne aussi la gestion de la biomasse. Le compost ne permet pas de reconstruire correctement la structure biologique des sols car il est ce que l’activité biologique, qui dégrade les matières organiques, a du mal à manger. En compostant, on perd la moitié de l’énergie et de la matière organique, tout en dégageant du CO2. Finalement, le compost, c’est nul autant sur le plan agronomique qu’environnemental ! Je propose que les plateformes de compostage servent à redistribuer la matière organique la moins dégradée possible. Enfin, pour reconstruire les sols et maximiser la photosynthèse, il faut retrouver des colzas de 3 mètres et des blés de 2 mètres. Il faut que toutes les plantes redeviennent géantes.

Il faut que toutes les plantes redeviennent géantes.

GM : À l’Institut technique de l’agriculture biologique, on travaille sur un programme européen dans ce sens, pour que les formats de céréales soient plus élevés, qu’ils soient capables de capter plus de photosynthèse pour mieux utiliser ce qui est donné par le sol. Mais si on corse trop le cahier des charges de l’agriculture biologique, tout le monde ne sera pas d’accord avec ça. On ne peut pas obliger les gens à se lancer dans quelque chose d’encore plus difficile techniquement. En revanche, que des groupes d’agriculteurs fassent autrement et prouvent les améliorations que ça entraîne, tant mieux, il faut le faire savoir, il faut élaborer un logo. Personne ne trouvera à redire, au contraire ! La bio peut s’y inscrire, je la vois comme un laboratoire qui a une capacité à apporter des réponses pour faire face aux complications de demain.

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Pour en savoir plus sur l’agriculture sur sol vivant, c’est par ici chez Ver de terre production.

22 commentaires

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  1. Bonjour,
    Article intéressant, même si après avoir visionné Le Roundup face à ses juges de Marie-Monique Robin, je reste bien sceptique quand j’entends quelqu’un défendre l’utilisation de glyphosate :-((
    Je n’ai pas bien compris le passage sur le compost. J’avais toujours entendu dire que le compost était utile à la régénération des sols en apportant de la matière organique sur le sol.
    Quelqu’un pourrait-il m’éclairer ?

  2. Comme dit dans l’article,la permaculture s’adapte très bien au maraichage.
    En grande cultures ou en élevage,la permaculture n’a pas d’objet puisque l’on fait des rotations de cultures annuelles(hormis prairies).
    On ne peut pas désherber des champs de céréales à la main ou détruire des repousses de cultures à la binette dans des champs.
    Pour celà il faut ,soit un travail du sol m^me superficiels ,soit de la chimie.Les deux ont des avantages et des inconvénients.

    Le semis direct sous couvert permet aujourd’hui de produire sans détruire la structure verticale du sol.C’est une technique qui enrichit les sols en co2.

  3. Article intéressant, qui a le mérite d’engager un débat ouvert. Je pense que notre mode de production alimentaire devra se tourner davantage vers la permaculture, qui a largement fait ses preuves (je vous renvoie a l’aventure passionnante de la ferme du Bec Hellouin qui est devenu mon livre de chevet ?) et prouve que l’on doit faire confiance en la nature, elle nous met à dispositions tout ce dont on a besoin, pourvu que l’on soit respectueux avec le sol. C’est un cercle vertueux. A l’inverse, nous sommes entrés dans un cercle vicieux avec l’agriculture dite moderne. Prenons le temps d’observer la nature, de composer avec elle, de faire des choix logiques. Elle nous le rendra au centuple.

  4. Par contre on retrouve des traces de glyphosate dans les plantes comestibles (bière, céréales etc.) et dans les urines des français comment on explique ça?

    1. Le glyphosate a trois utilisation :
      La première comme désherbant sur des plantes qui résistent elles m^me au glyphosate par manipulation génétique:les ogm round up ready.La plante absorbe la molécule sans mourir et elle en contient à la récolte.C’est une pratique interdite en europe mais on importe beaucoup des Amériques
      La seconde comme dessicant quelques jours avant récolte,pour faire sécher une culture et les mauvaises herbes qui ont poussé dans la culture.Là encore on en retrouve dans les aliments.C’est une pratique autorisée partout,mais très peu pratiquée en france.En revanche elle est assez utilisée dans les pays froids ou humides(pays scandinaves, d’europe centrale et au canada).
      C’est un usage qui aurait dû être interdit depuis longtemps à mon sens car il y a des technique de fauche et de mise en en andain pour faire sécher la récolte.
      La dernière utilisation est en interculture.On désherbe entre deux cultures.La culture ne reçoit pas de produit et n’en contient pas.(sinon elle mourrait)
      Couplée au semis direct sous couvert ,le glyphosate permet de stocker du carbone dans les sols,d’avoir des couverts favorables au gibier et aux insectes,il n’y a plus d’érosion, et beaucoup moins de ravageur grâce à la préservation des auxiliaires.La présence de tissu micellaire permet aussi aux plantes de mieux se nourrir et d’éviter les engrais phosphatés ou potassiques.

      Un lien sur la suisse. https://www.sbv-usp.ch/fileadmin/sbvuspch/04_Themen/Pflanzenschutz/170530_RAP-003P-Glyphosate-screening-Rapport-final.pdf

    2. Les produits produits aux US et environ peuvent contenir du glyphosate par 2 sources:
      – culture OGM (Maïs, Soja…)
      – utilisation de glyphosate avant récolte pour accélérer la maturité (autorisé dans des pays à climat difficile à la moisson, non autorisé pour cet usage en France et rarement fait)

      Bref, vous trouvez du glyphosate essentiellement dans des produits alimentaires qui vont contenir des produits importés (pourquoi GF a fait des analyses sur des céréales de petit déjeuner à votre avis?).

      Ce que l’on trouve dans les urines est ce qui a été excrété de ce qui a été mangé, cela n’entraine pas pour autant un danger.

    3. Toutes nos importations qui proviennent du continent Américain contiennent du glyphosate (maïs soja). Car les cultures y sont OGM résistantes au Round-Up. Ce qui veut dire que le glypho est passé plusieurs fois sur la culture, ce qui est impossible chez nous. Les grains en contiennent. Ces grains alimentent tous les élevages de France et de Navarre, porc, poules, vaches, lapins … et le glypho s’y concentre dans le foie les reins etc… (sauf bien entendu les bios)
      Interdire les glyphosate en France sans interdire ces importations n’a pas de sens. Au lieu de cela, on renforce encore les échanges avec ces pays avec le tafta ou le mercosur !!!
      Ah ! les conflits et les méandres entre l’économie et l’écologie 😉 !!

  5. Merci ! C’est tellement rare de lire quelque chose d’intelligent sur le sujet !
    Tous les points évoqués sont intéressants même si, comme le dit Amandine en commentaire, il faut en faire une lecture critique. Le propos n’est évidemment pas de faire dans la monoculture intensive à grand renforts d’intrants chimiques, mais bien de repenser les cultures actuelles et se défaire des clichés.

  6. Bio, Conventionnel, Mixte …CO², Chimie ?
    C’est bien mais a un moment va falloir choisir : le titre est un peu originale.
    D’un coté le Glyphosate (la chimie qui fait peur), de l’autre la Charrue (tiré par un engin qui émet beaucoup de CO²).
    Les pseudos écolo : il faut reprendre les boeufs ? Mais non ca fait du méthane …
    Un jour peut être, tout les acteurs de la filière ce mettront-il autour de la table pour discuter.

  7. Aux dires des propos de GM le bio produit environ 30 quintaux par hectare de céréales contre 80 en conventionnel.
    Mon grand père agriculteur a soutenu en 1898 à l’institut agricole de Beauvais un thèse intitulé  » une ferme sur les confins de la Brie » On y apprend que le rendement moyen en blé était de 20 quintaux par hectare. Cent an plus tard on en produit 30 en bio . Comment parvenir a nourrir une population mondiale de près de 9 milliards d’habitants en 2050 si tous les agriculteurs du monde se convertissent ?

    1. @Chassaing

      Houla!!Gare au simplisme.

      Je suis éleveur en montagne et toutes mes parcelles ne sont pas labourables,surtout à cause des pentes.
      La culture classique de ces parcelles en céréales avec travail du sol amène à une destruction des sols par l’érosion et colmate tous les ruisseaux avec la disparition des alevins qui fraient en fond de ruisseau.
      Je les laisse en prairie ou je les sème en semis direct pour conserver le capital nourricier de mes sols.

      En outre,m^me sans ces problématiques d’érosion, il ne faut pas perdre de vue que la remise en culture avec travail du sol des prairies permanentes amène à des déstockage massif de co2.

      En effet quand on travaille le sol,on oxygène la matière organique(c-n) et on dégage de ce fait du co2 et du n- (nitrates).

    2. En ne mangeant plus de viande !!
      La moitié des surfaces agricoles dans le monde servent à nourrir le bétail…

    3. en gaspillant moins par exemple ?! j’ai pas les chiffres en tête, mais dans certains pays c’est plus de la moitié de ce qui est produit qui est jeté… chercher l’erreur.
      Alors un mot d’ordre : produisons moins et jetons moins !

  8. Article vraiment très intéressant, qui aborde le modèle agricole de manière ouverte. Cela rejoint quelques réflexions personnelles, à ma petite échelle de jardinière du dimanche.
    Pour l’anecdote, et pour ma part, je ne remue pas (sarcler, biner, trancher, bêcher…connais pas) et n’ajoute absolument rien au sol. Pour planter, par exemple, je fais un petit trou et j’y glisse ma plante sans toucher aux alentours, et roule ma poule !

  9. Excellent article mais je trouve que la critique sur le compost est un peu exagerée. Certes le processus de compostage émet du CO2 lors de son processus de production naturel mais ce même CO2 serait émis si les matières premières du compost avaient été épandues au champ puisqu’il résulte de l’activité des micro-organismes.
    Le compost permet surtout de réduire le volume des déchets compostés afin d’effectuer des transferts de fertilité entre régions excédentaires en biomasse et régions déficitaires à moindre coût économique et environnemental. De plus ses effets sur la structure du sol et la fertilité chimique sont à même de recréer un cercle vertueux de biomasse: plus de biomasse fraiche produite à la parcelle qui nourriront l’écosystèmes du sol.

    1. Tout à fait d’accord, et choquant de lire dans votre chapeau que le compost pollue…
      La matière organique dans le sol est soumises à des cycles complexes et du coup cet article sans apports du journaliste ne permet pas d’expliciter les deux points de vue, par ailleurs intéressants.

  10. Je suis plus que perplexe devant un interview qui semble laisser entendre que finalement on pourrait envisager une agriculture intensive avec des intrants chimiques. Alors certes le propos n’est pas vraiment là, mais ces acteurs interviewés même s’ils ne mentent pas, oublient soigneusement de préciser que c’est justement l’intensification des cultures, l’utilisation de plantes en mono-culture appauvrissant les sols, l’abandon de plantes et semences moins dévastatrices qui abîment nos sols. Si la conclusion est oui, on peut se passer de labour comme d’intrants chimiques, les solutions sont moins clairs et l’argument du il faut donc en faire plus, car plus de biomasse c’est plus d’activité de traitement des sols, de l’eau je ne suis pas bien d’accord. C’est l’utilisation combinée de plantes sur une même culture, l’utilisation raisonnée et sobre qui assure à la terre de conserver ses richesses et sa biodiversité. Quid également de la biodiversité justement dans la terre et sur les cultures … Un peu réducteur et rapide et on se demande du coup quel est le message, la solution et à qui ça rapporte ? Oui le bio industriel est mauvais mais tout autant qu’une agriculture conventionnelle industrielle.

    1. Je dois bien admettre que j’ai du mal à comprendre le message… d’Amandine. Ou peut-être qu’il faut relire l’article sans oeillères idéologiques et sans à priori.

      Quand on parle d’intensif, on parle d’utilisation intensive de l’espace y compris dans le temps : l’agriculture de conservation, sous jacente du discours de François Mulet, occupe le terrain tout le temps. Quand elle le peut, elle va aussi associer un maximum d’espèces (couvert d’interculture, culture associée, couvert permanent). En cela elle est intensive, comparée à des agricultures qui n’utilisent les parcelles agricoles que 2/3 de l’année voire moins, qui remettent tout à zéro avec un coup de charrue (bio et conventionnel).

      Les conséquences de ces techniques d’agriculture de conservation : plus de vie (si, si, beaucoup, même plus qu’en bio), des sols plus stables et protégés la plupart du temps.

      La conclusion n’est que partiellement on peut se passer de chimie et de labour. C’est possible en maraichage, pour les autres c’est encore à travailler.

      PS: la mono-culture a une définition, arrêtez d’en détourner le sens. Elle est rare en France.

    2. Si FM propose d’intensifier, ce n’est pas n’importe quoi qu’il s’agit d’intensifier.
      Il ne s’agit pas d’intensifier l’utilisation des pesticides, qu’ils soient organiques ou issue de la chimie moderne. Il ne s’agit pas non plus d’intensifier l’utilisations d’engrais organique ou de synthèse.
      Il s’agit bien d’intensifier la vie. Il faut que ça pousse ! Il faut de la matière à donner à manger à toute la microfaune du sol.
      J’espère être suffisamment pédagogique …

    3. Bonjour Amandine,

      Moi aussi le propos sur l’agriculture intensive m’a choqué, mais en fait c’est un problème de définition. Une agriculture peut être intensive en polyculture et avec peu d’intrants. Voir la page Wikipedia sur l’agriculture intensive.

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