Comment mange-t-on aujourd’hui ? Que met-on dans notre assiette ? Comment nouons-nous notre serviette ? Et le gaspillage on en parle ? Radioscopie de notre alimentation en 10 chiffres.
94 grammes
C’est en 2016 la consommation moyenne de pain par jour, soit environ une demi-baguette par personne. Plus on vieillit, plus on mange de pain : environ 75 grammes pour les 20-40 ans contre plus de 120 grammes pour les plus de 55 ans.
Et, de manière assez marquée, les hommes mangent plus de pain (108 g/j en 2016) que les femmes (80 g/j). À noter que les jeunes avalent plus de sandwiches aujourd’hui que leurs aînés de la génération précédente ne le faisaient au même âge.
2 h 13 min
Le temps passé à table chaque jour par les Français, champions de la catégorie au sein de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) ! Les Italiens nous talonnent à 2 h 11, eux-mêmes suivis d’autres Méditerranéens, les Grecs, à 2 h 07. Outre-Atlantique, les Américains ferment le classement des 29 pays étudiés par l’OCDE, avec… 1 h 02. Ceci dit, les Français consacrent moins de temps qu’avant à faire banquet. Tout comme ils passent moins de temps aux fourneaux : un quart de temps (18 min) en moins entre 1986 et 2010 ! Une donnée à relativiser toutefois tant la cuisine a été remise au goût du jour au cours de cette décennie.
1 sur 5
C’est le nombre de Français à avoir des difficultés financières pour acheter une alimentation saine lui permettant de faire trois repas par jour. 27 % parviennent difficilement à consommer des fruits et légumes frais tous les jours, 22 % de consommer du poisson au moins une fois par semaine, et 17 % de la viande au moins une fois par semaine par manque de moyens. Pour 19 % des gens, payer la cantine des enfants représente également un obstacle financier.
12 %
C’est le pourcentage de Français à consommer des produits bio quotidiennement. Il était de 16% en 2017 et a donc légèrement baissé en 2018. Pour plus de la moitié des Français, le goût est le premier critère pour l’achat de produits bio, suivi de l’origine française (51 %), de l’origine locale (43 %) et du prix (40 %). L’agriculture biologique occupe en 2018 plus de 7,5 % de la surface agricole française et représente 14 % de l’emploi agricole. Fin 2018, en France, 2 millions d’hectares étaient cultivés en bio.
300 euros…
C’est en moyenne la somme dépensée par mois par chaque Français pour son alimentation. C’est 23 % du budget d’un ménage. Quant aux régimes, 5 à 6 % de la population en suivrait un : végétarien, sans gluten, vegan, crudivore ou encore flexitarien.
…dont 25 %
Dont 25 % vont à la viande dans ce budget bouffe. Les produits carnés devancent ainsi le pain, les produits laitiers, les œufs et les légumes. En même temps, la part de la consommation de viande a baissé de 12 % en une décennie (2007-2016). C’est chez les cadres et les professions libérales que cette baisse est la plus forte (-19 %) puis chez les ouvriers (-15 %). L’évolution à la baisse de la consommation de viande peut ainsi s’expliquer avant tout par l’évolution des comportements alimentaires, mais aussi par le prix, par des préoccupations d’ordre sociétal (environnement, bien-être animal) ou encore par une offre moins adaptée aux attentes des nouvelles générations. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) préconise, pour une meilleure santé, une consommation maximale de 500 g de viande rouge par semaine.
4 491
C’est le nombre d’emplois créés en 2017 par l’industrie agroalimentaire (IAA), selon l’Ania (l’Association nationale des industries alimentaires). L’IAA constitue le premier secteur industriel français (et européen) aussi bien en matière de chiffre d’affaires (180 milliards) que d’emplois (386 412 salariés en 2015). Plus de 17 600 entreprises tournent dans ce secteur. 76 % d’entre elles ont moins de 10 salariés, mais ce sont les grandes entreprises de plus de 250 salariés (2 %) qui enregistrent la majorité du chiffre d’affaires sectoriel. La France est la cinquième IAA au monde. Huit industries la composent : la viande, le lait, le sucre, les produits élaborés (types plats préparés, poissons, etc.), les céréales, les huiles, les divers (condiments, chocolat, produits pour bébés, etc.), les boissons (alcools et softs).
11,7 litres
La quantité moyenne d’alcool pur avalée par habitant et par an en 2017. Dont 7 de vin. En 1961, ce chiffre était de… 26 litres ! Raison principale : la chute progressive de la consommation du vin de table quotidien au profit d’un vin de qualité et de loisir, moins fréquent. Si les Français restent dans la dizaine de gros buveurs en Europe, ils s’éloignent progressivement du peloton… La consommation de bière et spiritueux est sensiblement la même depuis toutes ces décennies.
168 338
Le nombre de restaurants en France en 2016. Dans le secteur, selon plusieurs études, la fréquentation des restaurants repart à la hausse dans le pays, après une période de vache maigre.
10 millions
Les tonnes de nourriture gaspillée par an en France. Par habitant, c’est entre 20 et 30 kg jetés. Financièrement, ce n’est pas sans coût : quelques centaines d’euros par foyer ; écologiquement non plus : environ 15,5 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an, sachant que l’alimentation représente déjà 36 % des émissions de gaz à effet de serre. La bonne nouvelle, c’est que bien des initiatives existent désormais face à cette aberration. Outre la loi du 11 février 2016 qui oblige les supermarchés de plus de 400 m² à créer un partenariat avec une association d’aide alimentaire pour donner les invendus consommables, la campagne annuelle de la Banque alimentaire a fait preuve de son efficacité : en décembre 2018, 11 000 tonnes de denrées ont été collectées dans l’Hexagone, l’équivalent de 22 millions de repas. Objectif désormais : étendre les obligations pour les supermarchés aux restaurations collectives et à l’industrie agroalimentaire. La lutte individuelle commence dès la caisse du supermarché. Une astuce : ne pas faire ses courses le ventre vide !
10 000 000 de tonnes / 65 000 000 habitants = 153 kg
Plein de bonne intentions mais pas fortiche en chiffre… Ou alors les 20-30kg concernent les ménages et pas le gaspillage total.
10 000 000 de tonnes gaspillée vs 11 000 tonnes collectées soit 0.1% on a encore des progrès à faire.
Bonjour,
Des chiffres très intéressants mais pourrait-on en avoir la/les sources de ceux-ci? Cela me semble essentiel pour justifier le propos et éviter les malentendus.
Puisqu’on n’arrête pas le progrès, les sources ont été mises directement dans le texte, c’est plus joli.
Bonjour,
Merci pour votre remarque. Ce texte avait été initialement publié dans la revue papier, donc les liens n’avaient pu être mis faute de place. Les sources ont été rajoutées en note de bas de page.
Cordialement.
Ce serait bien pour la cause de la lutte contre le gaspillage alimentaire d’être un peu précis dans les chiffres et calculs : là on passe du chiffre magique « 10 millions de t » à « 20-30 kg » par habitant sans plus d’explications. Il faudrait distinguer dans le gaspillage : la part de la récolte, celle des transports, de l’industrie, de la restauration y compris les cantines scolaires et professionnelles, la grande et moyenne et petite distribution… tout cela avant d’arriver au ménage!
bonjour
Votre 5e paragraphe semble contenir une donnée erronée. Vous indiquez que la somme dépensée par mois par chaque Français pour son alimentation représente 23 % du budget d’un ménage.
Or ce chiffre est en contradiction avec ceux provenant de l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques). Les enquêtes et analyses de cet institut chiffre le coût de l’alimentation à 10 – 13 % du budget des ménages, avec bien sûr des variations selon les catégories sociales. Voir par exemple ces données de l’INSEE :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/2830276
https://www.insee.fr/fr/statistiques/3676675?sommaire=3696937&q=consommation
https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/3676675/TEF2019_061.pdf
De ce fait, pourriez-vous donner par des liens et références en fin d’article les sources précises des chiffres ou statistiques que vous mentionnez ?
merci
Pour que ce soit plus joli, les liens des sources ont été mis directement dans l’article. Quand le texte est en rouge c’est qu’un lien se cache juste derrière.
Bonjour,
Merci pour votre remarque et vos liens. Ce texte avait été initialement publié dans la revue papier, donc les liens n’avaient pu être mis faute de place. Les sources ont été rajoutées en note de bas de page.
Concernant le chiffre de 23%, il provient du site du ministère de l’Agriculture, qui cite lui-même, comme vous,… l’Insee, via le rapport de l’Agreste.
Vos sources sont plus récentes que celles de l’article (pour la raison susmentionnée). Or, l’enquête budget et famille de l’Insee a lieu tous les cinq ans… Ajoutez à cela, et surtout, des méthodes de calculs différentes, ainsi que des distinguos : votre premier lien distingue par exemple l’alimentation et boissons non alcoolisées des restaurants et cafés, quand le rapport de l’Agreste cumule les deux (voire les 3, avec les boissons alcoolisées, mais aussi les cantines). De 10%, on se rapproche vite des 23%. Tout ceci peut expliquer les écarts de chiffres.
Toutefois, vous me permettez de constater une erreur commise sur le site du ministère : celui-ci parle de 3600€ par ménage, alors qu’il s’agit de 6200€ ou 3600€ par Français. Soit 300€ par mois comme bien indiqué dans l’article!
Cordialement