Vous voulez manger des fruits de mer sains ? Lavez moins vos vêtements synthétiques ! Quand ils passent à la machine, ils libèrent des microparticules de plastique qui finissent dans les huîtres et les moules. S’habiller propre sans salir son assiette et sa planète ? Oui, oui, c’est possible.
C’est la fin de la journée, l’heure de balancer vos vêtements du jour dans le bac à linge sale. Vous allez vous coucher avec le sentiment du devoir accompli. Vous savez que votre jean, votre polaire et vos chaussettes rejoindront bientôt votre machine pour la lessive hebdomadaire. Pourtant, ce geste ne devrait pas être aussi automatique.
D’abord parce que la plupart des vêtements souffrent à la machine. C’est notamment le cas des jeans. Le big boss de Levi’s, Chip Bergh, a expliqué en 2015 qu’il portait un jean qui n’avait pas été lavé depuis plus d’un an. Selon lui, c’est la seule solution pour préserver ce qui fait la particularité du jean : être un vêtement très résistant que l’on peut porter des années sans qu’il s’abîme. Et Chip Bergh n’est pas le seul à défendre et à appliquer ces conseils, loin de là. Le célèbre journaliste Anderson Cooper ou le styliste Tommy Hilfiger ont eux aussi déclaré ne jamais laver leurs jeans.
En moyenne, un Français lave son jean après l’avoir porté 2,5 fois. Si on le lavait tous les dix usages, on réduirait la consommation d’eau utilisée dans toute la vie du jean de 75 %, assure une étude financée par Levi’s. La consommation d’énergie baisserait également de 75 %.
Chip Bergh pourrait alors se vanter de vendre l’un des vêtements les plus écologiques du monde, sans rien changer de ses méthodes de production, juste en rejetant la responsabilité sur les clients. On comprend mieux sa motivation à passer pour le patron aux jeans sales.
Machines à laver ou à polluer ?
C’est loin d’être la seule bonne raison d’y aller mollo sur la lessive. En 2016, une étude a montré que nos machines à laver sont une grande source de pollution des eaux et des océans. Nos vêtements synthétiques ont en effet la fâcheuse tendance de libérer des microparticules de plastiques quand ils passent à la machine. Selon les chercheurs de l’Université de Plymouth qui ont réalisé cette étude, chaque cycle peut libérer environ 700 000 microfibres ! Or ces minuscules morceaux, souvent invisibles à l’œil nu, ne peuvent être stoppés par les stations d’épuration. Ils rejoignent donc les rivières, puis les fleuves, puis les océans. Selon les chercheurs qui ont analysé les soupes de plastiques qui flottent au milieu de nos océans, ces microfibres seraient même l’une des principales causes de l’inquiétante pollution au plastique de nos océans.
En 2013, l'écotoxicologue Colin Janssen a réalisé des tests sur des moules de la mer du Nord et y a trouvé entre une et deux particules de plastique par gramme de moule.
Plancton plastoc
Ces microparticules de plastique finissent dans la chaîne alimentaire. Des études ont montré qu’on trouve du plastique dans la plupart des poissons et des mollusques destinés à la consommation humaine. Les huîtres et les moules notamment ingèrent les particules de plastique de la même taille que le phytoplancton dont ils se nourrissent, dont les plastiques issus de nos machines.
En 2013, l’écotoxicologue Colin Janssen a réalisé des tests sur des moules de la mer du Nord et y a trouvé entre une et deux particules de plastique par gramme de moule. Les conséquences sont pour l’instant difficiles à mesurer pour l’être humain qui les consomme. Mais, par ailleurs, des chercheurs de l’Ifremer ont montré en laboratoire que ce plastique nuit à la reproduction des mollusques.
Alors que faire ? D’abord choisir des vêtements conçus entièrement à partir de matières naturelles comme le lin, la laine ou le coton ou privilégier les marques qui s’engagent pour réduire leur impact en la matière.
Ensuite, on peut limiter nos lessives. C’est bien beau, mais comment faire si mon jean développe peu à peu une odeur de bouc, nous direz-vous ? Ou si je renverse une tasse de café sur mon pantalon ? Voilà nos explications :
J’ai taché mon jean : Si la tache est petite, frottez-la avec un chiffon humide. Si les dégâts sont plus importants (genre une tasse de café entièrement renversée sur le jean donc) prenez votre jean avec vous dans la douche et frottez la tache avec du savon. Ou laissez tremper l’endroit du forfait à l’envers, après l’avoir frotté à la main et à l’eau tiède, dans une bassine ou dans un évier.
Mon jean pue : Étendez-le plusieurs heures au soleil et dans le vent. Si ça schmoute encore, il est peut être temps de laver entièrement votre jean, ce coup-ci. Lavez-le à l’eau tiède et à la main, retourné.
Nos méthodes vous inquiètent. Et pourquoi pas revenir à la bougie pendant qu’on y est ? L’Australien Ash Black a développé un produit juste pour vous. Un spray antibactérien et anti-odeur qui, selon lui, est parfait contre les dépôts de sueur, de pollution et de saletés qui peuvent se former sur un jean non lavé depuis plusieurs mois. Son créateur assure que sa solution est 100 % biodégradable.
Votre article traite d’un sujet inquiétant de manière bien drôle, merci !
Mais arrêtez de mettre le jean en cause pour les particules de plastique. La toile de jean est en COTON…ça n’empêche pas qu’il n’est pas nécessaire de le laver très souvent, surtout si l’on porte un slip ?.
J’étais toute contente, il y a une dizaine d’années de me doter d’un lot de chiffonnettes en microfibres pour faire le ménage.
Et il est vrai que maintenant, je me passe de beaucoup de produits ménagers, privilégiant le vinaigre et le bicarbonate.
Est-ce que ça vaut le coup, écologiquement parlant ? Utiliser la microfibre synthétique et moins de produits toxiques ?
(je n’en suis pas encore au stade de me fabriquer des washi à base de vieilles chaussettes par contre)
Cela aurait été plus pertinent de parler des polaires au lieu des jeans dans cet article, vue la composition de matières. Encore mieux que d’acheter synthétique et laver moins, est de faire attention à la composition de matières lorsqu’on achète un vêtement et ne garder/acheter que ceux qui sont à base des matières biodégradables.
Le spray anti bactérien que vous conseillez est louche, il est soit-disant biodégradable mais la composition n’est affichée ni sur le site internet du fabricant ni sur la bouteille… De plus au dos de la bouteille ils conseillent de consulter un médecin en cas d’ingestion ou de contact avec les yeux…
Ce serait dommage d’éviter de passer vos vêtements en machine par souci écologique mais de les asperger d’un produit probablement polluant et dangereux à la place.
Bonjour,
Attention à la confusion, la majeure partie de l’article traite de la pollution aux micro particules de plastique.
Mais cela ne concerne pas les jeans qui font le titre de l’article.
Pour le cas des jeans, les laver moins souvent n’a qu’un gain sur l’eau, l’energie de la machine à laver (et l’utilisation de detergents – mais on en trouve des ecologiquement corrects maintenant).
Pas de pb de relargage de fibres synthetiques avec le jean.
Mais il est clair qu’un pantalon n’a pas besoin d’etre lavé aussi souvent qu’un T shirt.
Amicalement
Guillaume
Bonjour, c’est bien de relayer ces thématiques environnementales, mais le problème des fibres dans la mer ne regarde que les fibres issues de vêtements faits à partir de fibres synthétiques (polyester, viscose…) non biodégradables, et non pas aux jeans qui eux sont en coton, fibre d’origine végétale et biodegradable!
Vous avez raison pour les « vrais » jeans mais de très nombreux jeans contiennent du polyester et/ou de l’élasthanne.
Les jeans ne sont pas en synthétique mais en coton ?
Tout à fait, les jeans sont pour la plupart en coton mais certains contiennent des matières synthétiques (les jeans stretch notamment).
Le titre laisse entendre que les jeans libèrent de micro-fibres de plastiques. Mais, à mon avis, ils n’en contiennent pas ! Tout du moins pas tous !
Ou plutôt que d’acheter le spray anti-bactérien (beuh!), on utilise simplement un spray fait main: 1/2 eau + 1/2 vodka + quelques gouttes d’huile essentielle.
Méthode de costumiers qui fonctionne très bien!
Tara Océans s’intéresse au plancton et ont récemment découvert une importante pollution aux microplastiques (dont fibres textiles) bien loin de chez nous mais dont nous sommes responsables :
http://oceans.taraexpeditions.org/m/science/les-actualites/ocean-arctique-decouverte-dune-importante-zone-daccumulation-de-dechets-plastiques-au-nord-de-leurope/