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Tri of life

Poubelle ma vie

À force de mélanger mes déchets radioactifs en tous genres, ma poubelle me fait honte, mes amis me jugent, mon conjoint ne me regarde plus, même les rats de ma cuisine s’offusquent. C’est décidé, je prends les choses en main. Moi aussi, je passe au tri !

Franchement, je ne vois pas pourquoi je serais la seule à ne pas avoir des jolies poubelles de tri. A l’heure où chaque Français produit en moyenne 354 kilos de déchets par an (soit à peu près le poids de 354 haltères de 1 kilo ou, plus inquiétant encore, 177 haltères de 2 kilos), environ 60% sont recyclés. Le tri power est en marche mais y’a encore du boulot ! Parmi les départements les plus forts en gestion des déchets, on compte les Côtes-d’Armor, la Mayenne et L’Ile-et-Vilaine tandis que Paris n’arrive qu’en 84e position, honte sur elle. Pourtant, la mairie de Paris s’est fendue d’une campagne ultra percutante sur le sujet qui donne tout de suite envie de s’y mettre : « Que fait-on avec… 6 briques de lait ? Un rouleau de papier toilette ». Attention, toutefois, à ne pas brûler les étapes en utilisant directement votre brique de lait pour… Bref, ça ne marche pas.

gif louise

Poubelle cherche local

Bien jeter, ça commence par bien acheter : favoriser l’achat de produits en vrac, amener son propre cabas pour les courses. Reste le problème des poubelles d’immeuble. A Paris, il existe encore quelques vermines comme moi totalement désemparées face à leur unique poubelle. Pensant vivre dans l’illégalité la plus totale, je n’osais prévenir ma mairie de peur de voir Anne Hidalgo débarquer et me plonger le nez dans mes déjections. J’ai enfin pris mon courage à deux mains et contacté le service de la propreté du quartier. Pour avoir une poubelle de recyclage, c’est gratuit, il suffit de demander à son syndic ou au gardien. Seulement, si le local est minus, pas question d’y entasser une nouvelle poubelle. Pour acheter ma place au paradis des trieurs il va falloir trouver une autre solution. Ma mairie m’incite à squatter les poubelles jaunes… de l’immeuble voisin. Je les remercie pour ces conseils pleins de bon sens et de hardiesse. Pas étonnant que les Parisiens soient les derniers dans le palmarès écolo du pays.

1 800 déchetteries sont à disposition des habitants en plus des poubelles de tri. Galopez sur ce site magique afin de connaître les points de tri et les déchetteries les plus proches de chez vous : http://consignedetri.com.

Qui qui c’est qui va dans quoi ? 

Je vous préviens, quand on veut être champion du tri, mieux vaut ne pas déménager trop souvent car les poubelles n’ont jamais la même couleur d’une ville à l’autre. Ça serait trop simple. J’essaie de retenir que dans le bac de recyclage on met le plastique (bouteilles avec bouchons, flacons…), les métaux (conserves, canettes, aérosols…). À Paris, il est jaune et on y ajoute le papier et le carton. Ailleurs, il y a souvent un bac bleu pour les papiers et cartons pas trop souillés (brique de lait, rouleaux de papier toilette, emballages). Dans le bac vert, facile, on met le verre ! Sauf qu’à Paris il est blanc. On y balance bocaux et bouteilles donc, mais pas de vaisselle ni d’ampoules, ces dernières peuvent être recyclées directement en magasin (http://www.malampe.org/) comme les piles (lauréates du déchet toxique).

Enfin, dans le dernier bac dit des OM (les ordures ménagères, Mandanda n’a rien à voir avec tout ça), on y met tout le reste non recyclable et ce sur quoi vous avez un doute. De la barquette en polystyrène à la boîte de beurre en passant par les sacs plastiques. A Paris, le bac est vert, dans d’autres villes il est marron ou rouge ou gris, sacrées blagueuses ces poubelles…

Quant au reste, j’improvise une petite comptine à chanter tous ensemble main dans la main :

♫ Les médoc’, ils retournent à la pharmacie

La vaisselle finit en déchetterie 

Les textiles, à déposer aux points de tri ♪

Le vent en poule

Aujourd’hui, avec l’aide de l’entreprise Eco-emballages, plusieurs villes françaises s’engagent vers une facilitation du recyclage. Le Havre est une des premières villes à avoir adopté des consignes de tri simplifiées, comme par exemple réunir tous les déchets plastiques dans le bac jaune (pots de yaourts, sacs plastiques, barquettes…). Pour ce qui est des déchets organiques, quelques mairies ont même opté pour la cocotte ! La commune de Barsac, en Gironde, a ainsi adopté mille poules. Celle de Pincé, dans la Sarthe, a fourni une trentaine de foyers. Châtillon a également équipé vingt logis en gallinacés et Versailles va en distribuer 400 sous peu. Moins poilue mais plus utile qu’un chat, la poule peut s’empiffrer jusqu’à 150 kg de déchets organiques par an, c’est tout de même mieux que d’acheter du Whiskas. Passez un coup de bigot à votre mairie pour en savoir plus.

Fidèle au compost

Sans jardin, difficile de disposer d’un bac à compost chez soi, encore moins d’une poulette. Un lombricomposteur peut faire l’affaire (et évite les odeurs piquantes), cela demande tout de même un espace dédié à vos nouveaux animaux de compagnie rampants. Certaines villes comme Nantes ont eu la bonne idée de multiplier les composteurs collectifs, ce qui incite davantage à y déposer ses déchets.

À Paris, sachez qu’il est possible de trouver des composteurs proches de chez vous mais l’initiative reste très locale. Victimes de leur succès, les places sont souvent limitées. Comme rien ne m’arrête, je tente de ramener ma pomme (et mes pelures de pommes parmi d’autres épluchures fumantes) au composteur le plus proche niché dans un square, sans y être inscrite #thuglife. Les personnes qui assurent la permanence me rient au nez. Les agrumes ne sont plus les bienvenus car trop acides, les fleurs du fleuriste non plus car bourrées de pesticides, quant au pain et à la viande, ils attirent les rats. Par pitié, on accepte mes coquilles d’œufs broyées que je mélange au broyat avec émotion.

Me voilà mieux renseignée sur le merveilleux monde des ordures mais pas totalement sauvée en tant que Parisienne. Composteurs de quartier surchargés, poubelles jaunes des voisins cachées… Par acquit de conscience, je remplis trois poubelles chez moi, en espérant un jour pouvoir leur trouver une maison avant que les mouches ne s’emparent de ma motivation ou que je me décide à déménager à San Francisco (où près de 100 % des déchets sont recyclés, alléluia). Affaire à suivre.

10 commentaires

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  1. A Bordeaux place Amédée Larrieu un composteur a été installé très récemment à l’initiative de l’Asoociation LES FRUITS DE LA TERRE soutenue par la Métropole

  2. Au niveau des déchets organiques, la Métropole de Lille a mis au point un procédé extraordinaire : vous mettez vos déchets organiques dans le compartiment spécial de votre poubelle, ces déchets sont transformés en gaz pour alimenter les bus de la métropole et en compost en 3 mois, compost livré en péniche aux agriculteurs du coin ! C’est le système rêvé pour les habitants qui n’ont pas de lopin de terre pour installer son propre composteur, c’est donc un procédé d’avenir si l’on en croit la densification future urbaine.

  3. Merci pour cet article tres bien tres utile Mais…….l eloge des poules,tres frequent en ce moment est sans doute fait par des gens qui voient les poules …en photos!Ces gentilles petites betes,tres sympathiques restituent les dechets en dejections plus ou moins en continu,et pas sympa du tout a nettoyer!NB halteres svp et pas alteres…..

  4. Pour nuancer les chiffres du recyclage de 60%, je crois comprendre qu’il ne concerne pas les déchets des ménages mais l’ensemble des déchets produits en France (industriels etc). A Paris, le taux de recyclage s’élève à 16%, c’est beaucoup moins glorieux !
    Il semble aussi que la filière des industries de l’emballage et du recyclage fasse du lobbying mais que dans les faits ces activités restent très énergivores …
    Les pistes : choisir le vrac (avec sachets en tissus ou boîtes réutilisables), se poser la question de l’emballage et du recyclage dès l’achat, donner, revendre plutôt que jeter, acheter d’occasion, fuir l’usage unique et le suremballage inutile, anticiper en ayant un sac et pourquoi pas des couverts sur soi, acheter des grands contenants plutôt que des portions individuelles … ça demande de faire des choix mais je pense personnellement que l’impact et la différence que fait chaque petite action sur le long terme en vaut la peine …

    Sources :
    http://www.insee.fr/fr/ffc/dossiers/dev-durable/dev-durable-122.pdf
    http://www.environnement-magazine.fr/article/46931-paris-vise-50-de-recyclage/

  5. article très intéressant ; à la campagne je trie le plus possible : verre, plastique(très peu à cause du vrac, des yaourts maison, etc…), composteur et poule. Mais pourquoi jeter les bouteilles avec les bouchons ? Moi, je les porte dans un point de collecte notamment par rapport à l’association « un bouchon, un sourire » mais il y en a d’autres

  6. D’accord pour le tri, le compost. Mais, tout de même, quand on mange des légumes et fruits bio on n’a pas besoin de les éplucher, on les prépare et on les mange avec leur peau pour la majorité, après les avoir lavé très peu de temps dans une eau vinaigrée.
    En ce qui concerne les sachets papier d’emballage, je ne les jette pas. Je les conserve dans 1 poche du caddy et les réutilise au prochain achat.

  7. Certaines écoles ont un lombricomposteur… Celle de mes enfants prend les pelures en tout genre, et les boîtes à œufs ! Bon courage pour le tri, moi j’ai hâte que l’étiquetage des emballages à ce propos soit systématique

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