Ah, le potiron… Même les plus blasés, même les cœurs froids ne peuvent s’empêcher d’y voir un carrosse d’où descendrait, certes un peu tassée, une sculpturale Cendrillon. C’est bien là tout le mérite de l’imagination.
DÉFAUTS DE FABRIQUE | AVANTAGES AVANTAGEUX |
---|---|
Très fragile dès qu’on le coupe | Tellement énorme |
Pas aussi savoureux que le potimarron, par exemple | Incroyablement orange |
Saveur discrète à ne pas trop masquer | Frénétiquement automnal |
Saison, hélas, assez courte | Et délicieux, en plus |
Abyssalement creux à l’intérieur | Vraiment, il a tout pour plaire, celui-là |
Choix/Retour de courses
Évidemment, acheter un potiron entier est un tour de force mais un menu citrouille strict des semaines durant lassera le public… Donc, choisissez les tranches les plus fraîches possible et consommez-les avec célérité.
La santé, c’est le silence des organes
Oui, c’est ce qu’on dit, autant le croire… Pour le coup, le potiron avec ses vitamines, ses sels minéraux et ses fibres, devrait pouvoir contribuer à cette quiétude espérée. À condition de mettre la pédale douce sur le beurre, la crème qu’on voit souvent suivre la trace des citrouilles, surtout si elles sont apprêtées en soupe.
Un peu de culture sur la culture
On sait que le potiron (Cucurbita maxima), originaire du Pérou et du nord du Chili et de l’Argentine, était cultivé depuis des siècles en association avec le maïs et aussi le haricot. Cette polyculture associée semblait profiter à tous les végétaux puisque les tiges du potiron éradiquaient les mauvaises herbes en les étouffant alors que le maïs protégeait les courges du terrible soleil américain austral. La littérature des anciens n’est pas très prolixe avec cet imposant végétal…
Toutefois Alexandre Dumas consacre tout de même un paragraphe illustrant bien le fait qu’en dépit de ce silence, la citrouille (Cucurbita pepo), sa proche cousine, était appréciée et de manière tout à fait inattendue « La chair des citrouilles se mange de plusieurs façons ; en potages gras ou maigres, en gâteaux, en crèmes et gratinée ». Et c’est là que les choses deviennent intéressantes : « On en fait aussi des … andouillettes avec du beurre frais, des jaunes d’œufs durs et frais cassés, persil, sel, poivre, fines herbes, etc. » Etonnant non ?
Les conseils synoptiques et avisés
Cuissons | Découpes | Affinités | Coup de pouce |
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Vapeur | Tranches | Les huiles de courge, olive, noix, le vinaigre, le jus de citron, le persil haché, le curcuma, les câpres… | Cuisson courte et assaisonnement |
Cocotte | Tranches, dés, morceaux | Les oignons, les tomates, les bouillons, les herbes hachées, le miel | En mijotage court, avec épices et aromates |
Purée | Morceaux | Le beurre, la crème, la crème de soja, l’huile de noix et noisette | Cuire à la vapeur avec une pomme de terre, puis mettre en purée et agrémentez |
Four | Tranches | Le thym, l’huile d’olive, l’ail, le bouillon, la mozzarella, le Parmesan | Assaisonner les tranches de potiron et les rôtir comme un poulet |
Frit | Tranches fines | La pâte à beignets, à tempura | Friture à 140/150° C maximum |
Les préceptes définitifs et incontournables
« Le potiron est le seigneur de toutes les courges. » Oui, un peu comme vous d’ailleurs : il en impose par sa taille, sa couleur, son abondance… Et en plus, vous imitant, il est bon à l’intérieur. On voit par-là qu’il dispute au chien la place de plus fidèle ami de l’homme.
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Photos et stylisme © E. Fénot / D. Brunet – 180°C
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