Au secours, c’est les vacances ! Que faire de nos loupiots ? Les enfermer à l’intérieur avec une tablette ? Voilà plutôt onze idées pour leur faire prendre l’air et le vert. Allez, ouste, tout le monde dehors !
C’est une réalité, de plus en plus d’enfants vivent enfermés. Des études ont montré que la plupart des mineurs d’Amérique du Nord passent moins de temps à l’extérieur que les prisonniers du même pays. Pire, beaucoup évoluent dans un monde toujours plus virtuel. Pédiatres, psychologues et orthophonistes alertent régulièrement sur les graves effets d’une exposition massive et précoce des bébés et des jeunes enfants à tous types d’écrans.
Ils troublent le comportement, le sommeil et l’attention et peuvent rendre les enfants moins autonomes, moins persévérants, moins habiles socialement. N’en jetez plus ! Votre magazine vous propose sa liste d’idées pour vous aider à leur donner l’envie de lâcher la tablette et de partir découvrir un peu de la fraîche beauté du monde.
1- À vos marques, prêts… sortez
Selon le docteur américain Robert Zarr cité récemment par le Washington Post, nous sommes trop nombreux à souffrir d’un « déficit de nature » et il est urgent pour les parents comme pour les enfants de sortir plus souvent de chez soi. Et pour faire quoi ? Sortir, cela veut dire retourner une pierre et regarder ce qu’il y a en-dessous, cela peut vouloir dire aussi avoir de la boue sur les mains ou avoir les pieds mouillés. Cela veut dire utiliser plus souvent l’ensemble de ses sens. Cela veut dire fait partie du monde. Rien que ça.
2- Équipez-vous
Et si l’expression « mettre ses habits du dimanche » désignait plutôt des bottes increvables et un vieux jean passe-partout plutôt que de beaux souliers et une robe blanche ? Pour bien anticiper les sorties nature, mieux vaut prévoir l’équipement adapté. Selon vos choix, il vous faudra seulement de quoi ne pas attraper froid ou carrément un attirail complet adapté : gants, panier en osier ou même arrosoir.
3- Restez cool avec la boue
Une fois ces règles respectées, vous pouvez maintenant vous détendre. Pas grave si votre petit dernier a les mains pleines de boue. Au contraire, même, avancent deux projets récents portant le même nom : « Dirt is good » (la boue, c’est bon). Le premier est un site d’informations et de conseils britannique… financé par une marque de lessive. Le second est un livre, écrit par deux spécialistes du microbiote – cet écosystème composé d’environ 100 000 milliards de bactéries présent dans nos intestins – Jack Gilbert et Rob Knight. Les deux experts y assurent que la plupart des organismes présents dans la terre sont essentiels à notre santé, et qu’y être exposés régulièrement est bénéfique pour notre système immunitaire.
4- Démarrez une collection ou un herbier
Passons à l’action. Que vous habitiez en ville ou à la campagne, que vous vous rendiez dans de petits parcs ou de grandes forêts, et peu importe la saison, vous allez maintenant pouvoir observer la nature et son évolution. C’est l’occasion de prendre des photos d’un même point de vue à chaque saison, d’ouvrir une boîte à souvenirs de balades ou de démarrer une collection de ce que vous voulez, par exemple un petit herbier.
À vous de transmettre les bonnes règles : on préfère ramasser ce qui est déjà fané ou est déjà tombé au sol plutôt que de cueillir ou d’arracher. Et pas touche aux plantes protégées ou rares. Pour la partie technique, on vous invite à suivre les conseils de fabrication d’un herbier de l’excellent site de l’association Tela Botanica.
5- Faites une cabane
Enfant + nature = cabane. De Tom Sayer aux jeunes personnages du film Mud, la majeure partie des fictions mettant en scène des bambins évoluant en autonomie dans la nature les montre en train de construire leur cabane. Si vous voulez les accompagner ou leur donner quelques clés, plusieurs solutions s’offrent à vous. Pour les plus ambitieux, cette vidéo montrant comment construire une hutte néolithique est parfaite. Sinon, des enfants ont monté une chaîne Youtube juste pour partager leurs méthodes. Enfin, la bricoleuse Denise Crolle-Terzaghi donne quelques conseils de qualité dans son livre « Une petite cabane dans son jardin ».
6- Et les légumes dans tout ça ?
C’est sympa les balades mais il ne faudrait pas oublier ce que l’on mange, non ? Attaquons donc la première étape qui va vous permettre d’initier vos enfants au jardin et à la botanique. Il vous faudra seulement un ou plusieurs récipients en verre (ou en plastique). La prochaine fois que vous cuisinez des poireaux, gardez l’extrémité où l’on trouve les racines et placez-là dans l’eau. Vous pourrez doucement observer une tige verte repousser sur votre balcon ou derrière votre fenêtre. Vous pouvez faire de même avec le fenouil ou le céleri.
7- Et bien semez maintenant !
L’étape suivante n’est pas beaucoup plus compliquée, mais demande un peu plus de préparation. Gardez les plus grosses graines de vos légumes, par exemple celles des différentes courges ou des petits pois. Vous pouvez aussi en acheter dans le commerce, de même que les graines de radis, de capucine, de bourrache et autres pois de senteur. À la saison suivante, placez de la terre bien humide dans un pot puis faites-y de petits trous ou sillons qui vous permettront de recouvrir la graine de deux à trois fois sa taille. Maintenant…. patientez. Attention, préparez-vous à devoir expliquer le miracle de la vie à votre enfant.
8- La visite au potager
Si vous, votre cousin ou votre voisin cultive un potager, vos enfants s’y plairont très sûrement. Et, non, ils ne risquent pas de détruire vos cultures comme de vulgaires hannetons. C’est ce qu’explique Shannon Brescher Shea, journaliste américaine et auteur d’un blog consacré à sa vie de parent essayant de rester écolo : Même dans les moments où mon fils de 4 ans ne tient pas en place, il se détend à vue d’œil et trouve assez de maîtrise de soi pour éviter de marcher sur les plantes fragiles. Ils seront même ravis de vous donner un coup de main, pour arroser, biner ou semer.
9- Partez à la recherche des plantes sauvages connues ou moins connues
Parfois, on n’a même pas besoin d’avoir semé pour récolter. Au fil des saisons, de nombreux fruits et plantes sauvages ou semi-sauvages comestibles sont disponibles dans la nature. Pensez aux classiques : mûres, châtaignes, fraises des bois ou fleurs de sureau. N’oubliez pas les plantes un peu moins connues mais faciles à reconnaître comme l’ail des ours, la roquette et la mâche sauvages ou la bourrache. Enfin, on conseille aux cueilleurs intrépides de jeter un œil à ces deux vidéos réalisées par deux Youtubeuses appelées Les mamas prévoyantes (partie 1 et partie 2).
10- Mangez ce qu’ils ont vu pousser
C’est bête à dire, mais c’est important. Une fois à la maison, mangez vos récoltes. Plusieurs études ont été réalisées pour évaluer les bienfaits d’une telle démarche. Une analyse a par exemple montré que les enfants qui vont dans des écoles où sont installés des potagers éducatifs consomment en général plus de légumes que la moyenne.
11- Et à l’école ?
On en arrive au dernier point de notre liste. Et si vous encouragiez l’école de vos bambins à se lancer dans un projet nature ou potager ? De nombreux programmes existent déjà. Par exemple, l’opération gouvernementale Un fruit pour la récré, l’appel à projets ministériel « Potagers et jardins pédagogiques » ou l’association « Jardinons à l’école ». Il y a quelques semaines, on vous parlait également de la bonne idée du Parc naturel de l’Avesnois, dans les Hauts-de-France, appelée « Cueillons la nature ». Les enfants de plusieurs écoles vont ramasser les pommes dans des vergers anciens chez des habitants de leur commune. Les pommes sont pressées à l’école et du jus de pommes frais est partagé entre le propriétaire du verger, l’école, et la mairie qui finance l’opération. Tout le monde est gagnant !
Le Réseau Ecole et Nature oeuvre depuis de nombreuses années dans ce sens, via la dynamique sortir : http://reseauecoleetnature.org/node/9215
« Des études ont montré que la plupart des mineurs d’Amérique du Nord passent moins de temps à l’extérieur que les prisonniers du même pays. Pire, beaucoup évoluent dans un monde toujours plus virtuel. » Vous parlez des mineurs d’Amérique du Nord ainsi que des prisonniers et vous osez écrire qu’il est PIRE d’évoluer dans un monde libre trop virtuel que dans UNE PRISON ou UNE MINE ? Vous devriez faire plus attention aux choix de vos mots. Cela est choquant.
Il faut lire sans interpréter à tout bout de champ: ici, c’est juste une question de chiffres, comme indiqué. Je traduis: aux Etats-Unis, le nombre d’heures que passent les enfants dehors est inférieur au temps que passent dehors les prisonniers lors de leurs promenades quotidiennes. Point. Ici, un mineur est un enfant mineur, non un travailleur! Il n’est dit nulle part que ceci est pire que cela, c’est juste un chiffre! Mais c’est vrai que c’est un chiffre qui fait peur!
Il y a aussi le land art : créer dans la nature, à partir d’éléments naturels. Des rosaces, des nids, des lignes sinueuses, des tipis miniatures… les enfants adorent, les grands aussi !
Une fois les œuvres réalisées, on prend une photo et on laisse le tout sur place. Les promeneurs profiteront du spectacle, et la nature se chargera du nettoyage 🙂