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Le fond de l’air est rouge

Nous voulons (manger) des coquelicots

Fine fleur de la lutte contre les pesticides, le délicat coquelicot offre ses graines et pétales à qui saura les accommoder. Sirop, tisane, coulis, à vous les potions poétiques et militantes.

©Olivier Cochard

Ah, le coquelicot (papaver rhoeas), fleur sauvage, cousine du pavot, petite madeleine végétale d’un temps où nous étions de joyeux marmots. 

On le trouvait autrefois en pagaille dans les champs de céréales et sur les bords de route, avant que les herbicides ne lui fassent pratiquement la peau ! Mais c’était sans compter sur nos amis ailés, champions ensemenciers, qui se sont appliqués à essaimer de nouvelles graines de-ci, de-là.

Devenue l’emblème de résistance pour l’interdiction des pesticides, la fleur aux pétales, fins et veloutés, se défroisse ainsi encore dans les champs préservés. Saviez-vous que ceux-ci sont comestibles tout comme les graines ? En plus de ses vertus médicinales, le coquelicot offre aux desserts une saveur très particulière. Voici trois façons de mettre des petits pétales de soie dans vos grands plats.

©Olivier Cochard

Première vie : le sirop de coquelicot, anti-toux tout doux

Avec ses propriétés expectorantes, ce sirop rouge écarlate (qui ressemble à s’y méprendre à un expectorant vendu en officine) est une véritable panacée en cas de mal de gorge et de toux sèche, y compris pour les petits qui adorent sa saveur délicatement fleurie. Très facile à faire, celui-ci se conserve un an, au frais. Avouez, ce serait dommage de s’en priver !

Pour un bon pot de sirop
250 grammes de fleurs de coquelicots (cueillis dans un endroit préservé de toute pollution et de toute souillure animale)
250 ml d'eau
250 g de sucre

Portez 250 ml d’eau à ébullition dans une grande casserole. Ajoutez vos pétales fraîchement cueillis (mieux vaut glaner des coquelicots au début de la floraison – de mai à juin), les fleurs seront ainsi plus concentrées en substances actives, si les étamines demeurent, pas de souci, celles-ci sont également riches en substances actives ! Les pétales vont instantanément changer de couleur et passer du rouge carmin au bleu-violet, pas d’inquiétude, le sucre la fera réapparaître comme par magie. Laissez infuser une dizaine de minutes. Filtrez afin d’ôter les pétales. Pesez le liquide obtenu et ajoutez l’équivalent en sucre en poudre. Laissez mijoter cinq minutes environ, avant de transvaser votre sirop dans un bocal stérilisé. Attendre le complet refroidissement avant de goûter votre sirop !

Posologie : boire 1 à 2 cuillerées de sirop, 3 fois par jour pendant 4 jours (pour les enfants, diviser les doses de moitié).

©Olivier Cochard

Seconde vie : le carpaccio de fraises aux coquelicots, dessert rouge passion

On prend les mêmes et on recommence ! Parce que votre sirop contre la toux a plus d’un tour dans sa bouteille, n’hésitez pas à vous servir de celui-ci pour sublimer un dessert un peu trop classique.

Fromage blanc, panna cotta, bavarois ou pavlovas, glissez votre sirop partout. Succès garanti !

©Olivier Cochard

Troisième vie : tisane de pétales de coquelicots, et on file au dodo !

Papaver vient du celtique papa, qui signifie bouillie, l’habitude ancienne voulant que l’on mêlât le suc de cette plante à la bouillie des enfants pour les faire dormir profondément (nos aînés étaient sacrément bienveillants !). De par ses propriétés sédatives et apaisantes, le coquelicot agit comme un somnifère léger. C’est donc le grand allié du sommeil et la fleur préférée du marchand de sable… Avis aux insomniaques et aux somnambules.

Faites sécher des pétales de coquelicots à l’ombre, bien étalés, en prenant soin qu’ils ne se chevauchent pas. Conservez-les une fois secs précieusement dans une boîte, dans un endroit sec, à l’abri de la lumière.

Faites enfin infuser, quand le besoin se fait sentir, 2 cuillerées à café de pétales séchées pour une tasse de 15 cl d’eau frémissante, une dizaine de minutes environ. Buvez 1 à 3 tasses par jour pour favoriser l’endormissement.

Notez que les pétales se consomment également frais, dans une salade, à qui ils donnent un petit goût de noisette ! Les graines, quant à elles, (proches des graines de chia) peuvent être utilisées dans la pâtisserie.

___________
Psssst ! Avant la dégustation, on signe la pétition > https://nousvoulonsdescoquelicots.org/

10 commentaires

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  1. Lors des commémorations du centenaire de la 1ère guerre mondiale, j’avais compris dans un reportage que ces fleurs s’étaient épanouies sur les anciens champs de bataille, à la faveur de l’azote contenu dans certaines munitions enfouies … C’est peut-être pour cela que vous avez entendu qu’il était toxique ? D’ailleurs, il est devenu l’emblème du souvenir pour tous les anglo-saxons, sur la base d’un poème canadien (je crois).

  2. Bonjour,

    Il ne s’agit pas de faire des hectolitres de sirop… donc on peut cueillir des coquelicots là où il y en a beaucoup et remercier la nature…
    2 petites précisions : attendre beaucoup plus longtemps que le refroidissement du sirop : le goût du sucre est trop présent au début.
    Pour sécher les pétales, il est recommandé de les placer entre 2 feuilles d’essuie-tout, à l’ombre bien sûr.

  3. Bonsoir
    Ravis de vous lire
    Installé en Aveyron, nous fabriquons depuis 18 ans du sirop de coquelicot, en coloris et conservateurs entièrement naturels et sans additifs, nous avons l’agrément bio pour notre sirop de coquelicot
    Bien cordialement
    nectars de Zoé

  4. ça alors !!!! jusqu’à aujourd’hui, j’ai toujours entendu et j’étais vraiment persuadée que le coquelicot était une plante toxique si on l’ingérait.
    Mais j’adore cette fleur, il est interdit de l’enlever de mon potager….

  5. Merci pour ces trucs qui donnent envie de s’en aller à la « chasse » aux coquelicots, mais…
    Ne pourrait-on pas attendre que leur nombre ait augmenté avant de les cueillir et de nous en emparer ?
    La fleur de coquelicot est tellement belle que sa nature sauvage et « in-cueillable », lui a probablement sauvé la vie aussi. Ce qui, bcp plus largement, me fait poser la question : doit-on toujours trouver une utilité pour l’homme afin de justifier le droit de vie d’un être vivant ?
    Belle journée observatrice :-).

    1. Bonsoir
      Ravis de vous lire
      Installé en Aveyron, nous fabriquons depuis 18 ans,un sirop de coquelicot, en coloris et conservateur entièrement naturels, et sans additifs , nous avons l’agrément bio pour notre sirop de coquelicot
      Bien cordialement

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