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Stop tabac

Fumer tue notre planète

Vous le savez, le tabac, c’est mauvais pour la santé. Mais ce n’est pas mieux pour la planète. Déforestation, dégradation des terres arables, surconsommation d’eau, déchets… Éteignez les cigarettes, la terre suffoque !

Une ferme de tabac qui ne manque pas de toupet. © David Mark

Alors que l’année 2023 est marquée par les effets du dérèglement climatique, vous vous demandez peut-être comment aider notre planète à aller mieux. Opter pour une alimentation durable, c’est un très bon départ. Réduire sa consommation d’énergie, c’est aussi vertueux. Et si vous êtes fumeur ou fumeuse, ne cherchez plus : arrêtez la cigarette.

De sa culture à sa consommation, le tabac a un impact dévastateur sur notre environnement. Mais il est vrai que très peu de données existent à ce sujet. Avez-vous déjà vu le tabac figurer dans les tableaux de classification des aliments en fonction de leur empreinte carbone ? Pourtant le café et le chocolat s’y trouvent, alors pourquoi pas la cigarette ?

Quelques paquets de cigarettes partis en fumée… © Pixabay

Dégradation des terres arables

Heureusement, l’Organisation mondiale de la santé a réalisé un important travail de synthèse des données scientifiques dans un rapport publié au mois de mai 2022. Attachez vos ceintures, c’est parti pour un voyage dans le monde obscur de big tobacco.

Avant de se retrouver dans une cigarette, le tabac qu’on fume est une plante cultivée sur 4 millions d’hectares de terres arables, principalement en Chine, en Inde, au Brésil et aux États-Unis. C’est la surface nécessaire pour les 6000 milliards de cigarettes qui sont fabriquées chaque année. Une surface qui permettrait de nourrir jusqu’à 20 millions de personnes si on y cultivait plutôt des fruits, des céréales ou des légumes.

De plus, la culture du tabac pollue lourdement les sols qu’elle occupe, car elle nécessite l’emploi répété de pesticides et d’engrais chimiques, qui nuisent à l’environnement et à la fertilité du sol lui-même. À tel point que ces terres mettraient des années avant de pouvoir être remises en culture pour l’agriculture nourricière.

Quand on consomme un paquet par jour, on fume un arbre toutes les deux semaines.

Une déforestation galopante

On rentre dans le dur du sujet. Chaque année, près de 200 000 hectares de bois et forêts sont rasés pour permettre la fabrication de cigarettes. C’est-à-dire la moitié d’un département français comme les Alpes-Maritimes. Oui, chaque année ! L’industrie du tabac est ainsi responsable à elle seule de 5 % de la déforestation mondiale annuelle.

Une partie de ces forêts est rasée pour étendre les surfaces cultivables. Mais la majeure partie du bois coupé est surtout brûlée pour sécher les feuilles de tabac à l’air chaud : il faut ainsi couper un arbre pour produire 300 cigarettes. Autrement dit, quand on consomme un paquet par jour, on fume un arbre toutes les deux semaines.

Ceci n’est pas du maïs…© Pixabay

Un gâchis d’eau phénoménal

On l’a vu cette année, avec la pire sécheresse depuis 500 ans en Europe, l’eau est une ressource précieuse. Mais manifestement, l’industrie du tabac n’en a cure. Chaque cigarette nécessite, dans tout son cycle de vie, l’emploi de 3,7 litres d’eau. À multiplier par les 6000 milliards de cigarettes produites chaque année…

Vous pouvez par exemple retenir qu’il faut 5 à 8 fois plus d’eau pour produire 1 kilo de tabac que pour produire 1 kilo de tomates ou de pommes de terre. Quand on vous dit qu’on pourrait en nourrir du monde à la place…

C’est sans parler de la pollution de l’eau par les filtres des cigarettes, qui emmagasinent les substances nocives. Chaque mégot qui se retrouve dans une rivière, un lac ou la mer pollue en moyenne 100 litres d’eau autour de lui. Sachant que deux tiers des cigarettes sont jetées improprement – soit 4000 milliards de mégots par an – ça en fait de l’eau souillée !

Pourquoi aller jusqu’à une poubelle quand on peut jeter son paquet par terre ? ©Jasmin Sessler

Des déchets par milliers

Le paquet de cigarettes, c’est un peu le comble du suremballage : du papier, du carton, de l’aluminium, de la colle industrielle et un film plastique tout autour. Un joli cocktail ! Et bien figurez-vous qu’on en produit pas moins de 300 milliards par an. Et qu’une grande partie finit dans la nature. Comme les filtres dont on parlait tout à l’heure.

Les déchets liés au tabac représentent ainsi, selon les pays, 10 % à 30 % des rebuts ramassés par terre ou dans l’eau. Rien qu’en France, le coût de ce nettoyage est estimé à 100 millions d’euros par an. Ce qui a poussé le gouvernement en 2021 à enfin mettre les cigarettiers à contribution pour financer ces opérations de ramassage, selon le principe du pollueur-payeur.

Des émissions de CO₂ massives

Si d’aventure vous n’étiez pas sensible à la pollution des sols, à la déforestation, à la gabegie d’eau et à la démultiplication des déchets, voici venu l’argument massue : les émissions de gaz à effet de serre. Une cigarette (qui pèse moins d’un gramme), c’est 14 grammes d’équivalent CO₂ émis dans l’atmosphère à travers tout son cycle de vie.

Ce sont ainsi 84 millions de tonnes de CO₂ qui sont émises chaque année pour fumer, soit l’équivalent de 20 millions de voitures à essence roulant 15 000 kilomètres par an. Ou encore ⅕ du CO₂ émis par tout le transport aérien commercial dans le monde. Sans parler des incendies déclenchés par un jet de mégot embrasé, qui relâchent des quantités phénoménales de CO₂ dans l’air (quand ils ne sont pas mortels…).

Arrêter la clope avant le barbecue ?

Une dernière comparaison pour la route ? Selon les scientifiques, fumer un paquet par jour conduit à consommer 5 fois plus d’eau et 2 fois plus d’énergies fossiles que pour manger de la viande rouge 2 fois par semaine. De quoi se décider à arrêter le tabac avant de devenir végétarien ?

3 commentaires

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  1. Superbe article que je transmettrai à ma famille que j’aimerais tant voir arrêter de fumer pour profiter d’eux le plus longtemps possible. Les comparaisons sont bien compréhensibles et elles parlent bien.
    Il y a juste une petite erreur dans le dernier paragraphe, il manque le pourcentage autour de la comparaison avec le transport aérien.

  2. Si le tabac était cultivé raisonnablement, sécher naturellement dans des séchoirs comme il en existait en Belgique, sans pesticide. Bon cest la culture intensive qui pose en premier lieu, problème . On est toujours à moraliser autour du tabac, mais alcool non, alors que les ravages dans le milieu familiale impactent sur plusieurs générations . De fait j’aimerais fumer du tabac bio.
    On ne débarrassera jamais les êtres humains de leurs objets de dépendance, la vie est dure le tabac les drogues en général bouffe y compris aident à vivre.

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