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Territoire chanté

Comment préserver le chant des oiseaux ?

Les oiseaux chantent, les entendez-vous ? Menacés en ville comme aux champs, ils se font plus rares et leur timbre aussi. Voici une liste de solutions pour mieux cohabiter avec ces chanteurs à plumes et percevoir leur symphonie.

Rouge-gorge familier. © Istock

D’abord le constat, amer. Mais, promis, on vous parle très vite des solutions. En Europe et en Amérique du Nord, les chants des oiseaux disparaissent et les « paysages sonores » deviennent plus simples et plus pauvres. C’est la conclusion d’une récente étude menée par des chercheurs et chercheuses de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni) et publiée dans la revue Nature Communications. Ces derniers ont compilé des enregistrements de chants d’oiseaux sur plus de 25 ans et sur plus de 200 000 lieux différents répartis en Europe et en Amérique du Nord. En étudiant l’évolution, la dynamique est la même sur la quasi-totalité des sites : on constate un fort déclin des populations d’oiseaux et du nombre d’espèces. Seules des espèces généralistes comme les pigeons et mésanges subsistent. In fine, la diversité des chants se réduit.

Haut les cœurs et les oreilles, plusieurs solutions s’offrent à nous. Comment permettre à la musicalité des oiseaux de regagner de l’espace ? Comment cohabiter avec ces chanteurs ? Voici nos conseils…

Mésange charbonnière. © Istock

5 conseils pour redonner de l’espace au chant des oiseaux

1. Prêter attention

En difficulté, les oiseaux autour de nous méritent toute notre attention. Or, avouons-le, trop de journées passent sans que l’on ait même remarqué les êtres ailés qui nous entourent. On peut même avoir l’impression, surtout en ville, de croiser toujours les mêmes espèces : pigeons, merles, moineaux ou mésanges. Mais si l’on est patient et attentif, la diversité saute aux yeux. On peut commencer par identifier avec précision les espèces que l’on voit le plus souvent. Un exemple : toutes les mésanges ne se ressemblent pas puisque cette famille compte plusieurs espèces (bleues, les huppées, les charbonnières et les nonnettes ) et que les mâles et les femelles n’ont pas le même aspect.

2. Prendre des notes

Au bout de quelques temps, de nombreuses espèces souvent inconnues s’offrent au regard des observateurs rigoureux. Certains parviennent même à créer de longues from the window lists où ils recensent des dizaines d’espèces d’oiseaux qu’ils ont pu observer depuis la fenêtre de leur salon ou de leur bureau. Pour ce faire, il faut bien choisir son timing : les oiseaux sont pour la plupart très matinaux, tandis que l’on fera plus de rencontres en hiver, quand le froid prive les oiseaux de nourriture et les incite à se rapprocher des habitations et au début du printemps, quand les migrateurs reviennent et quand les œufs éclosent

3. Apprendre les chants des oiseaux

Pour rencontrer certains oiseaux, les oreilles sont plus efficaces que les yeux. L’écoute active en pleine nature est une base indispensable, bien sûr. Mais de nombreux outils numériques – comme la très bien conçue et ludique application Birdie Memory ou les didactiques vidéos de la chaîne La minute nature – pourront à coup sûr vous aider à progresser.

 

 

4. Participer aux sciences participatives

Toutes les observations que vous pouvez faire ont un intérêt scientifique ! En France, la Ligue de protection des oiseaux et le Muséum national d’Histoire naturelle ont lancé en 2012 un observatoire participatif appelé Oiseaux des Jardins. Celui-ci invite les amateurs et passionnés à s’installer dans un jardin privé, public ou même un balcon et à compter les oiseaux qu’ils voient, en suivant un protocole : un créneau horaire précis et des fiches de comptage prévues à cet effet doivent être respectées. Des millions d’observations ont été apportées, renforçant les connaissances sur les oiseaux des jardins.

5. Se mettre à leur place

Plus philosophique mais tout intéressant, on peut tenter pendant quelques minutes de se mettre à la place des oiseaux et de tenter de comprendre pourquoi ils chantent et comment ils perçoivent leur territoire. C’est le point de départ du très joli travail de la philosophe Vinciane Despret à lire dans Habiter en oiseau (Actes Sud, 2020).

Pinson des arbres. © Istock

5 conseils pour faciliter la vie de nos voisins ailés

 

1. Penser son jardin ou son balcon comme un lieu vivant

Pour beaucoup, aménager un jardin ou un balcon permet de jouir d’un endroit beau et agréable et/ou de choses bonnes à déguster. Mais certains jardiniers ont d’autres objectifs et cherchent aussi à accueillir d’autres êtres vivants. La première étape de cette démarche est évidente : elle consiste à renoncer à tous les produits qui terminent en -cide et donnent la mort (herbicide, fongicide, pesticide…). La seconde étape consiste à tailler avec modération et à renoncer à couper des branches entre mars et juillet quand a lieu la nidification de beaucoup d’espèces.

2. Laisser les plantes monter en graine

Une plante spontanée dans une allée ? Je la coupe vite. Un coin de pelouse qui pousse trop vite ? Vite, tondu ! Voici la logique de beaucoup de jardiniers. On peut les comprendre, tant la tradition jardinière dans laquelle nous sommes baignés est imprégnée d’un contrôle total du vivant. Mais laisser des plantes monter en graine permet de nourrir tout un tas d’êtres vivants, dont les oiseaux. Cela vaut aussi pour le potager. Rien de tel pour nos yeux et pour l’appétit des oiseaux que de laisser monter en graine un poireau ou un artichaut non récolté.

3. Nourrir si besoin

Dans une bonne partie des régions françaises, le climat incite à apporter un complément nutritionnel aux oiseaux pendant la saison. Attention, c’est à réserver aux périodes où il neige et/ou gèle, quand les insectes et graines se font très rares. On pourra proposer des graines les plus diverses possibles, notamment de tournesol, avoine, millet mais aussi des cacahuètes et fruits secs non salés, ou encore des fruits flétris. On peut opter pour les boules de graisse du commerce, en évitant l’huile de palme et en retirant les filets de plastique dans lesquels les oiseaux peuvent se blesser. Enfin cette nourriture pourra idéalement être proposée dans plusieurs mangeoires, maintenues propres et installées à différents endroits et à différentes hauteurs, mais toujours hors de portée des prédateurs (les chats particulièrement).

4. Hydrater aussi

On peut aussi donner de l’eau aux oiseaux, en veillant à ne pas utiliser des contenants trop grands – pour éviter les noyades – et en changeant l’eau régulièrement pour éviter de propager des maladies.

5. Sans oublier le gîte

Certaines espèces seront ravies de nicher dans vos haies et autres buissons maintenus sans trop de tailles intempestives. Pour d’autres, un nichoir sera indispensable. Attention, chaque espèce a ses propres besoins en termes de taille de nichoir et surtout de diamètre de trou d’entrée et de sortie. Le bois doit par ailleurs n’être ni traité ni verni et on ne doit pas le raboter pour éviter de blesser les oiseaux. De nombreux modèles libres de droit permettent de fabriquer son propre nichoir. Plusieurs entreprises en commercialisent, de même que l’association de référence la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Attention enfin à les installer à l’abri des prédateurs.

Un commentaire

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  1. Merci pour votre article.
    Pourriez -vous mentionner à l’occasion le très important problème constitué par les collisions d’oiseaux contre les vitres petites ou grandes (2ème cause de mortalité après la prédation par les chats). Des solutions simples existent :
    Rendre les vitres visibles par tous les moyens de décoration ou rideau ou autres :
    ABC birdtape.com (rouleau de scotch)
    www conveniencegroup.com Feather Friendly -DIY Tape- (scotch à motif)
    Acopian Birdsavers.com (système de rideau en Paracorde )
    ou consulter https://youtu.be/UC9xQkUtQ98 (lignes verticales avec stylo verre Posca – méthode simple peu onéreuse et très efficace)
    Merci pour eux

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