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Une renaissance : la Ferme du Bois des Anses

À côté de trois autres fermes remises en production cette année sur l’ancienne ceinture maraîchère nantaise, Laura Guillemot redonne à la sienne ses premières fonctions : nourrir et créer du lien en bordure de ville.

Texte et photos : Julie Subiry

Sur les anciennes terres maraîchères de Doulon, berceau nourricier historique de Nantes, plusieurs fermes abandonnées revivent via un projet agricole mené par Nantes Métropole. Un appel à réhabiliter quatre exploitations urbaines sur 8 hectares a été lancé pour une remise en production en 2021-2022. Laura Guillemot a répondu présente et reprend actuellement l’une d’entre elles : la Ferme du Bois des Anses.

En plus de faire revivre l’histoire du maraîchage à Doulon, la ferme permet d’accueillir les habitants du quartier à proximité. Certains manifestent leur joie de voir renaître des terres qu’ils ont pour certains connues. Je me sens soutenue, ce sont eux qui m’ont motivée à mettre d’ores et déjà en place la vente à la ferme dès cette première année d’installation, affirme l’énergique maraîchère, tout en concédant qu’il n’est pas facile de s’installer seule. Être une femme est une difficulté supplémentaire. Il faut toujours prouver un peu plus.

Le défi est de taille pour une seule et même personne ! 2,7 hectares (dont 2,4 cultivables). À terme, en plus d’une zone maraîchère en bio, la ferme comprendra un verger, un carré de plantes aromatiques, des terres en écopâturage et un espace pour accueillir spectacles et événements. Car depuis toujours Laura est tiraillée entre deux mondes, celui de la culture et celui de l’agriculture… Ce projet pourrait bien lui permettre de trouver l’équilibre.

Fille d’une pianiste et d’un ingénieur agronome reconverti en éleveur-maraîcher, elle a grandi dans le Cotentin et vécu à Paris. De formation littéraire et passionnée de danse, Laura a travaillé six ans à l’Opéra de Paris. Après des études de journalisme, elle choisit finalement de se tourner vers l’agriculture.

Elle obtient son brevet de responsable d’exploitation agricole en 2016 puis roule sa bosse chez plusieurs maraîchers et maraichères pendant cinq ans. Elle se confronte à la réalité, fait plusieurs tours de calendrier, pour connaître les hivers et les longues périodes de pluie avant de se lancer seule dans l’aventure.

Comme d’autres avant elle, Laura a appris à s’adapter et met en place des stratégies pour perdre en pénibilité et préserver sa santé. Elle a très vite installé un système d’irrigation, utilise des caisses moins lourdes pour transporter ses légumes (15 kg contre les 30 habituels). La tâche n’en est pas moins intense : pour l’instant, la jeune femme ne compte pas ses heures et travaille sept jours sur sept.

Laura est bien entourée. Beaucoup de ses amis ont mis la main à la pâte. Deux stagiaires en BTS production horticole, Léa et Issey, travaillent en ce moment avec elle. Ces deux-là sont inséparables et se retrouvent autour de la passion du maraîchage.

Après avoir butté les salades (ramener un peu de terre à leur pied pour former une butte de protection), Léa refait une beauté aux choux-raves pour la vente du jour. L’ancienne étudiante en biologie a besoin de travailler en plein air et sait avec certitude qu’un jour elle montera sa propre ferme.

De son côté, Issey prépare les bottes de poireaux. Il étudie le maraîchage avec l’idée de travailler un jour dans l’humanitaire.

Le vent souffle sur la Ferme du Bois des Anses et fait s’envoler les étiquettes qu’Issey tente de faire tenir dans les cagettes. Les prix eux, ne s’envolent pas. Laura tient à ce que ses légumes restent accessibles à tous. Avec la vente directe, tout le monde doit pouvoir s’y retrouver. À raison de deux ventes par semaine, les premiers habitués retrouvent le chemin d’une alimentation de proximité, sans se serrer la ceinture.

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2 commentaires

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  1. Bonjour, mon mari et moi étions les anciens maraichers du Bois Anses. C’était une exploitation familiale, la tenue maraichère n’a jamais été abandonnée, comme vous l’avez écrit dans votre article. Depuis notre fin d activité nous avons entretenu le terrain,ne pouvant pas le vendre vu que Nantes Métropole avait créé une ZAC.

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