Il est temps de rétablir la vérité. Les melons ne poussent pas dans les arbres et il ne sert à rien de leur tâter le cul pour savoir s’ils sont mûrs. Bernard Avy, dernier producteur à Cavaillon, nous donne une leçon de méli-melon pour ne plus jamais nous faire avoir sur les étals.
Le melon compte parmi les fruits préférés des Français
*Info/mais aussi intox*
Le melon tout le monde l’adore, c’est d’ailleurs le troisième légume le plus consommé en France. Légume ? Oui, oui, la boule ronde appartient à la famille des cucurbitacées et, à ce titre, n’est pas un fruit. À la Renaissance, les moines le cultivaient pour les papes dans leur résidence d’été de Cantaluppo en Italie, explique Bernard. Lorsqu’ils sont venus en Avignon, ils ont emporté dans leurs bagages le melon qui est devenu avec le passage de la frontière “Cantaloup”.
Les melons femelles sont les meilleures
*Intox*
Ça, c’est un peu la plus grosse blague du melon et la preuve que vous n’avez rien écouté en cours de SVT. Le melon est un légume qui est né d’une fleur qui, elle, peut être mâle ou femelle, mais pas l’inverse. Dans le cas du melon, c’est une fleur femelle qui lui donne naissance. En quelques semaines, une petite boule se forme au bout des pétales, puis elle grossit, grossit, grossit jusqu’à devenir le melon ballon que l’on connaît. Un melon a besoin de 75 à 80 jours pour pousser, rappelle Bernard. Chez nous, on en plante toutes les trois semaines et on commence le 5 mars, ça nous permet de passer entre les gouttes du froid.
Le melon n’est jamais très franc
*Info*
Un melon franc, c’est un légume qui n’a pas été greffé, explique Bernard, qui cultive dans son exploitation d’anciennes variétés comme l’anasta que l’on appelle aussi le melon brodé. Chez nous, le melon vient d’une graine qui est devenue plant sans que l’on ait eu à faire de greffes entre deux espèces, pratique extrêmement courante partout ailleurs. Dans les supermarchés, vous ne trouverez pratiquement que des melons greffés qui tiennent plus de trois semaines en rayon mais n’ont rien à voir en matière de goût.
Chez Bernard, c’est cueillette tous les matins, 7/7 jours et les rendements sont jusqu’à 3 fois inférieurs à ceux des melons greffés. Pendant trois mois, on met notre vie entre parenthèses mais le résultat est là. Les clients reviennent. Et si un jour on abandonnait nos variétés anciennes, c’est tout un pan de biodiversité qui disparaîtrait.
Le melon aime le basilic et réciproquement
*Info*
Chez Bernard, le basilic pousse au milieu des plants de melon. Coquetterie végétale ? Le basilic est un formidable répulsif pour les insectes. Avant quand il n’y en avait pas, on se faisait bouffer par les moustiques au moment de la cueillette. Aujourd’hui, il suffit aux ramasseurs de melon de secouer régulièrement les touffes de basilic avec leur bâton pour être débarrassés des petites bêtes.
Tous les melons de Cavaillon viennent de Cavaillon
*Intox*
Bizarrement, il n’existe pas d’appellation d’origine protégée pour le melon de Charente ni pour celui de Cavaillon. Le melon charentais vert est essentiellement produit au Maroc et en Espagne, précise l’Interprofession des fruits et légumes (Interfel). Il s’agit dans ce cas d’une appellation commerciale et en aucun cas d’une mention d’origine territoriale de production (contrairement aux melons de Guadeloupe, du Quercy ou du Haut-Poitou qui ont leur propre IGP– Indication géographique protégée).
À Cavaillon, il y a des expéditeurs qui font partir du melon du Maroc partout en Europe, se désole Bernard. Ces melons n’ont jamais poussé à Cavaillon, ils y ont juste transité. La preuve est mathématique. Bernard est le seul producteur de melon à Cavaillon-même et vend toute sa production à la ferme. Quant aux agriculteurs des environs, ils se comptent sur les doigts d’une main. Certainement pas de quoi fournir toute l’Union européenne.
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Merci à Lygie Harmand pour ces belles illustrations.
Effectivement, c’est bien gentil de republié des articles, mais le moindre effort serait de corriger les bêtises. Et là, un simple wikipedia pourra vous confirmer que les courges, potirons et melons sont bien évidemment des fruits (allez, je vous aide https://fr.wikipedia.org/wiki/Cucurbitaceae)
Pourquoi l’article n’a pas été modifié suite au commentaire datant du 15/07/19 de Mopin prof SVT
Les commentaires sur cet article sont riches, vous verrez dans ceux qui précèdent une autre lecture encore…
Bonjour
Très sympa votre article concernant le melon, accompagné de beaux dessins mais … où et comment trouver les 14 commentaires ?
Petite précision : le melon est un fruit car il provient de la transformation de la fleur (comme la courgette, la tomate, ….). En biologie, le légume n’existe pas. Nous mangeons des fruits, des tubercules, des racines, des feuilles, des tiges,….
Parole de prof de SVT
je ne vois que 2 dessins contrairement à AS
Nul cet article : il ne nous dit absolument pas comment choisir un melon comme annoncé dans le titre ni « comment ne plus se faire avoir sur un étal »
mais oui, les réponses sont sous les dessins ! le melon doit être densément lourd, ses rayures sont vertes et bien marquées, sa robe n’est ni grise ni orange mais marquée, son pédoncule doit être vert, son dessous doit être ferme pour finir le melon doit sentir bon !
si vous ne trouvez pas votre bonheur avec tout cela…
Je suis rarement déçue par les melons fendus. C’est un producteur de melons dans le Lot et Garonne qui m’avait donné l’astuce. Bonne dégustation !
Anasta est une « vieille » variété mais c’est une sélection comme une autre, juste moins résistante / productive et datant d’une époque où les sélectionneurs pouvaient encore se concentrer sur le goût plutôt que la productivité ou la conservation, ce qui est demandé quand on produit du melon pour la grande distribution.
Mais elle n’est pas plus naturelle ou autre que les sélections modernes comme le laisse sous entendre l’article…
pour choisir à coup sûr? je cherche le pédoncule qui est entouré d’une frange qui se craquèle et fendille. Sinon, pas mûr. Des fois, tellement craquelé que le pédoncule a chu, trop mûr….Normal !
Merci Sabine
On entend dire aussi que la base doit être un peu « creuse », que les rayures doivent être au minimum de 11… bref, on a toujours bien du mal à s’y retrouver, à choisir, et c’est vrai que nous, dans l’Est (Franche-Comté), on ne peut manger que des « choses » insipides et fermes pour ne pas dire dures qui viennent du Maroc ou d’Espagne… les raves, c’est bon aussi hahaha
Je rejoins et je complète plusieurs commentaires. En botanique, donc, de manière scientifique, le légume existe mais il n’est que le fruit d’une légumineuse. Hormis cela, « légume » est un terme courant et désigne une plante potagère comestible et, plutôt, dans l’usage, une plante pas très sucrée qui ne se mange pas en dessert mais en plat. On trouve des fruits parmi les légumes, telle la tomate, et le fruit, quant à lui, est un terme botanique., scientifique donc. Le melon n’est pas exactement un fruit, scientifiquement parlant, mais un faux-fruit, c’est-à-dire un fruit auquel se sont imbriquées des parties florales qui ne se sont pas résorbées, comme c’est le cas du vrai fruit. La pomme ou l’ananas sont d’autres faux-fruits très connus.
« …Légume ? Oui, oui, la boule ronde appartient à la famille des cucurbitacées et, à ce titre, n’est pas un fruit… »
Alors non, pas du tout, il y a des pépins, c’est donc un fruit, point. Le terme légume n’est qu’un terme culinaire, il n’y a que des fruits, racines, tubercules ou plantes, mais pas de légume.
Je suis d’accord avec Nicolas : le terme de « légume » n’existe pas en botanique. Le melon est un fruit, issu d’une fleur. Comme tout fruit, il contient des graines, qui peuvent être des pépins comme ici mais aussi des noyaux, des amandes …
Merci pour cet article fort utile en cette saison. J’adore ça, le melon, mais je désespère d’en manger un qui soit bon et sucré. J’habite en Lorraine et j’avoue que je n’en achète presque plus. La qualité n’étant presque jamais au rendez-vous même en bio. Cette année pas encore un seul bon melon dégusté. C’est vraiment désolant. J’envie les habitants du sud qui profitent bien plus des fruits de l’été que nous, Lorrains.
Pas un seul bon melon déguste, dites-vous. Au 12 juillet, cela ne m’étonne pas!!! Les bons melons n’arriveront qu’à la fin juillet, selon moi ils n’ont pas encore eu assez de soleil. Cela me fait toujours rigoler de voir les gens achetés des melons des qu’ils arrivent sur les étals. Et comme les commerçants les vendent de +en + tôt dans la saison, je n’ose pas imaginer le goût du melon!!!
oui c’est vrai
j’habite en Franche-Comté et on ne trouve que des « choses » insipides, fermes (pour ne pas dire dures) et qui viennent d’Espagne ou du Maroc sous des noms pompeux…mais bons, les raves, c’est bon aussi ha ha ha