Ça y est, c’est l’automne, les jours raccourcissent, les températures baissent et les feuilles tombent. C’est le moment idéal pour déprimer bouturer vos plantes.
Le bouturage, y’a pas plus écolo. Il s’agit de donner naissance à un plant à partir d’un morceau d’un autre végétal, feuille, racine, tige… Pour se la raconter dans les dîners, on peut dire qu’on fait du clonage de plantes car la bouture sera identique génétiquement à la plante mère. Mais avant de fanfaronner, voici comment bouturer en deux temps trois mouvements.
Phase 1 : la potion magique
Pour bien démarrer et augmenter vos chances de réussite, concentrez-vous sur la réalisation d’un booster, une hormone de bouturage naturelle qui stimule la création de racines. L’eau de saule est fantastique dans ce rôle. Pour la préparer, il suffit de trouver un saule, peu importe qu’il soit pleureur ou tortueux, tous les « salix » sont bons.
Ensuite, il existe deux méthodes : la première consiste à réaliser une décoction de saule en écrasant au marteau quelques rameaux et en les laissant tremper vingt-quatre heures dans de l’eau. La seconde, plus concentrée, s’obtient en laissant tremper pendant trois à quatre semaines des rameaux de saule dans un seau d’eau.
En quelques semaines, la magie opère et notre « hormone de bouturage » apparaît. C’est ce gel translucide qui reste dans la bassine et glisse sur les doigts. Sachez qu’en prime, vous pourrez replanter vos rameaux de saule qui seront eux aussi enduits de ce gel et auront quelques racines naissantes.
Pour ceux qui se demandent comment de vulgaires morceaux de saule peuvent devenir ces potions magiques, sachez que l’écorce de saule contient de l’acide salicylique dont l’aspirine (acide acétylsalicylique) est un dérivé. Cet acide bloque l’assèchement de la bouture et lui permet de guérir en produisant de nouvelles racines. Ça ne vous rappelle pas le comprimé d’aspirine que vous mettez dans le vase des fleurs coupées pour prolonger leur durée de vie ?
Phase 2 : la coupe et la repousse
Votre hormone de bouturage est prête ? Vous allez donc pouvoir sélectionner vos plantes à bouturer. Des aromatiques aux framboisiers, en passant par les géraniums, il y a le choix. En principe, vous pouvez tout bouturer même si les chances de réussite sont inégales.
Sectionnez un jeune rameau, taillez toutes les feuilles le long de la tige à l’exception des deux tiers du sommet. Vous conserverez ainsi un petit bouquet. N’hésitez pas tout de même à couper également la tête du rameau pour privilégier la fabrication des racines au détriment de la tige. Si cela vous paraît trop compliqué, commencez par bouturer un géranium. Dans ce cas, c’est très simple, il suffit juste de prélever une feuille et sa tige.
Plongez ensuite sans tarder cette bouture dans un verre contenant votre eau de saule. Placez ce récipient dans un endroit lumineux et chaud et veillez à ce que les boutures baignent toujours dans l’eau de saule. Si besoin, complétez le niveau.
Au bout de quelques semaines, si tout va bien, vous devriez voir apparaître quelques racines. Il est alors temps de mettre en pot votre bouture. Optez pour un mélange de terre et de sable grossier, bien drainant, pour éviter le pourrissement des nouvelles racines. Gardez la nouvelle plante à l’intérieur en attendant le printemps où vous pourrez alors lui faire découvrir la pleine terre.
Le bouturage ne fonctionne pas à tous les coups, alors prélevez plusieurs rameaux d’une même espèce. Et si toutes vos boutures prennent, vous pourrez alors choisir les plus beaux spécimens à replanter ou à offrir à vos voisins.
Précision importante, il n’est pas possible de bouturer de cette manière les arbres fruitiers, il faut réaliser une greffe avec un porte greffe !
Merci pour cet article très intéressant. Peut-on le faire avec le basilic ?
merci de votre retour Sylvie
J’ai un saule tortueux et j’ai fait des boutures début septembre en mettant des rameaux dans l’eau qui est devenue blanche quelques temps après. Faut il attendre que l’eau devienne blanche ou sortir les rameaux avant ?
En fait, il faut attendre l’apparition du « gel gluant », c’est ça l’hormone de bouturage.
Mais le saule étant gorgé de cette hormone, tu n’as pas besoin d’attendre trop longtemps.
Merci pour cet astuce que je ne connaissais pas. Il ne me reste plus qu’à trouver un Saule !!
Donc une ballade en perspective. Vous avez raison ce n’est pas parce que c’est l’automne qu’il faut avoir le bourdon. Il y a tellement de belles choses à apprendre, à découvrir, qu’ il me manque une cinquième saison ! Merci encore et très belle journée.