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Vade retro perturbateurs endocriniens

Tu ne perturberas point

Ils sont partout. Dans l’évier, dans votre placard, au fond de votre casserole, même sur les poils de votre chien. Ils s’appellent alkylphénols, bisphénol A, composés perfluorés, parabènes, phtalates… Ce sont les perturbateurs endocriniens. On les chasse de nos cuisines ?

Parce qu’il est essentiel de connaître l’ennemi pour mieux le fuir, identifions tout d’abord l’objet de notre aversion. En bref, les perturbateurs endocriniens sont des substances, naturelles ou artificielles, étrangères à l’organisme et susceptibles d’affecter le système endocrinien. Elles peuvent ainsi imiter les effets d’une hormone, les bloquer ou interférer avec son mécanisme de production ou de régulation. Conséquences possibles : augmentation des risques de cancer, de diabète, d’obésité, perturbation de la fonction reproductrice, de la croissance, du métabolisme – chez l’individu exposé, mais également chez ses descendants.

Mais ils menacent aussi le développement du système nerveux central et pourraient détraquer notre QI. Leur action pouvant par ailleurs se révéler tardivement et perdurer dans le temps, le consommateur a sacrément intérêt à s’en prémunir. Et c’est là que ça se complique : ils sont partout ! Si les bannir de notre quotidien s’apparente à une gageure, il reste possible de limiter notre exposition – en l’occurrence dans la cuisine, où ces polluants pullulent.

– Le bon choix dans l’assiette –

Du bio, bien sûr…

Sans surprise, les pesticides – même autorisés – sont fortement suspectés de contenir des perturbateurs endocriniens. Par précaution, mieux vaut donc les éviter en privilégiant les aliments certifiés bio. Pour information, et pour réduire la facture, sachez que les laitues, tomates, concombres, pommes et poireaux figurent en tête des fruits et légumes les plus chargés en pesticides selon le réseau Pesticide Action Network Europe.

Après un an de ratés, les États de l’Union européenne se sont enfin accordés sur une définition des perturbateurs endocriniens en juillet dernier – définition par ailleurs loin de satisfaire écologistes et scientifiques.

… Au pire, un bon épluche-légumes

Si vous consommez ceux produits par l’agriculture conventionnelle, votre meilleur ami reste l’économe, qui les déshabillera d’une peau concentrant généralement les substances honnies.

Levez le pied sur la viande et les gros poissons

Concernant les produits animaux, sans vous inciter à devenir vegan, on vous conseille toutefois de rester modéré. L’homme se trouvant au sommet de la chaîne alimentaire, il récupère en effet les polluants ingurgités à chacun des maillons. On réduit donc la viande et la charcuterie, ainsi que les poissons estampillés grands prédateurs comme les bars, les saumons, les dorades ou les thons. Pour vous motiver, rappelez-vous que les petits poissons comme les harengs, les maquereaux, les sardines et les anchois, en plus d’être moins pollués, s’avèrent riches de précieux oméga 3. De manière générale, l’essentiel est de savoir ce que l’on consomme – ce qui implique de privilégier le fait-maison plutôt que les plats préparés.

Les perturbateurs endocriniens coûtent chaque année plus de 157 milliards d’euros à l’Union européenne selon le Journal of clinical endocrinology & metabolims.

– De l’art de bien emballer –

Le verre, c’est super !

Le plastique, c’était fantastique à l’époque où l’on voulait se simplifier la vie. Mais maintenant, l’on sait qu’en plus de dégrader l’environnement, il peut contenir des perturbateurs endocriniens. On parle ici essentiellement du bisphénol A, interdit depuis 2015 mais remplacé par d’autres bisphénols pas forcément plus sympathiques, et des phtalates. Abandonnez donc les ustensiles et emballages en plastiques – de toute manière, ce n’est pas joli du tout – et évitez autant que possible le film étirable. Le conseil vaut également pour les contenants que l’on place au frigidaire et surtout au micro-onde : à haute température, bisphénols et phtalates se libèrent plus aisément et passent donc dans les aliments. Bref, préférez le verre, la céramique ou le bambou, par exemple.

Plastique : choisissez les types 2, 4 et 5

Côté boisson, on ne trouve malheureusement guère de lait ou d’eau minérale en bouteille aujourd’hui – c’est d’autant plus dommage qu’en janvier dernier, l’association Générations futures relevait la présence de perturbateurs endocriniens dans les eaux de surface, les eaux souterraines et… l’eau du robinet. Le principe de précaution nous amènera donc à identifier le type de plastique utilisé, tous ne présentant pas la même nocivité : rendez-vous sur le cul de la bouteille, marqué d’un symbole triangulaire au cœur duquel figure un numéro allant de 1 à 7. Les plastiques estampillés 2, 4 et 5 sont considérés comme les plus sûrs.

On oublie conserves, canettes et téflon

Sans vouloir déprimer le lecteur, il serait également judicieux de réduire la consommation d’aliments en conserve et de boissons en canette, leur intérieur étant également enduit de plastique.

Enfin, votre ratatouille et vous vous porterez beaucoup mieux au contact d’une casserole et d’une poêle en inox, en céramique ou en fonte plutôt qu’avec du téflon, certes antiadhésif mais surtout chargé de perturbateurs endocriniens et de composés cancérigènes.

– Nettoyer, balayer, astiquer –

Nettoyage : faites comme votre grand-mère

« Le maison est toujours propre » mais pas toujours saine avec les produits ménagers de grande surface. Là encore, tendez les bras aux lessives vertes et aux produits simples de votre grand-mère comme le savon de Marseille pour les mains et le savon noir, le vinaigre blanc et le bicarbonate de soude pour la maison – très économiques au demeurant. Et rappelez-vous qu’en la matière, le mieux est l’ennemi du bien : pas besoin de s’acharner contre les germes jusqu’à sentir la sacro-sainte « odeur de propre » que l’on croit devoir valider un ménage réussi. Le propre… ne sent rien.

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Un guide archi-complet pour se protéger des toxiques au quotidien.

11 commentaires

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  1. C’est toujours avec grand plaisir que j’ouvre votre lettre de la semaine. « Conseiller, partager » quel bonheur de vous lire. Continuez, informez-nous encore et encore. Merci

    1. Coucou!
      Je prends les miens sur le site Alepia.
      Désolée pour la pub, je ne crois pas qu’on puisse envoyer de MP…
      Bonne soirée.

  2. « Faites comme votre grand-mère »…je crains qu’il ne faille remonter encore plus loin: ma grand-mère était la championne des « nouveaux » produits détergeant dont on sait maintenant qu’ils sont nocifs: eau de javel, Plizz et adoucissants avaient leur place dans la buanderie. Pareil pour mes parents! C’est bien notre génération qui redécouvre les bienfaits et l’efficacité des produits d’entretien naturels.

  3. Oui c’est vrai qu’on aime ronchonner sur ce qui ne va pas, et on oublie de valoriser un travail bien fait. les articles sont intéressants, bien écrits, et l’humour est toujours présent. Ben bravo, quoi alors!

  4. Merci en effet, comme Fabienne, je vous complimente, votre lettre est très bien faite, il n’y a jamais d’affirmations non vérifiées (du mois jusqu’à présent) et vous ne vous contentez pas de copier/coller des infos d’ailleurs, comme beaucoup de nouveaux médias le font malheureusement (même ceux de la meilleure volonté du monde). De plus, votre newsletter sort des sentiers battus (dans vos recettes notamment) n’affiche aucune faute d’orthographe (ça aussi c’est devenu rare à notre époque) et est joliment tournée et je dirais, avec beaucoup d’humour et de poésie. Alors bravo ! continuez comme cela.

  5. Merci, Merci et encore Merci. Je trouve que tout ce que vous faites pour nous tenir informé est enrichissant et surtout motivant car simple à comprendre et des conseils faciles à suivre.

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