Après Lyon 5e sur le podium, voici Paris, 4e au palmarès des villes locavores. A ce propos, vous avez déjà goûté les salades parisiennes ?
« J’ai passé mon été à la ferme », assure, tout naturellement, Virginie Gautier. A la ferme ? La trentenaire en reconversion professionnelle, délaissant le marketing pour la terre, n’a pourtant pas quitté Paris ! Bêche à la main et bottes aux pieds, elle a cultivé ses envies de maraîchage… dans le Bois de Vincennes, où l’association V’île Fertile a installé sa micro-ferme participative il y a deux ans.
« Après quelques mois de wwoofing en France, c’était la seule option qui s’offrait pour produire et vendre des légumes à Paris, » explique Virginie, ravie du contact avec les clients, pour la plupart habitants de Nogent-sur-Marne, de Vincennes ou de Paname, qui viennent chercher leurs légumes tous les week-ends. « Le lien est tellement différent d’une grande surface ! Les clients nous remercient après avoir payé ! Ils reconnaissent que c’est une initiative positive, ils veulent en savoir plus sur le projet, ils sont admiratifs ».
Une tonne de produits frais. Il y a en effet de quoi être soufflé par l’audace de la quinzaine de bénévoles de V’île Fertile, portés par leur rêve de paysans-citadins. Raphaël Luce, coordinateur de l’association, explique : « Nous sommes partis de l’idée que la ville dispose de quelques espaces peu exploités et qui pourraient devenir comestibles. Avant de fonder l’association, nous étions dans des jardins partagés, qui ont une vocation pédagogique et sociale, et qui sont un début de reconquête de la ville. Mais nous voulions aussi faire de la production » Et quelle production : déjà plus d’une tonne de légumes en 2015 !
Pas mal, pour une surface cultivée de moins de 500 mètres carrés, louée à la Mairie de Paris. Et assez pour alimenter régulièrement 150 à 200 clients en produits ultra-frais « Nous nous sommes spécialisés dans les plantes à cycle court, précise Raphaël. On se concentre sur la tomate de variété ancienne, sur le mesclun, la roquette, la mâche, des légumes fragiles pour lesquels il y a une plus-value à être proche des consommateurs. La tomate, on va pouvoir la cueillir mûre, car il n’y a pas de temps de transport. »
Produire en ville relève cependant du concours de débrouillardise. La matière première pour le compost est ainsi récupérée à la fin des marchés parisiens, et même le fumier de cheval de la garde républicaine est mis à contribution ! « Il faut surtout beaucoup communiquer, explique Raphaël. Pour toucher de nouveaux adhérents et des clients, et pour trouver des financements. C’est extrêmement difficile d’avoir un modèle économique viable. Comme on est tout petits, le moindre truc nous coûte cher, il n’y a pas d’économies d’échelle. »
L’association se donne pourtant les moyens de réussir, avec plus de 30 000 euros investis en deux ans, notamment pour réhabiliter une serre en ruine. Mais le principal investissement, c’est le temps passé les mains dans la terre, pas moins de 10 000 heures. C’est l’un des avantages de l’agriculture urbaine : l’accès à des bénévoles nombreux et motivés pour sortir du cadre urbain. Virginie, qui s’apprête à lancer son activité d’aménagement végétal durable, est bien décidée à continuer de cultiver le Bois de Vincennes. « Je sais désherber, semer, récolter, mais j’ai encore beaucoup de choses à apprendre ici !».
Une terre neuve pour 2016. Virginie devra attendre le printemps prochain pour s’y remettre. L’hiver approchant, la micro-ferme va entrer en hibernation. Et subir un lifting complet pour accueillir à nouveau dès le mois de mars 2016 ces joyeux semeurs d’agriculture urbaine.
Comment avons-nous établi notre classement ?
Afin de mesurer la disponibilité de circuits courts et de ventes à la ferme pour les habitants des grandes villes, nous avons pris en compte le nombre d’AMAPs et de producteurs pratiquant la vente directe dans chaque département, puis ce chiffre rapporté au nombre d’habitants.
Ensuite, dans les grandes villes des trente premiers départements, nous avons pris en compte le nombre de Ruches, puis le nombre de commerces bio, rapportés au nombre d’habitants.
Résultats ?
Nos sources : les cartes réalisées par Les Colibris et Le Marché Citoyen.
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Une surface de moins de 500 m² pour alimenter « plus ou moins régulièrement » 150 à 200 habitants… ils ne doivent pas manger beaucoup de légumes ces habitants ! 😉
Belle initiative, mais attention à ne pas propager des idées fausses auprès des citadins : il est impossible de faire vivre une ferme maraîchère de cette taille. 500 m², cela reste un grand jardin partagé, c’est tout. Le problème des terres reste entier.
@Karine : Bonne remarque. Effectivement, ces clients s’alimentent aussi ailleurs, sinon la famine ferait rage dans le sud-est parisien ! La tonne de légumes produits ne représente la consommation totale que de 5-6 personnes. Mais l’association préfère vendre au plus grand nombre que de livrer seulement 3 paniers par semaine.
Concernant la définition du lieu, on peut vraiment parler de ferme urbaine et non de jardin partagé, dans le sens où la production et la vente sont au centre du projet. Mais vous avez raison de souligner que la surface est trop petite pour être rentable. Le projet fonctionne surtout avec du financement participatif et du bénévolat. C’est une expérimentation qu’il est difficile de répliquer ailleurs mais qui permet de voir les espaces urbains vides avec un autre regard…
[…] Après Lyon 5e sur le podium, voici Paris, 4e au palmarès des villes locavores. A ce propos, vous avez déjà goûté les salades parisiennes ?« J’ai passé mon été à la ferme », assure, tout naturellement, Virginie Gautier. A la ferme ? La trentenaire en reconversion professionnelle, délaissant l […]
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J’aime bien le Top 5 des villes les plus locavores dans lequel on ne voit que deux villes Paris et Lyon, ça sent l’article de Bobo n’empêche.
C’est parce qu’on vous livre les résultats au fur et à mesure. Les 3 premières villes arrivent très bientôt.