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L’aquaponie, késako ?

Les poireaux de Némo

Vous connaissez l’aquaponie ? Cette agriculture qui associe élevage de poissons et culture de légumes, dans un système vertueux, circulaire et économe en eau ? Suivez-nous, on vous explique tout.

Myfood, serre qui allie l'aquaponie et la permaculture. Découvrez leur site web : myfood.eu
Myfood, serre qui allie l'aquaponie et la permaculture. Découvrez leur site web : myfood.eu

C’est l’histoire du poisson qui nourrit la salade qui nous nourrit, nous. Voilà, en gros, comment on pourrait définir l’aquaponie. L’aqua-quoi ? Aquaponie, mot-valise, est la contraction d’« aqua » pour aquaculture et de « ponie » pour hydroponie. L’aquaculture – l’élevage de poissons – on connaissait. L’hydroponie, plus connue sous la dénomination de culture hors-sol, aussi. L’aquaponie est un savant et technique mélange des deux.

 

D’un côté, on a des poissons (truites, carpes, tilapias…) qui produisent des déjections. De l’autre, des plantes qui s’en nourrissent. Mais attention, tout ceci ne se fait pas en un claquement de doigts. Entre les deux, une armée de bactéries est à pied d’œuvre. Leur but ? Transformer l’ammoniac présent dans les excréments des poissons en nitrites puis en nitrates, que les végétaux vont pouvoir assimiler. Une partie de leurs racines barbote dans l’eau, l’autre reste à l’air libre pour pouvoir respirer.

L'aquaponie, c'est aussi jusqu'à 95% d'économies d'eau.

En résumé, les déchets deviennent un fertilisant naturel pour les légumes-feuilles (épinards, salades, herbes…) qui, après avoir englouti les nitrates, purifient l’eau. Et cette eau revient dans les bacs à poissons de manière circulaire. Un vrai cercle vertueux ! De quoi produire, dans un même lieu, légumes et poissons ! À la clé, deux principaux bénéfices : une économie en eau (jusqu’à 95 %) et un impact environnemental réduit car moins d’effluents à traiter.

Cette technique n’est pas nouvelle. De l’Amérique Centrale (avec les Aztèques) à l’Asie, elle existerait depuis des millénaires. Elle fait son retour dans les bacs depuis les années 1980, notamment au Canada, en Australie et aux États-Unis. Là-bas, l’aquaponie à échelle industrielle turbine. Imaginez un peu. À Chicago, dans un ancien entrepôt de 13 000 mètres carrés, FarmedHere cultive, sur plusieurs étages et sous lumière artificielle (mais LED, s’il vous plaît !), 450 tonnes de basilic, menthe, salades… Labellisés bios, les légumes sont distribués en circuit court.

5 mètres cubes d’élevage pour 100 mètres carrés de culture 

En France, l’aquaponie en est encore à ses balbutiements. Des études sont menées, notamment à travers le programme expérimental Apiva (Aquaponie : Innovation végétale et aquaculture), qui regroupe divers projets pilotes. Parmi eux, celui de la Peima (Pisciculture expérimentale Inra des Monts d’Arrée) dans le Finistère qui élève 7 tonnes de truites en eau douce et froide. Grâce à elles, 22 à 27 kilos de légumes par mètre carré sortent de l’eau chaque année.

« Un bon rendement », selon Laurent Labbé, directeur de l’unité. Salades, blettes, navets, choux, mâche se succèdent au rythme des saisons. « Des végétaux cultivés sans engrais, sans pesticide, qui n’ont pas besoin d’être arrosés. » Et des quantités d’effluents divisées par dix ou vingt. En moyenne, renchérit Pierre Foucard, ingénieur à l’Itavi (Institut technique avicole, cunicole et aquacole), l’un des partenaires d’Apiva, « il faut compter, d’après nos derniers résultats, 5 mètres cubes d’élevage pour 100 mètres carrés de culture ».

Mais, au pays du fromage et du vin il y a encore « un vide juridique sur le métier d’aquaponiculteur », précise Laurent Labbé. Celui-ci n’existe pas. Par ailleurs, pour le moment, la viabilité économique n’est pas encore certaine. Car l’aquaponie demande des investissements très importants et des techniques particulières. « L’une des solutions pourrait être de coupler les activités maraîchères et aquacoles en associant pisciculteur et maraîcher », souligne Pierre Foucard.

Alors, l’aquaponie sera-t-elle l’agriculture du futur ? Celle qui aurait sa place dans les régions urbaines, là où les terres viennent à manquer, mais aussi dans les zones où la ressource aquatique est limitée et où le sol est pauvre ?

5 commentaires

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  1. Bonjour Claire,

    Je vous remercie pour partager notre entreprise dans votre article.

    S’il vous plaît corriger le nom de notre entreprise de OwnFood à myfood.

    Aussi, nous aimerions si vous pourriez partager un lien vers votre site web.

    Bien à vous,

    Kevin Morgan-Rothschild
    myfood.eu

  2. Bonjour,
    Merci pour cet article intéressant, encore une fois 🙂
    Mais je dois avouer que, bien que très bricoleuse, je n’ai pas tout compris à la vidéo « transformer son aquarium en système d’aquaponie ». Ca va trop vite et ça manque de schémas 🙂
    Je vais aller voir sur aquaponie.biz si quelque chose de plus clair existe.
    Mais merci de toutes façons.
    Mireille

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