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La nouvelle vie des campagnes

Ecolieu Jeanot, nourrir la terre et les esprits

À Rion-des-Landes, l’écolieu Jeanot fait pousser des légumes et des idées. Ici, on défriche et on expérimente de nouvelles façons de vivre le territoire et le monde qui l’entoure.

En ces temps troublés, divisés et déroutants, nous n’avons qu’une envie, aller de l’avant, sortir du global et sauter à pieds joints dans le local. Découvrir des micro-initiatives qui, mises bout à bout, pourraient bien un jour changer la face du monde. Parmi celles-ci, les écovillages, écolieux ou écohameaux, appelez-les comme vous voulez. Quel que soit leur surface, ces lieux d’autonomie visent tous à replacer l’humain au centre du projet et à vivre harmonieusement avec l’environnement.

©Olivier Cochard

Nous voici arrivés à l’écolieu Jeanot, micro ferme nichée entre Dax et Mont-de-Marsan, territoire où règne la monoculture de maïs, pour rencontrer Octavie, l’une des 8 salariées de l’association à l’origine du projet. La jeune femme nous explique le pourquoi du comment à commencer par l’acronyme Jeanot, pour Jardin éducatif agro-écologique nourricier et ouvert à tous mais aussi en hommage à Jeanot, l’ancien propriétaire de la parcelle.

Près de 40 personnes ont réhabilité le lieu.

Mobilisation citoyenne

Tout a commencé à la mort de Jeanot, un agriculteur ayant cédé une partie de ses terres à la commune, explique la jeune femme. L’association C koi ça, créée par une bande de copains du coin manifeste alors sa volonté de créer un écolieu sur le terrain communal. Il lui faudra passer un accord avec la commune, rassembler amis et voisins, entamer une année de grands travaux réalisés par près de 40 personnes pour réhabiliter la maison, la grange et la fournière en ruines et, enfin, ouvrir les portes du jardin pédagogique de 1000 m2 au public. C’était il y a 10 ans ! explique Octavie. Depuis, l’écolieu a reçu l’appui important des collectivités locales et le soutien de partenaires, la Caf, la Fondation de France…

©Olivier Cochard

Aujourd’hui, il y a mille et une raisons de venir à l’écolieu qui propose un large éventail d’ateliers et de formations professionnelles. Un avant-goût des stages 2017 ? Permaculture, apiculture, danses traditionnelles, boulangerie, fabrication de meubles en palettes ou en carton ou encore initiation aux réseaux citoyens et sociaux, décryptage des émotions chez les enfants… Jeanot accueille tous les publics, car l’éducation, c’est tout au long de la vie, rappelle le site.

On parle, on parle, et si on visitait plutôt le lieu ? Allez, on vous embarque pour un tour guidé.

©Olivier Cochard

La culture de la permaculture

Commençons par la zone maraîchère, ses serres et ses techniques qui empruntent à l’écologie et la permaculture. Loin de prétendre proposer une seule et unique solution, nous explorons, à notre échelle, différentes alternatives : maraîchage en agroécologie, cuisine écologique, éco-construction, circuits courts…, rappellent les membres de l’association sur le site internet. Et ça marche, chaque semaine, l’écolieu produit une vingtaine de paniers de légumes distribués à des familles locales adhérentes de la cagette.net.

©Olivier Cochard

On poursuit ? Voici le sentier botanique entièrement créée par une association de personnes retraitées.

©Olivier Cochard

Nous sommes désormais dans le jardin forêt, le jardin pédagogique et l’espace de jeux pour les enfants, nombreux à venir ici chaque année.

©Olivier Cochard

L’écolieu accueille également des ateliers socioculturels ponctuels ou réguliers : le café Fil te plaît (rencontre et partage autour du filage), le yoga, les causeries, la radio locale Hapchot… Dans la salle de spectacle la Cueillante, on fait souvent la fête et l’on offre une scène ouverte aux artistes en résidence.

©Olivier Cochard

Tout le monde fait sa part ici. Les canards sont mis à contribution pour manger les limaces avant qu’elles ne s’attaquent aux salades. Coq et poulettes, quant à eux se régalent des bio-déchets, et enrichissent le compost de leurs belles fientes.

©Olivier Cochard

Déjeuner partagé

Vient d’ailleurs notre tour de nous montrer utiles. À défaut pour cette fois, de mettre les mains à la terre, nous les mettons à la pâte. C’est le principe, ici, on cuisine chacun son tour pour tous, soit une quinzaine de personnes. Ce qui signifie qu’il faut faire preuve d’imagination tous les quinze jours environ. Priorité aux légumes légèrement fanés, bien sûr ! On retrousse nos manches une heure durant… le parfum de notre curry embaume déjà le jardin de l’auberge espagnole. Un « À tableeee » suffira à rameuter les troupes le temps de la pause déjeuner.

©Olivier Cochard

Chez Jeanot, c’est un peu le paradis de la vie alternative. On vient aussi bien se former à des pratiques respectueuses de l’environnement que faire son marché le jeudi, co-worker, méditer… Ici, agriculture rime avec culture. Ici, chacun est susceptible d’apprendre ou d’enseigner ce qu’il sait et l’âge ne fait aucune différence.

Une nouvelle vie s’invente ici ?

Aujourd’hui, l’écolieu se distingue par sa vocation à la vie sociale, par ailleurs à l’étude (une expertise menée par Octavie). Si le système du Bec Hellouin (ferme normande appliquant les principes de l’agro-écologie et de la permaculture sur une petite surface) fait actuellement l’objet d’analyses écologiques et économiques, Jeanot évalue en prime la performance social d’un tel modèle.

Que donneront les analyses ? Que prédiront les résultats ? Une chose est sûre, notre Jeanot, où qu’il soit, doit être fier d’avoir offert sa terre en héritage.

©Olivier Cochard

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