Je vous l’avoue, les dîners aux chandelles, c’est pas vraiment mon truc. Mea culpa. Pourtant j’ai décidé de mettre en place ma transition énergétique “maison” et de vous apporter mes lumières pour vous inciter à en faire autant. Oui oui, je suis comme ça.
OK, je suis du genre à faire un binge-watching de séries en jouant à Candy Crush sur mon téléphone tout en réservant un billet d’avion depuis mon ordinateur, le tout sous la lumière ardente de cinq lampes dans la même pièce, le chauffage, la radio encore allumée dans la chambre, les huit chargeurs branchés dans le vide… Bref, en termes de consommation d’énergie, je suis le mal tout puissant. J’ai donc décidé de racheter ma place au paradis des économiseurs d’énergie.
Si l’on en croit le récit de Barjavel dans Ravages, Paris privée d’électricité serait plongée dans un chaos total. On survit quelques heures en autarcie et après on commence à se bouffer. Or, le parisien se digérant mal, autant ne pas en arriver à ses fâcheuses extrémités.
Vous saviez qu’en un peu moins d’un siècle, nous autres petits terriens avons multiplié par 4 notre population, la belle affaire. Sauf que notre consommation d’énergie, elle, s’est multipliée par 20. Pas besoin de faire maths sup pour capter qu’il y a anguille mazoutée sous roche érodée. En France, elle est particulièrement élevée, parce que le coût de l’électricité est plus faible que dans le reste de l’Europe, mais 77% de notre électricité provient de l’énergie nucléaire. Je vous épargne tout le laïus sur le mal qu’on fait à la planète, les gaz à effet de serre, le réchauffement climatique, la fin du monde, les zombies etc. Parlons peu, mais parlons bien. Si on ne peut pas empêcher la fonte des glaces nous-mêmes en apportant par jet privé des gros sacs de glaçons pour refroidir l’océan arctique, on peut quand même faire deux trois petites choses toutes simples pour peser un peu moins lourd dans la facture énergétique. Un petit régime, ça fait de mal à personne.
Voici donc, chères brebis égarées un ensemble d’astuces pour vivre comme un ermite oui, mais un ermite heureux.
Niveau 1 : le B-A-BA (au rhum)
Éteindre les lumières oubliées SANS BLAGUE (oui mais bon je le dis quand même). Pour rester branchés, on débranche. 34.5% de notre consommation d’électricité vient des appareils informatiques. Avec cette petite (mais sournoise) veille lumineuse, ces appareils sont de véritables aspirateurs à énergie. C’est pas pour rien que les foyers et lieux de travail consomment 40% de l’énergie nationale. Pas compliqué : quand les batteries sont pleines, on débranche les chargeurs. Dans le meilleur des mondes, on devrait même éteindre sa connexion Internet pendant la nuit (mais bon, ça c’est pour le niveau 3).
Chauffage en octobre ? C’est pour les faibles. Personnellement, je me refuse à allumer le chauffage avant décembre (au bout de la troisième angine, je commence à céder). Si vous n’êtes pas aussi spartiates, et que vous aimez profiter de votre salon sans doudoune et moonboots, le plus important c’est surtout de l’utiliser avec parcimonie (ou avec qui bon vous semble). D’autant plus qu’il est conseillé de s’endormir dans un espace frais (environ 18°C), ça ne sert donc à rien de tenter de reproduire une chaleur tropicale dans la chambre. Par ailleurs, il est aussi possible d’allumer le four à la place du chauffage et de dormir dans la cuisine. Non là je vous charrie, c’était pour voir si vous suiviez.
Laver ses culottes à froid. Ou à moins de 40°C. Cela dit, si vous êtes comme moi et que vous n’entravez rien aux programmes de machines à laver, vaut mieux jamais dépasser les 40°C, voire les 30°C, croyez-moi.
Level 2 : l’énergie du désespoir
Supprimer ses mails inutiles. Ravalez-moi cette goutte de sueur froide. Évidemment, ça fait un peu peur quand on se trouve face à une boîte de réception de plus de 10 000 courriels. Mais c’est pas si long, la plupart sont inutiles (si, si je vous assure). Stocker ses mails, ça pompe de l’énergie figurez-vous. Pas dans votre propre facture d’électricité, mais au niveau planétaire (ah on rigole moins maintenant hein ?). Un rapport de l’ADEME nous apprend par exemple que la consultation de certains sites est plus coûteuse que d’autres (les images lourdes et les vidéos en sont responsables, adieu Youporn les copains), que rester plus de deux minutes sur un mail consomme autant d’énergie que de le faire imprimer, ou encore que l’envoi de 60 mails quotidiens durant un an équivaut à un trajet de 1000 km de voiture ! Il est aussi conseillé de ne pas utiliser de clouds pour y mettre ses photos de vacances ou de regarder la télé en streaming. L’immatérialité du web nous fait malheureusement oublier sa gloutonnerie énergivore.
Se passer du dernier Iphone. Les outils informatiques sont très polluants et 30% seulement sont recyclés, donc mieux encore que de supprimer ses spams, on ne craque pas sur le dernier téléphone ou ordinateur à la mode, même s’il pèse 0.5 grammes de moins.
Choisir le bon moteur. Certains navigateurs sont plus coûteux que d’autres. Chrome est le pire par rapport à Mozilla et Internet Explorer (et c’est pourtant le plus utilisé). Quant aux moteurs de recherche, Ecosia est une bonne alternative et comptabilise le nombre d’arbres plantés avec nos recherches, réjouissance ultime. De la même façon, il est conseillé par l’ADEME de taper directement l’adresse du site quand on la connaît et de ne pas passer justement par un moteur de recherche (ce qui divise par 4 les émissions de gaz à effet de serre, YOUPI).
Épouser la cuisson par induction. Les vieilles plaques classiques consomment 2 fois plus que les plaques à induction qui chauffent beaucoup plus vite (mon index brûlé au quatrième degré s’en souvient) et nécessitent naturellement moins de temps de cuisson.
Opter pour le circuit court, bio, de saison et en vrac. Rien que ça ! Désolée de briser vos rêves de yaourt à la fraise et de croque-dinde surgelé. Mais la trace carbone du panier de course, c’est pas joli joli. L’emballage des produits pèse le plus lourd, c’est pourquoi les supermarchés commencent à proposer d’acheter en vrac, toutefois cette pratique est loin d’être systématisée. En tête de file des produits les plus énergivores (conception + importation + emballage) on compte avant tout la viande, le poisson et les produits laitiers. En route pour une ratatouille maison avec les légumes du marché. Boah, y’a pire.
Level 3 : plan d’austérité heureuse en marche
Changer de fournisseur (oui en fait, c’est possible). Moi aussi je croyais que EDF était une religion monothéiste distribuant de la lumière à ses bons pèlerins. Vaste erreur comme en témoigne cette infographie de nos amis Qu’est-ce qu’on fait ?!. L’ouverture du marché à la concurrence a laissé place à des fournisseurs dont l’énergie est renouvelable comme Enercoop. Toutefois, si vous vivez dans une maison, le mieux du mieux est d’opter pour des panneaux solaires photovoltaïques. C’est un investissement de taille (environ 14 000 €) mais qui se rentabilise sur quelques années, après tout c’est pas plus cher que 20 Iphones et c’est un peu plus utile (surtout que 20 Iphones pour une personne, ça serait vraiment débile).
Abandonner son frigo. L’humanité a survécu sans frigo jusqu’à il y a moins d’un siècle, c’est donc possible, on y croit. Un frigo de plus de 200 litres consomme en moyenne 200 kWh par an, soit 30 € (ça peut être le triple avec un vieux machin tout décati), ça représente plus de 15% de la consommation d’énergie par foyer. Le frigo provoque un vilain gaspillage alimentaire dû aux achats compulsifs de fromages ou de yaourts qu’on ose plus manger deux heures après la date de péremption. C’est un peu la cave aux oubliettes. Des designers ont ainsi eu la bonne idée de concevoir une cuisine sans électricité en s’inspirant de méthodes de grand-mères. Par exemple, conserver ses légumes dans un bac à sable pour aspirer leur humidité et les maintenir à la verticale (car ceux qui poussent dans cette position perdent leurs vitamines à l’horizontale), des supports en marbre pour conserver la fraîcheur d’une salade etc. On réalise alors que vivre sans frigidaire ça veut aussi dire manger mieux, deux mots tout à fait compatibles avec mon projet de vie. Si toutefois la séparation avec votre frigo n’est pas encore envisageable, pensez au moins à ne pas le disposer à côté d’autres sources de chaleur (four, radiateur ou exposé au soleil).
Ne plus prendre l’avion. Bien sûr si vous voulez aller au Vietnam (déjà je vous conseille de faire un tour à la pagode des Parfums), mais il faut peut être songer au transport aérien, d’accord, D’ACCORD. Reste qu’un aller-retour France/ Vietnam consomme 7 tonnes de CO2, soit 7 ans de chauffage au gaz dans un 50m² parisien. Sympa, non ? Donc cet été, vous irez plutôt à Limoges, bah oui mais c’est comme ça.
En conclusion, pour bien faire et réduire vraiment sa consommation d’énergie, il faudrait donc vivre sans internet, sans téléphone portable, sans chauffage, avec une couette en tofu à la lumière d’une bougie bio et manger ses rognures d’ongles garanties sans OGM en circuit-court. Heureusement… non. Nous avons encore un peu de marge mais en attendant que les villes soit illuminées par des bactéries bioluminescentes, si nous pouvions appliquer ces quelques petits conseils pas si tyranniques, ce serait déjà chouette.
Bravo pour toutes ces recommandations qui permettent de moins consommer d’électricité. Par contre, je suis un peu sceptique quand vous dites qu’une installation de panneaux photovoltaique d’un montant de 14.000 euros se rentabilise en quelques années. Je pense qu’il serait plus juste de dire qu’elle ne se rentabilise qu’aux termes d’une vingtaine d’années, sauf à me présenter des chiffres plus parlants….
Nous avons fait cet investissement et cela a été amorti en 10 ans environ, maintenant nous facturons EDF pour la revente.
Votre humour est triste
La connerie me fait déprimer et ça coûte cher en soin
J’étais de bonne humeur et amusée en lisant cet article, voila que votre cynisme et votre aigreur vient de tout foutre en l’air…
Perso, je ne me retrouve pas et ne suis pas d’accord sur tout!
Le frigo, je le remplis avec des achats utiles. Le fromage, je le mange toujours et pas abandonne comme écrit dans l’article, sinon il s’agit vraiment que de personnes avides de consommation !
Concernant l’avion, faut peut-être arrêter un peu: de quel type d’avion s’agit-il ? quel âge a-t-il ? le calcul est fait pour une personne ou pour l’avion lui-même ?
Je trouve l’article malheureusement un peu « extrême » pour des actions auxquelles je fais déjà attention depuis longtemps et d’autres déjà mises en place, d’autant que ce n’est pas difficile.
Bon article, encore que les gif animés sont vraiment pénibles !
Mais ça tombe encore une fois sur le petit citoyen lambda… Que dire des écrans lumineux qui fleurissent dans les lieux publics, entrées de métro et couloirs d’entreprises, allumés en permanence.
Et de l’éclairage des vitrines ? ou même des rues désertes ? Un détecteur et hop, ça ne s’allume qu’en cas de besoin.
Le fournisseur d’electricité alternatif, c’est non. La concurrence artificielle pour nourrir les copains, dans le but de démanteler un service public qui devrait toujours le rester, non merci.
Je signerais chez un fournisseur « vert » quand il nous coupera le courant les nuits sans vent. En attendant, l’hypocrisie de couiner contre le nucléaire, alors qu’il produit 7g de CO2 au kWh, il faut que ca cesse. Les panneaux solaires, ca ne marche pas quand il pleut, ni la nuit. Pour 14000€, ca ne marchera pas plusieurs semaines par an. Et l’impact d’un stockage à batteries c’est pas 7g de CO2 du kWh… La production francaise d’electricité représente une faible part de notre empreinte carbone, il convient de l’économiser, de réduire son impact numérique, et surtout ses achats en général, le plus gros de notre CO2 France étant importé. Les fournisseurs « verts » sont une arnaque, du greenwashing, même Enercoop utilise la production nucléaire les nuits sans vent, ou les jours de pluie. Merci pour cet article
Bien vu peut être ! Mais pendant ces économies de bout de chandelles on assiste à la construction de stades climatisés dans les pays chauds … paradoxe ou bêtise humaine ???
Beaucoup d’humour !!
C’est dommage! Votre article est intéressant de base mais il y a des erreurs, et peut-être certaines que je n’ai pas vu.
L’énergie solaire photovoltaïque est très loin d’être écologique!! Elle est rentable pour le particulier mais c’est une catastrophe écologique. Il faut plus d’énergie pour construire les panneaux qu’ils ne sont capables d’en produire. Bilan énergétique négatif!
Merci pour votre article
Pourquoi ne pas faire la même chose en vidéo ?
«60 mails quotidiens équivaut à 1000 km de voiture» Pouvez-vous donner la source qui a fait l’étude et produit ces chiffres ?
C’est 60 mails tous les jous pendant un an ? 1000km de voiture une fois dans l’année ? Ce n’est pas tout à fait pareil que 1000km quotidiens…
Bien d’accord avec tout ce qui est dit dans l’article. Maintenant aurais-je le courage de l’appliquer ? Sans doute pas complètement, mais si ça pouvait contribuer à nous faire baisser notre consommation ne serait-ce que de 20%, ce serait en partie réussi.
C’est comme pour la viande, je me vois mal m’en passer et pourtant…Reste plus qu’à souhaiter (et éduquer) les prochaines générations n’hériteront pas de nos sales habitudes. (je sais la tournure de la phrase est pourrie)
Merci pour cet article plein d’humour comme d’habitude
C’est bien d’être conscient des changements à opérer mais il est temps d’agir, plutôt que de tenter de se déculpabiliser en pariant sur les bonnes moeurs des générations futures… « L’écologie c’est bien mais pas pour moi, j’aime trop prendre l’avion et manger de la viande ». Trop facile… et sacrément lâche !
Merci pour les conseils avisés! Est-ce possible d’avoir plus d’info pour se passer d’un frigidaire? Merci.
Vous mélangez moteur de recherche et navigateur , ca rend le reste de l’article pas très crédible:
Certains moteurs de recherche sont plus coûteux que d’autres. Chrome est le pire par rapport à Mozilla et Internet Explorer (et c’est pourtant le plus utilisé), Ecosia en revanche …
Chrome = navigateur (le moteur est google)
Mozilla= navigateur
IE= navigateur (le moteur de microsoft est bing)
Ecosia = moteur de recherche , il peut etre utilisé dans n’importe quel navigateur (chrome IE, etc …)
bonjour, dynamique (non pas dynamite!) cet article !
venons en au sujet ; tout est juste mais… au lieu d’envisager de suprimer le réfrigérateur, il serait plus efficient de réduire sa taille ce qui aurait pour effet de réduire la consommation d’énergie. Non ?
je dis cela car la réfrigération des aliments à tout de même bien amélioré la qualité sanitaire des aliments.
Question chauffage, nous utilisons un insert et c’est mon homme qui va faire les coupes de bois. En été, quand il fait très chaud, nous réfugions dans le salon qui est très isolé et qui possède une fenêtre de toit (fermée le jour, ouverte la nuit), donc un super système d’évacuation de l’air chaud
Merci pour cette belle page de rire !
Très heureuse de découvrir que nous faisons partie des forts puisque nous n’allumons notre insert à bois qu’au retour des vacances de la Toussaint !
Faut dire quand même que nous habitons dans la moitié sud du pays…
Et pour se passer de clim quand il fera 40 degrés cet été on fera comment ? On a tout l’hiver pour réfléchir 🙂
Bzzzz et merci