Détecteur de gluten, scanner d’aliment, balance nutritionnelle, boîte d’œufs connectée, l’accessoire 3.0 déboule dans nos cuisines. Va-t-il nous couper l’appétit ou nous apprendre à mieux manger ? Voici dix exemples pour se faire une idée.
C’est l’effervescence sur le marché très prometteur des objets connectés. Leur nombre devrait passer de 5 milliards en 2015 à 50 milliards d’ici 2020. Dans ce tourbillon, la cuisine tente de se tailler une part du gâteau. Pour le meilleur et pour le pire ? A vous d’en juger.
1- Le détecteur de gluten
Pour les intolérants ou les allergiques au gluten, manger à l’extérieur est toujours une galère. Comment être certain que le plat que l’on s’apprête à déguster ne contient pas de gluten ou de traces supérieures à la norme internationale de 20 ppm ? Un objet connecté inventé par une ancienne salariée de Google confrontée à ce problème vient à la rescousse des Noglu. Il suffit d’introduire dans une capsule un échantillon du plat préparé, de placer la capsule dans le Nima (le petit nom de l’appareil) et d’attendre 2 minutes pour voir quel émoticône va sortir. Nima sourit : tout va bien. Il fait la grimace : aïe, aïe, aïe, trace de gluten en vue. A peine plus encombrant qu’un téléphone, cet objet connecté se glisse dans le sac à main et peut être emmené n’importe où. Le hic, pour l’instant, c’est qu’il n’est commercialisé qu’aux États-Unis et à un tarif encore élevé. L’appareil est à 199 $, le lot de 12 capsules à 48 $. Présentation et précommande de Nima sur nimasensor.com.
2- Le scanner alimentaire
Le mouchard de l’assiette existe, il s’appelle DietSensor. Cet objet connecté couplé à une application mobile permet de scanner les aliments et de connaître leurs valeurs nutritionnelles. Particulièrement utile lorsqu’on souffre de diabète, de maladie cardiovasculaire, de cholestérol. Ce scanner de poche qui analyse la structure moléculaire des aliments a été mis au point par une start-up française (DietSensor dont le fondateur est Rémy Bonasse) et primé à Las Vegas en 2016. Hyper malin, il est capable de donner avec précision la quantité de nutriments (glucides, protides, lipides) contenus dans chaque aliment.
Aujourd’hui, deux obstacles restent à franchir avant d’imaginer que cet objet connecté puisse se démocratiser. Technique d’abord : le scanner devra être couplé à une balance connectée pour pouvoir donner les quantités de nutriments réelles contenues dans un plat et additionner tous les ingrédients d’un repas (boisson, entrée, plat, dessert, …). Économique ensuite : lancé prochainement aux États-Unis et au Canada, il coûte quand même 249 $, rondelette somme à laquelle il faut ajouter un abonnement de 10 € à 20 € par mois pour bénéficier de toutes les fonctions de l’appareil couplé à l’application mobile.
3- La balance qui balance
Ça devrait être la star des régimes de demain. D’ailleurs, plusieurs modèles de balances nutritionnelles existent déjà. Ces balances connectées en Bluetooth à votre tablette sont conçues pour vous aider à surveiller vos apports en calories ou en protéines et à mieux équilibrer vos repas. Comment ça marche ? Un cas simple : je mange une pomme. Je la pose sur ma balance connectée. Sur ma tablette, je sélectionne « pomme » dans la base de données qui me donne les valeurs nutritives du fruit. Pour un sandwich, ça se corse. Je dois mener la même opération mais pour le pain, le jambon, le fromage, le beurre. Et pour un couscous ? Il vous faudra peser et sélectionner chaque ingrédient, du grain de semoule à la carotte. Bref, mieux vaut utiliser la balance connectée pour améliorer ses connaissances nutritionnelles sur des aliments simples et homogènes que de chercher à surveiller toute son alimentation.
4- La carafe qui ne tombe jamais en carafe
La carafe connectée Brita « Infinity » (c’est son petit nom) filtre l’eau par un procédé de charbon actif et mesure la quantité d’eau filtrée. Fort bien. Mais en quoi cette carafe est-elle plus intelligente que les autres ? Eh bien, lorsque le filtre approche de sa capacité maximale (environ 150 litres), elle ne se contente pas de le signaler sur une jauge. Connectée à votre réseau wifi domestique et associée à un compte Amazon, elle commande automatiquement un nouveau filtre, afin qu’il soit livré à temps. Il ne vous reste plus qu’à déballer le nouveau filtre et à le remplacer. A quand le système pour que la cartouche sorte de l’emballage Amazon avec ses petites pattes et aille se glisser toute seule dans la carafe ?
5- Slow fourchette
Vous mangez à toute vitesse et votre maman n’est plus là pour vous sommer de ralentir ? Confiez cette tâche à une fourchette connectée. Munie de capteurs, elle se met à vibrer lorsque vous mangez trop vite, c’est-à-dire lorsque vous ne respectez pas le délai de dix secondes entre deux bouchées. Par ailleurs, elle mesure tout : la durée du repas, le nombre d’allers et retours entre l’assiette et votre gosier et l’intervalle entre les portions. Une fois le repas terminé, il ne reste plus qu’à brancher, via USB, votre hapifork à un ordinateur et à admirer vos résultats. En effet, le site hapi.com stocke toutes les données enregistrées. Grâce à lui, vous pourrez évaluer et gérer vos données personnelles, suivre vos progrès et déterminer de nouveaux objectifs.
6- L’assiette pas bête (quoique…)
Dotée de capteurs photo et d’une base de données d’aliments, l’assiette connectée analyse ce que l’on va manger. Les informations sont alors envoyées par wifi ou Bluetooth sur notre smartphone grâce à l’application SmartPlate. Ses concepteurs affirment qu’elle reconnaît 99 % des aliments, en faisant par exemple la différence entre plusieurs sortes de pains, blanc, au blé complet, aux céréales. Les aliments sont également pesés par l’assiette pour révéler le nombre de calories qu’ils contiennent. Elle permet enfin de connaître la vitesse à laquelle nous mangeons. Encore à l’état de projet et de financement participatif, elle peut déjà être précommandée au prix de 119 $. Pour une série de 8 assiettes, il ne vous en coûtera que 850 $ au lieu de 952 $. À ce prix, elles passent au micro-onde et au lave-vaisselle.
7- Table à manger
Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? Vous êtes en manque d’inspiration ? Il vous reste dans votre frigo des brocolis, des tomates, un gros bol de riz. Posez-les sur la table de cuisine intelligente. Elle reconnaît les aliments que vous avez mis sur le plan de travail (enfin, lorsque les emballages seront équipés d’une puce RFID) et vous suggère des recettes associant les différents ingrédients. Elle peut aussi vous donner les recettes qui correspondent le mieux au temps dont vous disposez. Encore à l’état de projet chez Ikea et chez d’autres constructeurs, ces tables de cuisine connectées pourraient voir le jour prochainement.
8- Frigo 2.0
Y’a quoi dans le frigo ? Grâce à deux caméras installées dans votre réfrigérateur connecté, plus besoin de l’ouvrir. Il devient possible, grâce à sa tablette ou à son smartphone, de vérifier d’un coup d’œil s’il faut retourner acheter du lait ou mieux, d’envoyer des SMS avec la photo du frigo et la liste des courses à votre famille.
La photo est prise sous deux angles distincts grâce à l’application pour maison connectée. On gère également ses listes de courses avec toute la smala et on peut échanger SMS et photos pour négocier en direct de la boucherie si l’on revient plutôt avec des merguez ou des chipolatas.
9- Comptœuf
Au cas où la caméra de surveillance n’a pas pu vous permettre de savoir combien il restait d’œufs dans la porte de votre frigo, les plus angoissés seront rassurés d’apprendre que le Egg Minder a été inventé pour éliminer ce doute. Ouf ! Où que vous soyez, vous pourrez ainsi savoir à tout moment s’il vous reste seulement 3 œufs ou encore 11. La boîte à œufs connectée, équipée de 14 capteurs, va indiquer à votre smartphone et en temps réel le nombre exact d’œufs disponibles. Surtout si vous avez dépensé 50 € pour vous équiper de cet objet connecté, que vous avez vérifié que les piles de cette boîte à œufs étaient encore bonnes et enfin que vous avez bien téléchargé l’appli correspondante. Il va même vous indiquer les œufs les plus anciens… Enfin, les œufs qui ont été posés en premier dans les compartiments. À ce prix-là, vous ne pensez quand même pas qu’il reçoit la date de ponte par réception satellite directement du producteur.
10- Poêle dans la main
Pour faire cuire un œuf, vous le mettez dans la poêle et vous regardez attentivement ce qui se passe ? So XXe siècle ! Avec la poêle connectée (199 $), suivez dorénavant les indications sur votre smartphone et allez vous amuser devant la vidéo collector de celui qui l’a imaginée.
Merci à Lygie Harmand pour ses chouettes illustrations.
Flippant!
Objets non seulement inutiles mais absurdes, ridicules, infantilisants et évidemment pollueurs. Des ingénieurs ont concu cela pour satisfaire aux besoins mercantiles de la silicon valley. Des ouvriers esclaves ont travaillé a la chaine dans des usines pour fabriquer ces trucs de demeurés, à base de métaux rares arrachés sauvagement au sol en toute impunité. Franchement là, je n’ai pas envie de rire malgré les petits dessins mignons.
c’est effrayant!
tout dans les smartphones et objets connectés et plus rien dans nos cerveaux…. A-t’on vraiment besoins d’une balance pour nous dire qu’un saucisson est plus gras qu’une courgette? A force le bon sens s’enfuit dans les smartphones.. Et sommes nous en meilleure santé pour autant? Non, seulement un peu plus bêtes et dépendants de ces objets qui, par leur fabrication toujours plus importante et de moins en moins propre (écologiquement et humainement) détruit peu à peu la planète…
C’est le comble de l’horreur ! Finit la gourmandise, les plaisirs « défendus » … Couché Big Brother !