Dernière étape de notre tour de France des villes les plus locavores, après Lyon, Paris, Périgueux et Lille. And the winner is… Bordeaux ! La capitale d’Aquitaine est au centre d’un impressionnant réseau de producteurs en vente directe. Une richesse à découvrir en un coup de pouce avec la toute récente appli mobile Adresses Gourmandes.
Isabelle Ortusi n’a pas à aller loin pour vendre ses produits : quelques kilomètres à peine, pour déposer à Pessac ou à Léognan, dans la banlieue bordelaise, ses précieux colis de viande. « Je livre directement chez des consommateurs, qui font des achats groupés avec leurs amis », explique la jeune éleveuse. L’exercice ne se répète pas plus de deux fois par mois, car la production de la Ferme conservatoire du Jarry est petite, presque confidentielle. Heureusement pour le curieux gastronome, les poules gasconnes, les agneaux landais et les cochons de lait gascons d’Isabelle ont été dénoncés : on les trouve, avec 330 autres bons plans, dans l’application mobile Adresses Gourmandes, lancée le 20 novembre dernier.
Géolocalisation des producteurs. « Tout est parti d’un appel à projet fait à l’hiver 2014 par la région Aquitaine pour la valorisation du patrimoine culturel par les nouvelles technologies », raconte Pierre Hivernat, directeur de la publication du magazine en ligne Alimentation Générale, qui réfléchissait depuis un moment à un service de géolocalisation des adresses de producteurs. De l’association avec le Nouveau Studio, une plateforme éditoriale et culturelle bordelaise, est né le projet d’Adresses Gourmandes, qui a fait l’unanimité du jury. L’aide de la région a permis de financer le développement et de cibler une bonne louchée de producteurs d’Aquitaine, mais l’appli est promise à un destin national, voire international.
Le public visé ? « D’abord le touriste, assure Pierre Hivernat. Autant un Français de passage dans la région pour 24 heures qu’un Américain en vacances pour un mois, car l‘appli est bilingue. Nous avons créé dix parcours à faire à pied, en vélo ou en voiture, tracés par l’identité du territoire via les producteurs. » Mais Sonia Moumen, qui a développé l’appli côté Nouveau Studio, y voit aussi un outil à destination des habitants de la région : « Les premiers téléchargements montrent que l’appli est utile dans l’hyper-proximité et lorsqu’on sort de son environnement immédiat, pour compléter son carnet d’adresse dans la région. Moi-même, je l’utilise en tant que Bordelaise. »
Du goût et des histoires. Et elle y trouve tout ce qu’il faut pour manger sain et local : des marchés et des boutiques de producteurs, des artisans de bouche, mais surtout des fermes. « Nous nous sommes posés la question de mettre dans l’appli des épiceries et des caves. Finalement il n’y en a pas beaucoup, car s’approvisionner directement chez un maraîcher ou un producteur de volailles c’est tellement facile ici, il suffit de faire 10km ! Ce qui est spécifique à notre région, c’est un maillage de producteurs de qualité impressionnant ! » En Gironde seulement, l’on trouve plus de 200 AMAPs et ventes directes à la ferme ! « Ca a été un véritable casse-tête de choisir les producteurs, notamment les maraîchers du bassin bordelais », confirme Sonia Moumen.
Alors que faire pour voir son adresse figurer dans la short list de l’application ? Faire du bon travail, mais pas uniquement, explique Pierre Hivernat. « Il faut bien sûr être en accord avec notre charte : zéro pesticide, pas d’empreinte carbone délirante, pas ou peu de transport. Mais nous avons un autre critère de choix, purement journalistique. Nous avons souhaité faire une centaine de portraits de producteurs, et à travers eux raconter l’histoire d’un paysage. Entre deux charcutiers d’égale qualité, je choisis donc celui qui raconte la plus belle histoire. »
Comme celle d’Isabelle Ortusi, dont on peut admirer le travail de conservation de races locales directement sur la ferme, « à condition d’appeler avant ». Peu de chances en revanche de repartir avec un animal sous le bras : « les petits cochons qui sont dans les parcs et qui seront prêts pour janvier sont déjà tous réservés, assure l’éleveuse. Les gens me connaissent, ils me sollicitent à l’avance pour être sûr d’en avoir. » Il ne suffit pas toujours d’avoir l’appli, il faut aussi de la persévérance.
—————————–
Comment avons-nous établi notre classement ?
Afin de mesurer la disponibilité de circuits courts et de ventes à la ferme pour les habitants des grandes villes, nous avons pris en compte le nombre d’AMAPs et de producteurs pratiquant la vente directe dans chaque département, puis ce chiffre rapporté au nombre d’habitants.
Ensuite, dans les grandes villes des trente premiers départements, nous avons pris en compte le nombre de Ruches, puis le nombre de commerces bio, rapportés au nombre d’habitants.
Résultats ?
Nos sources : les cartes réalisées par Les Colibris et Le Marché Citoyen.
[…] Top 5 des villes les plus locavores : à Bordeaux (n°1) on met les bonnes adresses dans sa poche. […]
[…] Numéro 1 : Bordeaux […]
Dommage que cette application soit restreinte aux possesseurs d’appareils récents… Sur un Iphone 4S, tout à fait opérationnel, il est impossible de la télécharger sur l’Apple Store. Est ce qu’un site web mobile universel est en préparation ?
Bonjour, je ne pense pas que ce soit une question d’appareil mais plutôt de version d’iOS. Si vous pouvez mettre à jour celle installée sur votre téléphone, vous devriez pouvoir installer l’appli sans problème.
Bonjour,
Nous sommes eleveurs de blondes d’aquitaine au pays basque et pratiquons la transformation a la ferme et la vente directe de nos produits, nous souhaiterions faire connaitre notre activité et developper nos ventes qui pour le moment ne nous permettent pas de degager de revenus,est il possible d’étre presents sur l’application bordelaise qui reference les producteurs locaux, est elle etendue au pays basque? pouvez vous nous indiquer d’autres circuits nous permettant de vendre à proximité nos produits? merci d’avance à bientot je l’espére. peio.setoain@orange.fr