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Confidences d'apiculteur

« Nos abeilles sont enrhumées »

Chez lui aussi c’est l’hécatombe. Avec 500 colonies, le Rucher de la Combe de Savoie, à Saint-Pierre d’Albigny, près de Chambéry, produisait plusieurs tonnes de miel ces dernières années. Cet hiver pourtant, Michaël Gourreau a perdu la moitié de son cheptel d’abeilles. Un cas emblématique de la situation dans laquelle se trouve la filière apicole en France. Apiculteur engagé, il témoigne.

Michaël Gourreau a produit en 2016 4,5 tonnes de miel. ©Géraud Bosman-Delzons

L’insecte s’infiltre discrètement dans la manche ouverte de ma combinaison. Comme piste d’atterrissage, il choisit l’auriculaire. Surpris par la sensation de ses petites pattes, je secoue ma main. Apeurée, la prisonnière emmanchée bourdonne, et sans tarder darde mon épiderme, avant de retrouver la sortie. La piqûre est aiguë. Me voilà baptisé.

J’espère que vous allez pas nous faire un œdème de Quincke ici, s’amuse Michaël Gourreau, qui venait de m’expliquer que ses abeilles étaient « douces ». L’homme extirpe le dard d’un geste sec et précis. Maintenant, elle va mourir.

Les quatre plaies du miel

Michaël n’est plus à une abeille près. Cette année, il a perdu la moitié de son cheptel, soit… 250 ruches, une ruche abritant entre 10 000 et 60 000 abeilles au plus fort de la saison. A raison de 160 euros par essaim, il estime à plus de 40 000 euros les pertes sèches. Sans compter le manque à gagner pour cette saison, le temps de reconstituer un nouveau cheptel. Dans six mois, peut-être que je n’existe plus, confit-il entre colère et amertume.

Michaël Gourreau n’est pas le seul dans ce cas. Dans ce département qui compte 2500 apiculteurs, comme presque partout France, ses confrères tirent la langue. Certains, dans le secteur, ont perdu 85% de leurs colonies, et plusieurs ont carrément mis la clef sous la porte. La surmortalité est anormalement importante cette année, s’inquiète Jean-Paul Charpin, le président du Rucher des Allobroges, principal syndicat départemental. Michaël pointe quatre facteurs responsables de cette hécatombe. Il s’applique à les énumérer, dans l’ordre croissant de responsabilité des malheurs apicoles.

Petit jeu : la reine se trouve dans le tas. Indice : elle porte une puce blanche. ©Géraud Bosman-Delzons

1. Le changement climatique

L’abeille produit son miel en fonction de la météo, quand le soleil brille. L’acacia, par exemple, ne diffuse du nectar qu’à partir de 21°C. En 2016, un printemps froid et pluvieux a retardé la production. Les averses de mai ont littéralement lavé les fleurs, laissant les abeilles comme deux ronds de flan devant l’absence de butin. Rebelote cette année. « On est en mars et vous les avez vues, les giboulées? » grommelle Michaël. Entre 2012 et 2016, seule l’année 2015 fut un très bon millésime, les autres furent exécrables.

Oui, les abeilles ont tendance à disparaître dans le monde. Mais dans le monde industrialisé. Là où les grandes monocultures sont aspergées de pesticides.

2. La baisse de la biodiversité

En arrivant à l’un de ses ruchers, une tronçonneuse gronde. Voilà, super…, lâche Michaël blasé en regardant des arbres se coucher. On est à la veille de la floraison. Ils ne m’ont même pas consulté. Ils auraient pu décaler la coupe de trois semaines. Il vitupère les grands champs de monoculture à perte de vue et la disparition des haies, habitat traditionnel des abeilles ; il tempête contre les forêts identiques et la nature aseptisée. Quant à l’aberration du miel bio – les abeilles butinent dans un rayon de trois kilomètres -, il ne s’étend pas : le bio, c’est du business. C’est devenu un quasi réflexe.

Michaël vient de saisir une abeille qui transporte du pollen. ©Géraud Bosman-Delzons

3. La pollution, électromagnétique et atmosphérique

Free va installer son antenne à Saint-Pierre d’Albigny. C’est la quatrième dans le village. Les gens râlent. Ok. Mais moi, j’ai Free ! Moi aussi, je veux avoir un bon réseau pour mon téléphone. Et après tout, c’est Free qui a fait tomber les prix, argumente-t-il, avec un rictus sarcastique. Avant de conclure, mielleux : je serai content quand on repassera au fixe pour tous. De rares études ont tenté de montrer que l’impact des ondes téléphoniques et les tours de téléphonie mobile pourraient interférer dans l’orientation des abeilles. Sans toutefois assurer que ce soit un facteur de l’inquiétante disparition de ces insectes.

Les gaz à effets de serre et les pesticides sont en revanche beaucoup plus nocifs. L’abeille sert de fusible : si l’environnement est intoxiqué, l’abeille disjoncte aussi, avant l’homme. Sur le chemin entre la fleur et la ruche, en deux minutes, elle a le cerveau qui grille. Ça se voit que nos abeilles sont affaiblies. On dirait qu’elles sont enrhumées tout le temps. Les enjeux sont vitaux. Pour survivre, une ruche doit être maintenue à 36°C, grâce à la chaleur corporelle. Si les abeilles, en plus d’être moins nombreuses, sont amorphes, la colonie est vouée à s’éteindre.

Dans la boutique de l'apiculteur... ©Géraud Bosman-Delzons

4. Les maladies liées à l’abeille

Le varroa est un facteur incontournable dans la surmortalité des abeilles, indique Jean-Paul Charpin. Il affaiblit les abeilles en suçant leur sang. Chaque année, cet acarien est traité, mais une partie survit et il devient de plus en plus résistant aux produits.

L’ombre d’une autre menace plane sur les ruchers de Michaël : le frelon asiatique, apparu dans le sud-ouest en 2007. En neuf ans, il a traversé la France, faisant de discrets ravages. Et si ce bout de Savoie reste pour l’instant épargné, ce n’est qu’un répit avant que le tueur d’abeilles, aperçu en Isère voisine, ne vole jusque-là.

Re-bâtir le cheptel

Entretemps, notre apiculteur va solliciter ses reines pondeuses pour rebâtir son armée d’ouvrières. Cette moitié de cheptel qu’il me reste, je vais devoir la diviser par deux pour qu’elle se reproduise. Autrement dit, je ne produirai qu’avec un quart de cheptel. Un énorme manque à gagner. Nous avons en France 1,2 million de ruches et chaque année les apiculteurs de France sont obligés de reconstituer 300 000 ruches pour maintenir leur cheptel, indiquait Henri Clément, secrétaire général de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), en octobre dernier au congrès national. Or, poursuit Michaël, les essaims arrivent de moins en moins à survivre et à se régénérer.

Comme les humains, les reines sont de moins en moins fertiles.

Face à tous ces aléas conjugués, la production chute d’année en année. Michaël, qui écoulait 4,5 tonnes de liquide ambré en 2016, compare les générations : Il y a 35 ans, mon grand-père comptait 3% de perte de cheptel dans l’année. Il produisait jusqu’à 100 kg de miel par ruche, grâce notamment au tournesol. Aujourd’hui, on a jusqu’à 50% de perte hivernale et une ruche donne 15 kg en moyenne. Le tournesol, génétiquement modifié, ne donne plus rien (1). Des chiffres semblables à ceux d’autres apiculteurs français.

Quelques grains de pollen sec, riches en protéines. ©Géraud Bosman-Delzons

En effet, en 2016, les abeilles françaises ont produit 10 000 tonnes de miel, contre 17 000 l’année précédente. Pendant ce temps, la consommation, elle, augmente : 40 000 tonnes annuelles. Vu les pertes de cheptel, il faut s’attendre à une baisse de la production en France en 2017, prévient Jean-Paul Charpin. Les gros exportateurs étrangers de « faux » miel, eux, se lèchent les babines devant ce marché très déséquilibré.


(1) Précision. Il n’y a plus de culture d’OGM en France (depuis 2008), comme nous le fait remarquer un lecteur attentif. En revanche, le Conseil d’Etat a saisi la Cour de justice de l’UE sur la culture des OGM dits « cachés » ou non déclarés (ou encore VrTH), qui existent bien en France et concernent principalement le tournesol et le colza. Les réflexions à ce sujet sont toujours en cours.

19 commentaires

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  1. Dessinatrice, je vous propose de découvrir sur ce sujet une série de dessins aux crayons de couleur évoquant, par une suite d’abeilles mortes, la pollution par les substances chimiques et les pesticides utilisés dans l’agriculture. Il n’y a pas que les grosses bêtes qui disparaissent …. A découvrir : https://1011-art.blogspot.com/p/vous-etes-ici.html
    Cette série sera présentée au Muséum de Genève à partir d’octobre 2021.
    Mais aussi, en lien direct, une réflexion sur l’utilisation des produits phytosanitaires : https://1011-art.blogspot.com/p/hommage-magritte.html

  2. Faux, on en parle dans les campagnes et cela se voit :
    Beaucoup d’agriculteurs plantent des mélanges mellifères spécialement étudiés par région sur les surfaces qui sont en jachère en intercultures.
    Rien ne vous empêche d’en faire autant dans vos jardins et espaces verts.
    Exemple de fournisseur :
    http://www.nova-flore.com,
    http://www.semencesdupuy.com etc..
    Pour info les mêmes proposent aussi des mélanges pour jachères pour petites faune des champs: oiseaux et mammifères.

    Les abeilles doivent avoir de quoi faire un minimum de provisions (nectar, sucre) dans la ruche avant l’hiver pour se nourrir jusqu’à ce que les fleurs mellifères réapparaissent.

    Plus de 3/4 de la mortalité des abeilles est du au manque de nourriture ainsi qu’aux parasites et prédateurs tels que varroa, virus, bactéries, frelons asiatiques et autres insectes ou acariens, … pas faciles à traiter ou éliminer. L’état sanitaire des ruches est primordial comme cela a déjà été mentionné sur ce site.

  3. Je suis moi-même apiculteur (amateur) dans la région, et cette article me laisse un peu perplexe…
    Déjà, c’est le rucher des Allobroges, et pas des « Allobrogres » !

    Je ne comprends pas très bien en quoi le printemps pourri de l’an dernier a à voir avec les pertes hivernales.
    Aussi, c’est la première fois que j’entends dire que les gaz à effet de serre sont directement nocifs pour les abeilles ! En effet, je ne vois pas en quoi le CO2 et le CH4 pourraient avoir un impact déterminant sur leur santé. En tout cas, jamais vu une étude qui allait dans ce sens.

    On notera également que la situation est très diverse : certains apiculteurs savoyards s’en tirent avec 15 % de perte cet hiver.

    Sinon, en effet, les facteurs prépondérant de cette catastrophe sont : pesticides (à quand « La Ruche qui dit oui ! » uniquement en bio ?), recul de la biodiversité floristique (du fait des choix humains et du dérèglement climatique) et varroa (parasite importé en France par la mondialisation des échanges commerciaux). Et il serait également intéressant d’interroger les pratiques apicoles.

  4. Ma voisine a deux ruches depuis des années, cette hiver aucune des deux ruches n’a survécu ?. Nous avons « la chance » d’avoir un agriculteur qui étend pesticide et autres saloperies pour la planète à 100m des ruches, c’est désespérant de voir des irrespectueux pareils, tout ça au nom du dieu capitaliste, mais au détriment de la vie.
    La première chose à faire serait de supprimer les produits nocifs pour la planète, notamment en réduisant les subventions aux personnes qui les utilises.

  5. Et les pratiques apicoles, industrielles, qui ne respectent pas l’abeille ? On en parle pas comme cause de mortalité ? Elles sont pourtant probablement le premier facteur !

  6. Bonjour,

    Les pratiques apicoles ne sont jamais vraiment évoquées… C’est dommage car elles font partie aussi des facteurs qui ont fragilisé les populations d’abeilles et qui contribuent a expliquer, avec les autres causes évoquées, le déclin des abeilles aujourd’hui. Mais cela, la profession a du mal à le reconnaître, voire même elle le cache…
    L’apiculture d’aujourd’hui n’est plus celle d’hier, comme toute les filières elle a évoluée vers la recherche d’une productivité forte avec une abeille standardisée (avec une diversité génétique faible et donc une adaptabilité moindre) capable de produire beaucoup, certes, mais s’intéressant à un nombre moins important de plantes. Elle est de fait plus fragile aux aléas de floraison liée au climat.
    L’abeille est en réalité un business juteux pour ceux qui fournissent de nouvelles reines sélectionnées et multipliées (parfois dans des pays lointains !) aux apiculteurs qui malheureusement en ce moment perdent beaucoup d’essaims…
    Et pour produire du miel, cette abeille en question ne se contente souvent pas de nectar, elle a besoin d’être nourrie avec… pas mal de sirop (du sucre en fait) ! Ce qui représente un investissement non négligeable pour l’apiculteur. Car, en plus d’une baisse de biodiversité impactant la quantité et la diversité de fleurs à butiner, cette abeille n’est pas vraiment adaptée à la phénologie des plantes de l’ensemble de nos régions. Ainsi, les reines commencent parfois à pondre alors qu’aucune fleur n’est ouverte ! Comment peut elle nourrir ses larves sans nectar ? Grâce à l’apiculteur qui apporte de la nourriture !
    Alors oui, bien sûr, il y a les changements climatiques qui n’arrangent rien, les pollutions de diverses natures, la baisse de la biodiversité, des parasites et des prédateurs nouveaux…
    Mais il faut aussi avoir en tête qu’en deux générations les apiculteurs ont complètement changé les pratiques apicoles en calquant le modèle productiviste à leur activité… En cela ils se sont tirés une balle dans le pied.

    Heureusement, il existe encore des apiculteurs qui connaissent très bien l’abeille, qui produisent leurs propres essaims, qui travaillent avec des souches génétiquement variées et qui essayent de garder cette diversité, sans investissements trop lourds et donc sans attentes d’une productivité trop forte pour rembourser des éventuels emprunts, sans nourrissages excessifs, qui recherchent des environnements préservés voire qui participent activement à la préservation de certains milieux…
    Même s’ils ne sont pas à l’abri de pertes certaines années, il semblerait qu’ils arrivent à limiter la casse. Ce qui est sûr c’est que le miel produit est d’une qualité gustative exceptionnelle. J’invite donc les lecteurs à chercher dans leurs régions de tels apiculteurs et les soutenir. En souhaitant que M. GOURREAU soit l’un d’eux.

    Cordialement.

    1. Mr Thauvin…joli commentaire,

      mon père pratiquait l’apiculture quand on été gosse, je vous parle de cela, fin 70, et les années 80. Les saisons ressemblaient à une saison, un hiver était un hiver, un printemps était un printemps…et certainement pas ce que l’on connait actuellement…le changement climatique va à vau-l’eau je pense que ça a a un impact non négligeable sur la survie des colonies…
      Aussi pour en revenir à la variété des abeilles, l’apiculteur est toujours à la recherche de l’abeille parfaite, facile à élever, celle qui lui donnera le plus gros rendement en miel, au détriment de la biodiversité. Si mes souvenirs sont bons, il élevait l’abeille noire, une espèce caractéristique de la région, bien adaptée au climat (Est de la France), contrairement à pas mal d’apiculteur qui utilise la Buckfast.
      Je me souviens que le reine était capricieuse…elle se promenait facilement…Pour hiver il gardait toujours toujours du miel pour faire son sirop et les nourrir. Il faisait ses essaims…Il avait une abeille locale qui lui donnait pas mal de miel!
      Le drame c’est cette agriculture productiviste aux intrants chimiques, qui fait crever les abeilles…c’est un problème majeur à résoudre et pour se faire j’invite les gens à s’alimenter autrement et par circuits courts sur du bio, si on veut changer les choses on doit commencer par là…
      Bon faut que j’aille bosser…
      Alexis.

    2. Merci pour ce commentaire riche et offrant une autre perspective. En fait, la partie portrait de cet apiculteur –
      et donc relatant son quotidien et ses pratiques – devrait venir ultérieurement.

  7. Bonjour à tous ceux qui pourront me lire. Diffusez ce message:
    Il y a un prédateur radical contre les frelons asiatiques: Les POULES!! Par observation et hasard (comme souvent) des apiculteurs se sont aperçus que des ruches placées dans un carré clos avec la présence de poules n’étaient plus décimées par ce dit frelon. En effet ces dernières sont friandes des frelons qui contiennent une substance dans leur tête qui a le même effet qu’une friandise pour leur assiduité gustative. Ils se mettent en vol stationnaire auprès des ruches pour épier les abeilles.Les poules, par appat du gain au fil des jours, attendent que les insectes en questions soient en position, pour les gober d’un coup de bec. Quitte à faire de petits sauts pour les attraper…vivants bien sur. Et le tour est joué. Bravo les cocottes!

    1. Cette histoire est trop belle !
      Je pense que ce n’est pas raisonnable de propager cette méthode.
      Personnellement, j’ai des ruches et des poules. Je n’ai JAMAIS observé une poule attraper un frelon asiatique et pourtant j’en suis infesté. J’en ai capturé environ 300 en 2016 et mes poules : Zéro !
      Il est urgent de trouver une méthode de lutte réellement efficace !

  8. Bonjour,

    Il n’y a pas de cultures OGM en France et donc à fortiori pas de tournesol OGM. Quand aux pesticides ils sont de moins agressifs pour les auxiliaires.
    Si on veut trouver les vraies raisons de la mortalité des abeilles, il faut sortir des propos dogmatiques et réfléchir plus largement.

    1. Bonjour,

      Merci pour votre intervention. C’est tout à fait juste (depuis 2008), j’aurais dû le préciser dans l’article.
      En revanche, il n’attribue pas la mortalité des abeilles aux OGM, mais aux cinq facteurs cités plus haut. Il me semble que sa réflexion est justement globale et pas dogmatique.

  9. Bonjour et merci pour ce témoignage,
    hélas il n’est jamais question des « chemtrails », les épandages
    en masse de produits chimiques par l’aviation militaire et civile. Les trainées blanches dans le ciel bleu sont chargées de produits chimiques, aluminium, baryum…ça ne doit pas plaire aux abeilles. Voici un documentaire qui tente de trouver des explications à ce mystère « voilé » de notre ciel:

    http://www.observatoire-reel.com/19-avril-2017-Projection-documentaire-et-conference-Geo-ingenierie-vers-un-climat-artificiel_a237.html

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