fbpx

Mêle-toi de ces oignons

Figure locale de la Belle Epoque, l’oignon d’Oléron a failli être rayé de la carte par le XXe siècle. C’était sans compter sur l’association L’Oignon de Saint-Turjan et sur tous les passionnés du bulbe de l’île et d’ailleurs qui lui offrent une nouvelle jeunesse.

Les habitants de l’île d’Oléron, petit bout de terre de 174 km² au large des côtes de Charente-Maritime, en connaissent un rayon sur les richesses typiques d’un terroir qu’il est primordial de préserver contre vents et marées. Aujourd’hui, on ne lèvera pas le voile sur leur bière des Naufrageurs, leur fromage frais des Salines ou sur leur célèbre « puits d’Amour » mais on va essayer de faire connaissance avec leur oignon « caractériel ».

 

Hier on se mariait juste pour récupérer les terres à oignons.
Hier on se mariait juste pour récupérer les terres à oignons.

Olé un oignon qu’on porte à goule ! N’ayez crainte et suivez le dicton local à la lettre : l’oignon de Saint-Trojan (dit aussi de Saint-Turjan) se croque à pleines dents. Ne croyez pas qu’il ne vous tirera pas de larmes mais ce seront des pleurs de tendresse et de douceur tant son histoire est émouvante.

Très en vogue à la Belle Epoque, il faisait la gloire du coin. Doux, à la forme joliment arrondie et à la peau rosée, sa récolte était si importante que c’étaient près de 5 000 tonnes qui étaient exportées sur le continent, commercialisées à Bordeaux, Nantes ou La Rochelle. On raconte que les hommes du nord de l’île (terres argileuses) épousaient les filles du sud (terres sableuses) pour récupérer les terrains propices au développement du bulbe précieux. Mais au début du XXe siècle, le succès de l’ostréiculture et le développement des stations balnéaires changent la donne : ce ne sont plus des oignons qui poussent sur les terres sableuses de l’île mais des cabanes et des résidences secondaires. Peu à peu, notre « rosé des sables » tombe dans l’oubli.

 

Au premier plan un oignon.
Au premier plan un oignon.

Traitement aux petits oignons. Il y a peu, une poignée de passionnés décide de fonder une association et de se retrousser les manches pour s’occuper de ses oignons. Ils collectent, auprès des rares anciens agriculteurs locaux, des graines et ne cessent d’œuvrer pour la renaissance et le développement du fameux bulbe typiquement local. Rejoints dans leur tâche par la Communauté de Communes, ces connaisseurs souhaitent aussi retracer l’histoire de cette culture insulaire et lancent activement des « appels à témoins ». La volonté de l’association est claire : « à terme, on voudrait que les restaurateurs intègrent dans leurs menus un plat aux oignons de Saint-Turjan, qu’on puisse trouver du pain aux oignons chez le boulanger, des tartes aux oignons chez le traiteur.»

C’est qu’il en a des vertus le condiment ! Notre vedette se savoure idéalement cru, émincé ou haché, réhaussant le goût des salades de tomates ou de poivrons. Il se marie aussi formidablement bien avec les agrumes, la betterave et la pomme pour escorter un poisson mariné ou fumé. Riche en vitamines A, B et C, ainsi qu’en sels minéraux, cet oignon est un excellent stimulant mais également un sensationnel diurétique.

Au loin la mer.
Au loin la mer.

Après être inscrit à l’Institut national de la propriété industrielle et en vue de protéger la variété, l’oignon Saint-Turjan mériterait sans doute son appellation d’origine contrôlée (AOC) mais la route pour y parvenir est encore longue et coûteuse, jonchée de travaux de suivi de culture et autre sélection de graines. Une certification « signé Poitou-Charentes », serait sans doute une solution intermédiaire en donnant une « carte d’identité » au produit et en évitant que de pâles copies du légume n’inondent en saison les marchés locaux.

La force d’un réseau. En attendant, c’est la Fête des Jardins, organisée par l’association dimanche 11 mai à Saint-Turjan sur l’Ile d’Oléron qui célèbrera son héros. « L’expérience menée autour de l’oignon de Saint Turjan est une réussite, ce qui démontre que les consommateurs préfèrent de loin les produits du terroir, traçables et identifiables » précise Jérôme Blauth, jardinier et membre de l’association « L’Oignon de Saint-Turjan ».

L'oignon, le vrai gars d'Oléron.
L’oignon, le vrai gars d’Oléron.

Si vous possédez des informations ou des documents qui pourraient aider dans les recherches ou si vous avez connu cette culture traditionnelle, vous pouvez contacter la Communauté de Communes au 05 46 47 93 30 ou par mail à reserve.musee17@cdc-oleron.fr.

Association L’Oignon Le Saint Turjan – 66 rue de la République – 17370 Saint Trojan les Bains, 05 46 76 00 30 – 06 79 66 42 41 – saint-turjan@laposte.net

 

 

4 commentaires

Close

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    1. Oui on dit les 2 : le nom de la commune de l’ile d’oléron St Trojan devient « St Turjan » avec le patois du coin et les années qui passent la-dessus…

    2. a l’origine le nom du village était saint urjan (urgent) (ancienne appelation que l’on trouve encore sur de vieille carte ) puis par des « erreurs » d’écritures c’est devenu saint turjan puis saint trojan les bains a la belle époque

Recevoir le magazine

1 newsletter par quinzaine.
No pubs, Pas de partage de donnée personnelle

Oui ?

Recevoir le magazine

1 newsletter par quinzaine.
No pubs, Pas de partage de donnée personnelle