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Culture maison

Gingembre, fruit de la passion, poivre : ces plantes de loin à cultiver chez soi

Dans mon curry d’hiver ambiance circuit court, je voudrais un mélange de poivre, de gingembre, de curcuma et de citronnelle. Dans ma salade de fruits locaux, il me faudrait des bananes, du jus de citron et des goyaves. Je n’ai qu’à partir m’installer sous les Tropiques, me direz-vous. Sauf qu’on peut aussi cultiver ces plantes ou leurs proches cousines à la maison, vous répondrai-je.

Le germe de la racine du gingembre. ©Istock

On en trouve partout : le gingembre et le curcuma

Si vous mangez régulièrement du gingembre frais, vous avez déjà vu de drôles de petits bourgeons pousser sur les extrémités de ce rhizome au goût poivré et citronné. C’est tout à fait normal : cela veut dire qu’il est en train de germer, et donc que vous pouvez démarrer sa culture. Quand c’est le cas, on coupe la racine en tronçon de 7 à 20 centimètres, chacun devant avoir un ou deux bourgeons. On place ces morceaux dans un verre d’eau, le temps que les bourgeons deviennent bien verts. On sort ensuite ces morceaux de l’eau et on les laisse sécher une journée ou deux.

Il est alors temps de placer ces plantes dans un pot, qui doit avoir au moins 30 centimètres de profondeur. L’idéal est de le remplir d’un mélange de terre de jardin et de compost, de sable et/ou de terreau pour que le mélange soit bien drainé et ne retienne pas trop l’humidité. Mais faites avec ce que vous avez : si votre terre est très compacte, vous limiterez les arrosages. On place le rhizome à plat et on le recouvre de terre en laissant les bourgeons affleurer. On place le tout dans un endroit le plus lumineux et chaud possible, puis on attend.

Si vous plantez votre gingembre en fin d’hiver, vous pourrez récolter en fin d’automne suivant. Cela peut être un peu plus long si vous lancez l’expérience en pleine saison froide. En tout cas, il est simple de savoir quand récolter : les tiges jaunissent puis fanent et sèchent sur place. On a plus qu’à creuser et attraper les nouveaux rhizomes disponibles. Bon à savoir : cette technique fonctionne aussi avec le curcuma.

Jeunes plants de grenadille, plante grimpante qui donne les fruits de la passion. ©Istock

Pour les plus patients : les ananas et les fruits de la passion

Pour ces deux cultures, nous avons interrogé Maryse, une jardinière du Tarn et Garonne qui a cultivé ces deux plantes avec succès. Pour les fruits de la passion, elle a simplement fait sur un coup de tête une petite expérience qui s’est avérée concluante : J’ai acheté des fruits de la passion dans le commerce, dont j’ai gardé les graines. Je les ai semées et j’ai repiqué des plants en pot dans un terreau pour agrumes. J’ai placé une plante au bord de ma piscine, contre une murette. Les racines ont traversé le pot, donc je n’ai pas pu rentrer la plante en hiver, j’ai simplement mis un voile d’hivernage.

Il a fallu deux ans pour récolter, mais quelle récolte ! Plus de 4 kilos de fruits de la passion, très bons selon Maryse. Elle a également trois pieds d’ananas qu’elle a produits très simplement : elle a placé la couronne d’un ananas dans un verre d’eau, feuilles vers le haut, en attendant que poussent les racines. Ensuite, il suffit de planter l’ananas dans un pot bien profond. La plante de Maryse a produit au bout de deux ans, après deux hivers dans une véranda et deux étés au jardin. Mais d’autres jardiniers ont moins de chance : il faut parfois attendre trois ou quatre ans, surtout si vous vivez dans une région plus froide.

Ananas dans son nid.

Il faut les connaître : poivre du Sichuan et citronnelle de Madagascar

Disons le tout de suite, le poivrier de Sichuan (Zanthoxylum piperitum) n’est pas un vrai poivre. C’est un arbuste qui donne une baie dont l’enveloppe a un goût extrêmement étonnant. Pour le décrire, on dirait qu’il laisse en bouche un goût citronné et une sensation de chaleur légèrement anesthésiante. Cela relève les plats à merveille et c’est franchement addictif. Surtout, cette plante rustique a l’avantage de pousser en métropole sans que sa culture soit très complexe. On la plante au printemps ou en hiver, dans une exposition ensoleillée. Il faut attendre la quatrième année pour que cette plante donne des baies, mais on trouve des plants de deux ans chez beaucoup de pépiniéristes.

La citronnelle de Madagascar, elle, ne supporte pas le froid, donc ne poussera pas dans nos jardins. Mais cette plante herbacée (c’est la base renflée des feuilles que l’on consomme pour son puissant parfum citronné) pourra facilement se cultiver en pot, dans une véranda ou derrière une fenêtre bien exposée. On en trouve dans de nombreuses pépinières, et on peut les planter dans des pots d’au moins 30 centimètres de diamètre comme de profondeur, toujours dans une terre assez drainante. On peut sortir le pot en extérieur de mai à septembre. Pendant cette période, on pourra récolter de nombreuses feuilles : un seul plant peut suffire à combler nos besoins annuels en citronnelle ! Vous pouvez également utiliser les extrémités des feuilles, moins agréables en bouche, pour faire des papillotes ou pour parfumer un placard par exemple.

Un mandarinier Satsuma, rustique et acclimaté au paysage français. ©Istock

Pour les initiés : mandariniers Satsuma, bananier Himalayan fruit ou Goyavier du Brésil

Toujours en pépinière, on trouve de nombreux agrumes rustiques, capables de produire des fruits en métropole. J’ai à la maison un mandarinier Satsuma, contre un mur orienté au sud : il donnera bientôt une dizaine de fruits. Selon la rudesse de vos hivers, il faudra peut-être les rentrer ou les couvrir d’un voile d’hivernage. Dans la même catégorie, certains rares pépiniéristes, comme La Maison du Bananier, multiplient des bananiers capables de donner des fruits en métropole, comme les variétés Himalayan mountain et Musa da jiao.

Plus simple encore, si vous avez un jardin, testez-donc la plantation de plusieurs feijoas, appelés aussi goyaviers du Brésil, par exemple dans une haie. Ces arbres à feuilles persistantes donneront des tas de petits fruits au goût zigzaguant entre la banane, la goyave et la mangue. Un délice totalement local !

4 commentaires

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  1. Merci pour ces bonnes idées ! J’ai déjà fait un essai raté avec du gingembre, mais je vais essayer les fruits de la passion !

  2. Bonjour, la citronnelle peut être plantée en pleine terre dans le sud. J’en ai une touffe de plus de 1 m 50 de haut.

  3. Bonjour et merci pour toutes ces bonnes idées aussi bien culinaires que vie quotidienne qui cherche à améliorer les choses et les paysages.
    En parlant de paysage la photographie illustrant l’ananas n’a rien à voir avec ce fruit mais plutôt avec nos forêts vosgiennes ou jurassiennes car il s’agit d’un bourgeon de pinus sans que je puisse en déterminer la variété. L’ananas possède des feuilles plutôt larges, dures et piquantes et non pas des aiguilles…mais ce n’est pas grave, l’intérêt étant surtout le fait qu’on puisse multiplier ce fruit sans difficulté mais avec beaucoup de patience pour obtenir une récolte significative. Avec toute ma sympathie et mes chaleureux remerciements pour cette belle revue de « la ruche qui dit oui ». Hervé

  4. Bonjour et bon Noel, j’ai 2 goyaviers dans mon jardin, j’ai des belles récoltes depuis + de 2 ans, je fais des confitures si vous avez d’autres recettes?
    Merci et bonne fêtes!
    Annick

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