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Mon bio sapin

À partir de mi-novembre, le rythme s’accélère à la Sapinière. Alors que trois salariés suffisent durant l’année, ce sont quinze saisonniers qui sont nécessaires pour couper, transporter et mettre les filets des 15 000 sapins qui finiront décorés dans les salons.

Texte : Tanguy Dhelin
Photos : Thomas Louapre

À la Sapinière, Albert Chenu est le maître des lieux. Il connaît par cœur les 24 hectares de sapins qu’il a plantés sur son exploitation. Depuis huit ans, il les cultive en bio. Pour autant, il n’a pas augmenté ses prix. Les clients ne comprendraient pas, s’excuse-t-il presque, en souriant.

À partir du 10 novembre, les sapins commencent à être coupés et stockés pour répondre aux commandes des jardineries et autres canaux de distributions. Ils sont rangés par tailles, de 90 centimètres à 10 mètres, et selon les espèces : Norman, Epicéa, Omorika, Nobilis ou encore Pungens.

Une parcelle n’est jamais récoltée en une seule fois. Avant de couper les sapins, Albert Chenu et son équipe identifient d’une étiquette colorée ceux qui seront prélevés et ceux qui resteront pour les années suivantes.

Plus une parcelle est vieille, moins elle compte de sapins et plus ces derniers sont grands. Les sapins de 10 mètres sont essentiellement commandés par les collectivités, témoigne Albert Chenu. Lui-même l’avoue, mi-décembre, il n’a pas encore eu le temps de choisir et décorer l’arbre qui ornera son salon.

Après avoir été coupés, les sapins passent dans cette étrange machine qui les habille d’un filet pour qu’ils ne s’abîment pas pendant le transport. C’est qu’il en faut du matériel spécifique pour produire des sapins. Pour tondre entre les rangées au printemps, nous avons un enjambeur dont les roues permettent de passer au-dessus des sapins les plus jeunes à 1,80 mètres de haut, affirme le producteur.

Justement en parlant de tondeuse, ce sont ces dames qui font la majorité du boulot. Une trentaine de brebis Shropshire arpentent les parcelles toute l’année. C’est une race qui est connue pour ne pas manger les sapins. Les brebis désherbent tout autour sans abîmer les arbres, explique le Vendéen.

Lorsque les sapins sont petits, l’herbe les rattrape rapidement en hauteur. Les parcelles ressemblent alors plus à des prairies qu’à des cultures. Ça pénalise un peu les sapins mais c’est bon pour la biodiversité. C’est seulement à partir de la cinquième année que les sapins prennent le dessus, se félicite Albert Chenu.

Le travail des sapins ne se cantonne pas à la période précédant Noël. Pour que les arbres grandissent de manière harmonieuse, le producteur peut être amené à faire une petite incision sous le bourgeon terminal en hiver. À d’autres moment de l’année, il coupe les récentes pousses des branches axiales. Mais attention toujours à la main et jamais au sécateur pour ne pas abîmer l’arbre.

Pour ceux qui ne pourraient pas se déplacer, Frai’d Le Glacier livre à domicile à Nantes avec son véhicule électrique. Le reste de l’année, je vends des glaces à vélo. Je cherchais un marché pour me diversifier car en France on ne mange pas de glace en hiver, explique-t-il. Le hasard fait bien les choses : petit, il était à l’école avec Albert Chenu près de la ferme où poussent actuellement les sapins. C’est comme ça que lui est venu l’idée. Pour boucler la boucle, il récupère une partie des sapins après les fêtes, qu’il livre à une arboricultrice locale. Elle les broie pour mettre au pied de certains arbustes qui aime l’acidité du sapin, explique-t-il.

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