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Jeûner, randonner, se recharger

Jeûner pendant une semaine en pratiquant la randonnée ? Depuis 30 ans, à Leoux, petit hameau de la Drôme, Giesbert, Gertrud, Christopher, Rhéa et Nicola Bölling transmettent leur savoir-faire aux nombreux curieux venus expérimenter la pratique.

Textes et photos : Anne-Lore Mesnage

Il est dix heures du matin en Drôme provençale, sous la montagne d’Angèle qui culmine à 1600 mètres d’altitude. Les jeûneurs s’échauffent. Il faut tenir le rythme, les stages de jeûne et randonnée durent une semaine à raison de 5 heures de marche par jour en moyenne.

Pionnier du jeûne en France et fondateur du centre Jeûne et Randonnée à Léoux, Gisbert Bolling propose des stages depuis 1990. Depuis quelques années le phénomène grandit, prenant modèle sur l’Allemagne et la Russie où le jeûne est pris en charge par la sécurité sociale.

Gisbert a 82 ans. Aussi bavard que passionné, l’octogénaire peut expliquer les bienfaits du jeûne pendant de longues heures. Le jeûne permet à l’organisme de régler le problème avant de tomber malade, c’est un arrêt avant la maladie !

Les randonnées sont adaptées aux forces de chacun. La perte de masse graisseuse pendant la semaine est compensée par un gain en masse musculaire grâce à l’effort physique.

Une jeune retraitée, toujours en tête des randonnées, explique : J’aime la bonne bouffe, les apéros… Je ne suis jamais entrée dans un magasin bio. Je ne serais jamais venue seule, mon cousin m’a embarquée, et il a bien fait. J’ai eu un déclic. Pendant la randonnée, les jeûneurs peuvent boire de la tisane au miel pour reprendre des forces.

Christopher, le fils de Gisbert, prend peu à peu le relais pour animer les semaines de jeûne. Il travaille en équipe avec sa compagne Rhéa. Pendant les pauses, il répond aux nombreuses personnes qui s’inscrivent pour un prochain stage.

Chaque participant doit faire un bilan de santé avant de venir à Léoux, et doit répondre à de nombreuses questions concernant son hygiène de vie afin qu’aucun risque ne soit pris.

Comparé à une journée de travail le rythme peut être très lent. Une journée commence par une tisane ou un jus de fruits. Le départ pour la randonnée se fait vers 10h, après une série d’étirements. Les jeûneurs marchent pendant deux heures puis le groupe se repose une heure en pleine nature. La deuxième étape de la randonnée dure deux heures maximum.

Enfin, chaque soir, une veillée à thème est organisée autour d’un bouillon de légumes : spiruline, plantes aromatiques… Plusieurs intervenants viennent à la rencontre des jeûneurs pour leur donner des conseils d’hygiène alimentaire.

La pause est le moment où le travail intérieur se fait. Pendant les trois premiers jours de jeûne il est recom-mandé de ne pas penser à la nourriture, car cela fait monter l’eau à la bouche. Avaler la salive provoque la mise en route des sucs gastriques et déclenche la faim.

Luigi est suisse d’origine sicilienne, il avait peur que son estomac lui joue des tours et lui réclame une pizza. Mais après six jours de jeûne il dit être dans un «vide apaisé». Il avait pris son ordinateur qu’il n’a pas allumé… La coupure avec sa vie quotidienne a été radicale. Paisible, il reprend la marche en affirmant qu’il renouvellera l’expérience.

Robert, jeûneur : Il y a 10 ans je marchais beaucoup, j’emmenais tout le monde randonner. J’ai dû arrêter à cause d’une pneumopathie. Cette semaine m’a donné envie de reprendre la randonnée. Et j’ai maintenant les clés pour pratiquer le jeûne seul.»

Originaire de Haute-Savoie il s’amuse à comparer ses habitudes à ce qu’on lui enseigne ici : Ce qui change lorsqu’on revient de randonnée, c’est qu’on ne mange pas une fondue et on n’ouvre pas une bouteille de rouge.

Le groupe de jeûneurs se réunit devant la maison des Bölling où ils sont hébergés. Après 6 jour de jeûne, les participants s’apprêtent à reprendre l’alimentation. L’excitation se fait ressentir au sein du groupe qui ne parle que de nourriture depuis le réveil. Sur la table, les bols de graines de lin et pruneaux attendent les jeûneurs.

Christopher : La star le vendredi, c’est la pomme de terre. Dans la cuisine, les Bölling s’affairent à préparer le repas du groupe. Plus la reprise de l’alimentation se fait lentement, plus les effets du jeûne sont bénéfiques. Il est 13h. Au menu : une assiette de crudités (carottes, betteraves, fenouil, navet), accompagnée de lentilles, haricots bongo, des fèves, une pomme de terre et des graines germées.

Avant de partir, les encadrants donnent deux consignes aux stagiaires : mangez moins et bougez plus. Et surtout, exportez un peu du jeûne et un peu de la randonnée dans votre vie de tous les jours…

À bon entendeur.

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