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Rosette nature

Plantain : le bon plan

Tentés par la cueillette des plantes sauvages, mais pris par l’angoisse de l’erreur fatale, vous laissez à d’autres ce plaisir. Reprenez votre panier, avec le plantain lancéolé, vous êtes sûrs de ne pas vous planter !

© Istock

Il est très facilement reconnaissable avec sa rosette, une belle touffe de feuilles au ras du sol, d’où s’élancent, sur de longues et fines tiges, des fleurs regroupées en épis. Sa stratégie gagnante pour s’approcher du ciel et attirer les pollinisateurs.

Pourquoi lancéolé ? Parce que ses feuilles ont la forme d’un fer de lance, CQFD. Le critère absolu pour ne pas le confondre avec deux autres plantains comestibles (le majeur et le moyen) dont les feuilles sont rondes. Et si vous doutez encore, regardez l’envers : des nervures parallèles et en relief. Une belle couture végétale !

© Istock

Où le trouver ? Partout ! Sur l’aire de pique-nique de l’autoroute, entre deux pavés, sur un terrain en friche, dans le jardin du voisin qui s’acharne à l’éradiquer comme mauvaise herbe. Eh oui, il est quelque peu invasif… Mais il est préférable de le cueillir dans la campagne, dans les prés, les prairies ou les chemins peu fréquentés par la circulation automobile.

Quand ? Quasiment toute l’année, mais pour la popote des familles, plutôt au printemps et en été, en choisissant les feuilles les plus jeunes et de couleur vert clair, celles au centre de la rosette. La suprématie de l’âge tendre quoi ! Mieux encore, après une bonne averse quand il est gorgé d’eau. Sans oublier le geste éthique : ne cueillir que quelques feuilles par plant pour le laisser poursuivre son cycle de vie.

À table !

Avec son petit goût de cèpe en fin de bouche, le plantain a toute sa place en cuisine. Quelques feuilles ici ou là pour donner du relief à une tarte, une omelette, un plat mijoté, comme vous le feriez avec des épinards. Mais avec un petit plus : ses mucilages donneront à votre soupe une texture veloutée. Un bémol ? Sa richesse en tanins lui procure une astringence, un atout majeur en phytothérapie, mais dans l’assiette, prudence, c’est l’amer qui prend l’homme !

Palais sensibles, voici comment y remédier : ne prélevez que les feuilles les plus tendres. Après les avoir soigneusement nettoyées, émincez-les dans leur largeur puis faites-les blanchir quelques minutes dans une eau frémissante avec une pincée de bicarbonate de soude. Égouttez, pressez légèrement pour éliminer un peu d’eau de végétation. Le voilà tout de suite plus accommodant.

Pour les mordus du cru

Comme toutes les plantes sauvages, et parce que le plantain pousse au ras du sol, le risque d’infection par le ver échinocoque via les urines et excréments des animaux est à prendre en considération si vous souhaitez le manger cru et profiter ainsi de sa haute valeur nutritionnelle.

Pour minimiser le risque, on y va franchement sur le nettoyage. D’abord sous un jet d’eau froide à forte pression puis, hop !, dans un bain d’eau vinaigrée pendant une quinzaine de minutes, suivi d’un bon rinçage, et un coup de torchon propre pour finir. Et après ? Quelques feuilles dans une salade en compagnie d’autres pousses assaisonnées d’une vinaigrette à la moutarde pour temporiser son amertume. Le grand classique : mixé en pesto avec huile, fromage et oléagineux de votre choix.

Et les fleurs ?

Lorsque l’épi est devenu marron, c’est tout bon. Le goût de champignon est plus prononcé. Lavage et séchage soigneux de rigueur avant de les savourer crus ou poêlés dans un peu de matière grasse.

La recette parfaite : curry malin de plantain

Pour tous les dubitatifs et hypersensibles à l’amertume, on sort le combo gagnant : citron et noix de coco. Voilà comment la petite acidité de l’un et la douceur de l’autre s’entendront comme larrons en cocotte pour tout équilibrer.

Pour 4 risque-tout pressés de goûter
40 g de feuilles de plantain.
250 g de pois chiches cuits
3 gousses d’ail nouveau
1 oignon
1 citron vert
1 c. à s. de pâte de curry
1 c. à s. de graines de moutarde
400 ml de lait de coco
3 c. à s. d’huile d’olive
Sel, poivre

Préparez le plantain comme indiqué plus haut. Épluchez, ciselez l’ail et l’oignon. Faites-les doucement rissoler dans l’huile d’olive avec les graines de moutarde. Ajoutez la pâte de curry puis le lait de coco. Salez, poivrez. Versez les pois chiches et le plantain. Faites cuire à petits frémissements pendant une quinzaine de minutes. Ajoutez au moment de servir le jus et le zeste du citron. Savourez avec un riz basmati.

Feuille de soin

Vous goûtez aux joies d’une promenade, le cœur léger tout autant que votre sac à dos. Oups, vous avez oublié la trousse de secours et voilà qu’une piqûre d’ortie ou d’insecte, une égratignure, un coup de soleil pourraient tout gâcher. Du plantain à portée de main, c’est opportun. Froissez, broyez quelques feuilles pour libérer les sucs, et appliquez-le sur la peau. Vous avez là un petit pansement végétal de fortune super efficace. Qui a parlé de mauvaise herbe ?

4 commentaires

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  1. Et oui ! le plantain , la belle découverte du jardin ! j’en ajoute régulièrement un peu partout ( frais en mode persil dans la salade, en mode aromate dans l’eau des pâtes ou dans tous type de plats, ça rajoute une petite touche sympa ) et plus vous en mangerez , plus votre palais sera capable cette saveur particulière tirant sur le champignon, après faut pas déconner, ça le remplace pas !

  2. Pourquoi uniquement le plantain lancéolé ? Les 2 autres plantains sont-ils impropres à la consommation ?

    1. J’ai choisi le plantain lancéolé car je le trouve plus doux et savoureux pour cet article, tout en précisant que les autres étaient comestibles.

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