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Nouvelles technologies + bien être + éthique = l’équation impossible ?

Sachant qu’un téléphone portable consomme en moyenne durant sa vie autant d’énergie qu’un avion sur 57 kilomètres et génère autant de gaz à effet de serre qu’une voiture à essence sur 85 kilomètres, peut-on vraiment être écolo et connecté ? Justine tente de résoudre l’équation.

Moi je suis super écolo : je mange des graines pour manger moins de viande, je met 4 pulls pour baisser le chauffage et sur mon vélo, j’ai une lampe à dynamo.

Par contre, en ce moment même, je suis non seulement sur mon ordinateur avec 5 onglets ouverts, mais en plus mon smartphone est posé a une vingtaine de centimètres de ma main afin de laisser un délai raisonnable entre la prochaine notification et le moment ou je vais pouvoir en prendre connaissance.

Photo Repairage.
Infomania, technostress, nomophobie… la dépendance aux smartphones a même son vocabulaire clinique. Photo Repairage.

Infomania ou technostress (surmenage causé par un surplus d’information), nomophobie (peur d’être séparé de son portable), akrophonia (dépendance à son téléphone portable) etc

Toujours plus, toujours plus vite : on actualise, on like, on tweet, on répond aux sms, aux mails pro, perso… Ce soir, mon téléphone sera fatigué d’avoir été consulté plusieurs dizaines de fois dans la journée et moi aussi. Et je ne suis pas la seule ! Une récente étude de l’IFOP montre que 42 % des possesseurs de smartphones reconnaissent être « dépendants »… 

Mais nous ne sommes pas les seuls à devenir dingues, la planète aussi.  Prenons une entreprise d’une centaine de personnes ; leurs échanges de courriers électroniques représentent l’équivalent de 14 allers-retours Paris-New York chaque année, soit 13,6 tonnes de CO2 !

Devant ces chiffres et ma névrose, j’ai pensé à jeter mon smartphone, mon ordinateur et à aller construire une cabane au fond des bois. Puis j’ai repensé à la fin d’Into the Wild (attention Spoiler) et je me suis dit que « le bonheur n’était réel que lorsqu’il était partagé ». Et puis j’ai cherché des solutions pour allier nouvelles technologies, éthique et bien-être.

L'autre solution pour lutter contre l'obsolescence et pour limiter l'impact environnemental de nos appareils, c'est de prendre le réflexe de réparer, recycler ou réutiliser.
L’autre solution pour lutter contre l’obsolescence et pour limiter l’impact environnemental de nos appareils, c’est de prendre le réflexe de réparer, recycler ou réutiliser.

Un truc qui a tendance à m’énerver, c’est l’obsolescence programmée. Quand on sait qu’il existe quelque part aux Etats-Unis une ampoule qui est allumée depuis 1901 on se dit que certains industriels nous prennent vraiment pour des quiches. A la fin des années 1920, on a décrété que « un produit qui ne s’use pas est une tragédie pour les affaires ».  Et à partir de là, les ingénieurs ont du choisir leur camp : aller dans le sens du progrès en imaginant des machines et des matériaux toujours plus résistants ou faire en sorte que les biens de consommation aient une durée de vie limitée pour que le consommateur finisse toujours par revenir. Devinez quel modèle à triomphé.

Concrètement, l’obsolescence programmée, c’est l’ordinateur qui rend l’âme au bout de quelques année, l’imprimante K.O. car il n’y a plus de logiciel adapté sur les nouveaux systèmes d’exploitation ou encore le smartphone inutilisable parce que la batterie ne tient plus que quelques heures.

 

Lui c'est Bas van Abeln l’inventeur du Fairphone.
Lui c’est Bas van Abeln l’inventeur du Fairphone.

Alors comment on fait ? On n’a pas de solution à tout mais on trouve quelques initiatives qui vont dans le bon sens. Une petite coopérative néerlandaise, nous propose une alternative aux smartphones classiques et a sort depuis quelques années un Fairphone. Le même « Fair » que dans Fairtrade, entendez un portable équitable. Plusieurs aspects sont pris en compte : les matières premières (étain et tantale) ne sont pas issus des « minerais de sang », contrairement à la plupart des grandes marques de mobiles.

L’enjeu est de taille quand on sait que des régions entières en Afrique sont déchirées par des conflits armés dont l’enjeu est le contrôle de ces ressources, indispensables pour nos appareils électroniques. L’entreprise garde un œil sur les différentes étapes de la chaine de production et sur les conditions de travail des ouvriers chinois qui fabriquent le Fairphone. Par ailleurs, chaque pièce de l’appareil est détachable et une appli « Fix it » vous permet d’apprendre à réparer votre téléphone. Au prix de 310 euros, il fait un tabac, au point qu’il est actuellement en rupture de stock.

Greenwashing me direz-vous ? Certains pointent du doigt une opération commerciale, un des principaux reproches étant que les syndicats locaux en Chine n’ont pas été associés au projet.

Le Fairphone n’est peut-être pas parfait, néanmoins, l’entreprise a la volonté d’impulser une dynamique vertueuse et reste loin devant les autres en termes d’éthique pour un prix raisonnable. En tout cas, moi j’adhère.

Maintenant que j’ai un téléphone équitable, que j’ai des solutions pour réparer mon ordi en cas de panne, reste à m’occuper de mon cas. Comment je fais pour décrocher ?

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Certains ont testé des solutions radicales. Susan Maushart (Pause, Susan Maushart, Marabout, 2011), mère de trois ados hyperconnectés a décidé de se sevrer des nouvelles technologies en les supprimant purement et simplement de son foyer pendant 6 mois. Son constat ? Des facultés de concentration accrues, du temps libéré pour d’autres activités. Son grand s’est mis à la musique, les jeux de société ont refait surface et « pas de nouvelles, bonnes nouvelles » est devenu leur adage. Partout, on voit naitre de plus en plus de « séjour déconnecté ». Aux Etats-Unis, les cafés sans wi-fi deviennent carrément branchés.

Dans un monde ou on communique à coup de « like » ou en 140 caractères maximun, on peut se demander si les nouvelles technologies nous rapprochent réellement les uns des autres. Souvent oui. Pensons aux site de crowdfounding qui permettent de soutenir des projets de solidarité, au Couch Surfing, qui offre aux voyageurs du monde entier le gîte et le couvert, ou encore aux différents sites de co-voiturage. Ne nous mentons pas, l’ensemble de l’économie collaborative a pu émerger en grande partie grâce aux NTIC.

Allez, pour finir cet article, on vous propose une jolie carte heuristique afin de vous donner des pistes pour vous concentrer à l’heure de la dispersion. On vous conseille de l’imprimer, ça vous évitera d’avoir à allumer votre ordinateur à chaque fois !

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4 commentaires

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  1. Attention, vous confondez CO2 et gaz à effet de serre.

    Le CO2 est un gaz à effet de serre parmi bcp d’autre.

    Dans votre article, vous utiliser le terme « CO2 » à la place de « gaz à effet de serre ». C’est important de comprendre la différence.

    En France par exemple, le principal gaz à effet de serre émis pour produire de l’électricité est …. de la vapeur d’eau. Pas du CO2.

  2. Cet article ne prend pas en compte l’énorme consommation énergétique des « data centers ».

    1. Jean-Pierre, on veut bien des sources sur la consommation des data centers !

      Roger, je pense que le mieux est de copier/coller le lien vers l’article si vous souhaitez le partager.

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