Ils sont forts ces Québécois ! D’abord, ils exhibent leurs frigos sur la place publique, ensuite, ils fabriquent leurs sucettes dans la neige et enfin, ils donnent leur corps à la terre. On les suit dans leurs aventures culinaro-écolos ?
S’adonner à l’auto-cueillette, c’est l’fun !
La cueillette de pommes fait incontestablement partie des traditions automnales des Québécois et la région compte nombre de vergers pour cueillir différentes variétés de pommes fraîches ou ramasser simplement « la pomme des chevreuils » que l’on appelle ainsi parce qu’elle est déjà tombée !
Autre grand classique, de retour à la maison, transformer une partie de sa récolte en beurre ou gelée de pomme. On a de quoi ici faire la même chose, non ? À ce propos, vous connaissez le site chapeaudepaille.fr ?
Partager son frigidaire
Quelle belle idée que celle des frigo-partage, qui rendent accessibles les surplus alimentaires des jardiniers et cuisiniers amateurs, entreprises locales (restaurants, boulangeries…). L’idée du Centre les gens oubliés d’Hébertville, organisme pour les personnes prestataires d’aide sociale, lancée en 2015, a fait du chemin depuis, puisque le Québec compte désormais des dizaines de frigo-partage, parmi lesquels : Le Frigo-partage des ratons de Rosemont, celui des écureuils gourmands, Le petit Pantagruel, celui de La Mie de l’entraide, Le Free-go… Il semblerait que l’idée ait traversé l’Atlantique, l’initiative Partage ton frigo commence à faire des petits.
Compter en tasses
Que celui qui n’a jamais bin eu d’la misère avec son verre doseur lève le doigt… Ah, ces graduations et ces satanées équivalences : millilitres, centilitres, décilitres… Au Canada, c’est la cup (tasse en français, équivalent de 250 ml) qui fait figure de référence. Ainsi une recette indique 1 cup de sucrant, pour une cup de gras, pour deux de farine… Dites, nous autres Français, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Cuisiner à plusieurs
Pas l’goût d’faire des confitures ?… On fait comment dans c’temps là ? Bin, on s’prend une coupe d’heures entre amis pour faire des corvées en bonne compagnie ! Conserves, marinades, compotes… On en profite pour en faire en tabernack ! (comprendre en très grande quantité). Sans compter qu’à la nuit tombée, la soirée peut dégénérer en party d’cuisine. Pis ?! Pis faudra s’tasser, pis faudra jaser et manger comme si y avait pô d’lendemain ! Chez nous, si on veut faire pareil, soit on invite ses voisins, soit on rejoint le Mouvement des réseaux d’échanges réciproques de savoirs.
S’essayer à la tire d’érable parce que c’est si bon !
Exit la cabane à sucre. Pour manger de la tire sur la neige en France, rien de tel qu’un p’tit week-end dans les montagnes… Faites chauffer le sirop d’érable 8 minutes à 115 degrés (pas plus sous peine de faire cristalliser le sirop). Compactez de la neige propre (fraîchement tombée) dans un bac. Étalez le sirop chaud et laissez-le refroidir quelques secondes avant de l’enrouler autour d’un bâtonnet. Laissez lentement fondre sur le bout de la langue. Vous n’avez rien compris ? Regardez vite cette petite vidéo.
Beurrer ses tartines avec du caramel de chèvre !
Voilà la recette régressive par excellence. Riche et onctueuse à souhait, ce caramel de lait de chèvre s’inspire du traditionnel dolce de leche. Cette recette qui goûte le fromage est diablement réconfortante. Avertissement : vous allez caaaaapoter dès la première bouchée.
Manger comme les Ricains mais à la mode française
On dit oui au ketchup de fruits « à la québécoise », tellement écœurant (comprendre tellement bon !). Pour ce faire, on fait cuire 6 grosses tomates quand la saison s’en vient, 6 fruits de saison (pommes, poires, pêches…), 1 gros oignon jaune, du vinaigre de cidre (1 tasse et demi), du sucre (¾ de tasse), des épices (1 cuillère à soupe et demi) dans un grand chaudron (un faitout). On laisse gentiment mijoter une heure. On verse, enfin, brûlant dans des bocaux. On stérilise. On place, in fine, au garde-manger. On s’régale, plus tard, devant un bon feu de cheminée…
Rejoindre le Cercle des fermières du Québec
Depuis une centaine d’années, les femmes des quatre coins du Québec se retrouvent pour sauvegarder leur patrimoine de savoir-faire (tricot, crochet, tissage, cuisine…). Or, si le mot « fermière » témoigne des racines de la plus grande association de femmes de la province, de nos jours, plus de 98 % des quelque 75000 membres n’habitent pas sur des fermes, elles demeurent cependant les gardiennes du patrimoine culturel et culinaire. Par ailleurs, les membres des CFQ (subventionnés par le ministère de l’Agriculture, on en dénombre près de 850 !) se sont mis progressivement à faire entendre leur voix publiquement sur différentes questions sociales touchant la femme et la famille : valeur économique du travail de la femme au foyer, enseignement, statut de la femme, équité salariale, harcèlement, violences…
Se faire enterrer « zéro-déchet » !
Une fois qu’on aura passé notre vie à bien manger, transformons-nous en belle forêt. Roots est une nouvelle urne funéraire entièrement conçue et produite au Québec, financée grâce à une campagne de crowdfunding. Fabriquée à base de marc de café, de chaux et d’argile naturelle, elle est 100 % biodégradable. Notons que la partie supérieure permet une gravure pour honorer le défunt, tandis que la partie inférieure ensemencée de graines d’arbres se transformera en un « arbre souvenir » après quelques saisons. Un idée écologique qui peut transformer les cimetières grisâtres en forêts ! Du bon gros sens, en somme.
Baaaahh ! Qui dit urne dit incinération et ça c’est pas très z’écolo …
Vous savez qu’il existe une alternative à l’incinération ou à l’enterrement c’est l’Humusation et là c’est une solution parfaitement en harmonie avec la nature
Oui. l’humusation est une bonne formule. Dommage que ce ne soit pas autorisé. Peut-être un jour…