Les humains peuvent-ils se nourrir de lumière ? Comment les plantes font-elles ? Quel rapport entre la photosynthèse et la chlorophylle ? Pourquoi les chewing-gums à la chlorophylle ont simplement le goût de menthe ? Sur tous ces profonds mystères, il est temps de faire la lumière…
J’ai vu Lumière, un film documentaire autrichien de 2010 où l’on apprend que les humains pourraient, à la manière des plantes, se passer de nourriture solide et survivre grâce à la lumière du soleil. Des milliers de personnes à travers de le monde prétendent vivre ainsi. Ils s’appellent « respirianistes » ou « pranistes » ; ils forment une communauté, discutent sur des forums, se rencontrent à l’occasion de colloques… La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) alerte sur la forte connotation sectaire, à l’origine de plusieurs décès dans le monde. J’ai finalement décidé d’enquêter sur le phénomène…
Mais au fait, c’est quoi la lumière ?
La lumière, vous le savez peut-être, est d’une double nature : c’est à la fois des ondes et des particules (les photons). Les ondes, comme les particules, sont des formes d’énergie ; de l’énergie concentrée dans le cas de la particule, de l’énergie sous forme d’oscillations dans le cas d’une onde… C’est pourquoi nous parlerons, dans cet article, tantôt d’ondes, et tantôt de photons.
Le fait est que la lumière est une forme d’énergie très banale, puisqu’il s’agit d’énergie électromagnétique, dont la longueur d’onde est située entre 780 nanomètres (dans ce cas la lumière apparaît rouge) et 380 nanomètres (dans ce cas elle apparaît violette). Dans les longueurs d’ondes plus grandes, on va trouver les infrarouges, les ondes radio, celles de votre téléphone ou de votre micro-onde. Dans les longueurs d’ondes plus courtes, on va trouver les ultraviolets ou les rayons X du scanner à l’hôpital. Tout ça, ce sont des ondes électromagnétiques. La lumière n’a donc rien de magique. C’est juste la 4G qui vibre un peu plus vite. Et réciproquement.
Mais la lumière, en vibrant différemment, pourrait-elle se transformer en pomme de terre ? Dans le documentaire, c’est ce qu’affirme un illuminé (au sens propre, rien de péjoratif) qui prétend n’avoir pas mangé depuis sept ans. Il s’appelle Walter Rohrmoser, et nous propose une explication. Quand on mange une pomme de terre, on absorbe la lumière métabolisée de la pomme de terre, et la partie physique on l’élimine ; maintenant, je puise l’énergie directement.
Les plantes se nourrissent-elles de lumière ?
Pour en savoir plus, je suis allé voir Lucile, une amie biologiste qui s’intéresse particulièrement à la vie des plantes. Et voilà ce qu’elle m’a dit… Dans les cellules des végétaux, il y a ces petits trucs spécifiques : les chloroplastes. Et c’est là que se passe la fameuse photosynthèse. C’est un peu compliqué. Je t’explique ?
C’est vrai que la suite est un peu technique. Le lecteur réfractaire aux détails pourra sauter les deux prochains paragraphes.
Lucile, donc, entre à l’intérieur du chloroplaste. Dans le chloroplaste, on trouve le thylakoïde, une espèce de structure fermée. Pour commencer, la lumière vient frapper ce thylakoïde… Elle frappe comment la lumière, avec un marteau ? Non ! C’est le photon qui vient frapper directement les atomes de la fameuse chlorophylle, dans le thylakoïde*. Les atomes se trouvent alors dans un état excité, ils sont chargés en énergie. En relâchant cette énergie, ils vont provoquer des réactions biochimiques et modifier la structure des molécules autour d’eux. Il va se produire des réactions biochimiques assez complexes, et le résultat, au final, va donner un peu d’eau, de l’oxygène, et surtout (c’est l’important) du glucose.
Mais d’où vient la matière première pour fabriquer le glucose ?
Lucile a réponse à tout. Comme nous, la plante respire et boit. Elle capte donc du CO2 , plus de l’eau. Grâce à l’énergie lumineuse, elle va mélanger tout ça, et pouf, ça donne du glucose. Donc les plantes sont faites en sucre ?
Non, le glucose est juste une réserve d’énergie. C’est le plus simple des sucres. Il est très facile à casser ; quand tu casses une molécule, ça libère de l’énergie. C’est pour ça que le glucose est la forme d’énergie privilégiée dans le monde vivant. Mais pour sa croissance, la plante va capter des éléments dans le sol : de l’eau, et surtout de l’azote.
Du coup, on peut dire que la photosynthèse consiste, pour l’essentiel, à cuisiner des molécules grâce à l’énergie de la lumière. Mais il ne s’agit pas de transformer la lumière – de la même manière, un pot-au-feu n’est pas du gaz de ville transformé (le gaz permet seulement la cuisson des ingrédients). Une pomme de terre n’est donc pas faite de lumière : elle est faite des atomes trouvés dans l’air et dans le sol. Désolé Walter.
La photosynthèse : une simple machine à glucose ?
En fait, face à la lumière, les végétaux réagissent de trois manières différentes, et la production de glucose n’est que l’une d’entre elles.
Tout dépend de l’état de la plante. Par exemple imaginons qu’il lui manque de l’eau ; elle ne trouvera plus certaines molécules nécessaires à la photosynthèse (et donc la production de glucose). Le cycle est bloqué. Dans ce cas, que faire de l’énergie lumineuse absorbée ?
Pour libérer cette énergie, la plante peut produire de la chaleur. Ce n’est pas très spectaculaire, mais sachez que les plantes ne sont jamais à température ambiante…
Mieux : les plantes peuvent libérer l’énergie par une réaction de fluorescence. Eh oui ! Presque toutes les plantes sont légèrement fluos, mais sur des longueurs d’ondes très basses, que l’on ne peut voir que grâce à des appareils photo très sensibles.
La photosynthèse produit-elle l’oxygène que nous respirons ?
Nous avons dit que la photosynthèse rejetait, comme « déchets », de l’eau et de l’oxygène. Du coup, spontanément, on aimerait leur dire merci pour l’oxygène qu’on respire…
Mais Lucile nous arrête. C’est symptomatique de notre rapport à la nature. On se dit qu’elle est gentille, qu’elle prend nos déchets (le CO2) et qu’elle les transforme en quelque chose d’utile pour nous (l’oxygène). Mais c’est faux ! Ah bon, la nature est méchante alors ? Non, la nature est en équilibre. La forêt est un écosystème neutre : elle produit autant d’oxygène qu’elle en consomme. Pareil pour le phytoplancton des océans, qui sont des végétaux. En fait, sans végétaux, nous aurions autant d’oxygène. Ni plus ni moins. Au final, l’existence de l’oxygène remonte à plusieurs milliards d’années, avec la formation de l’atmosphère : cela relève plus de la planétologie que de la biologie.
Et la photosynthèse, dans le monde animal, c’est possible ?
Soyons clair : chez l’humain, non. Rien dans notre organisme ne semble conçu pour capter l’énergie lumineuse. Et même si nous étions remplis de chloroplastes (déjà, bon, nous serions tout verts), il nous faudrait encore trouver nos nutriments de base, comme la plante capte l’azote avec ses racines…
D’ailleurs, aucun « respirianistes » n’a jamais fait constater son pouvoir auprès des scientifiques ; les rares expériences menées dans le domaine (dont quelques-unes sont présentées dans le film Lumière) sont biaisées voir carrément frauduleuses…
En revanche, dans le monde animal, on trouve bien quelques créatures capables d’utiliser l’énergie lumineuse… La salamandre maculée, par exemple, s’est faite coloniser par une algue particulière, et toutes les deux s’entendent à merveille : la salamandre offre de l’azote, et en retour, l’algue offre de l’oxygène. Ce genre de symbiose n’est pas unique : le ver de Roscoff, certaine éponges et certains coraux pratiquent également la photosynthèse de manière indirecte, grâce à des algues amicales. Mieux, la limace de mer a mangé tellement d’algues au cours de son évolution qu’elle a leur a volé des chloroplastes, et même quelques gènes, lui permettant de pratiquer une authentiques photosynthèse. Ainsi, la limace de mer peut se contenter de lumière, toute sa vie, sans jamais manger solide. Une piste pour nos amis respirianistes ? Mangez des algues ! Qui sait, peut-être que dans plusieurs générations, vos descendants auront suffisamment muté… Notons également que la chlorophylle n’est pas le seul moyen de capter l’énergie lumineuse. Par exemple, le frelon oriental utilise la xanthoptérine, un pigment jaune, pour convertir l’énergie lumineuse en énergie électrique…
Le soleil nous envoie de quoi combler 8 000 fois les besoins énergétiques de l’humanité.
L’être humain doit-il faire une croix sur l’énergie lumineuse pour autant ? Pas si sûr… La technologie pourrait l’aider. Par exemple, les panneaux solaires ne font rien d’autre que transformer l’énergie lumineuse en électricité. Des systèmes de photosynthèse artificielle devraient également voir le jour sous peu — la recherche avance… Après tout, le soleil est une source d’énergie gratuite, propre et sans limite ; chaque jour, il nous envoie de quoi combler 8 000 fois les besoins énergétiques de l’humanité… Une chose est sûre : en lui faisant confiance, le monde végétal ne s’est pas trompé.
* Tout le spectre lumineux pénètre la chlorophylle… Sauf les longueurs d’onde qui correspondent au vert ; celles-ci sont réfléchies à la surface. Ainsi, la chlorophylle apparaît verte. Elle est donc un pigment, et les végétaux, dans leur ensemble, nous paraissent verts. C’est le même pigment que l’on retrouve dans les chewing-gums. Par contre, la chlorophylle n’a pas de goût — il s’agit d’arômes inventés par les industriels.
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Merci <3 <3 à Lygie Harmand pour ses illustrations.
Article assez déplaisant, au ton pseudo-humoristique et surplombant. De quoi vous dégoûter de l’approche scientifique, si c’est pour tout transformer en banalités.
Merci pour ce très bon article. Une tournure est toutefois un peu étrange » En fait, sans végétaux, nous aurions autant d’oxygène. Ni plus ni moins. Au final, l’existence de l’oxygène remonte à plusieurs milliards d’années, avec la formation de l’atmosphère : cela relève plus de la planétologie que de la biologie. »
Peut-être vrai du point de vu de l’Oxygène (déjà très présent notamment dans le CO2 dès la formation de notre planète) mais c’est bien la vie qui a créé le DIoxygène (O2) sur la Terre grâce essentiellement aux cyanobactéries dans les océans primitifs. Donc, c’est bien la vie marine ancienne et la photosynthèse qui a modifié la composition de l’atmosphère au point de la rendre respirable aujourd’hui par les animaux terrestres.
comme vous le dites si bien, « Une pomme de terre n’est donc pas faite de lumière : elle est faite des atomes trouvés dans l’air et dans le sol »;
les personnes qui se disent « respirationnistes » se nourrissent de lumière ET de respiration, seulement ou pas.
D’ailleurs tout le monde le fait un peu dans une proportion bien moindre.
c’est cette capacité qui est développée par les yogis et également par les personnes qui font des jeûnes.
alors je vous remercie de couvrir le sujet, et pas seulement donner votre avis émotionnel et peut être gourmand.
Bon,
cela ne prouve pas que l’être humain n’est pas capable de vivre uniquement de lumière: il en vit déjà partiellement : par exemple le sommeil sert a recharger notre corps dis « astral » en énergie et ainsi recharger indirectement notre corps: plusieurs études très sérieuse montre une différence de poids lorsque des personnes quittent leurs corps pendant le sommeil par exemple: mémé chose lorsque l’on meur: je corps s’allège de quelques centaines de milligrammes
Ne pas oublier que la physique quantique date du siécle dernier…et pourtant ont reste dans un monde dominé par la physique newtonienne: Dommage, car avec la physique quantique, l’on sait que c’est l’esprit qui engendre la matière, et en aucun cas la matière qui engendre l’esprit: absolument toutes les civilisations humaines décrivent les mèmes phénomènes depuis toujours : réincarnation, immortalité de l’âme: tout cela fait partie du savoir de l’humanité que notre civilisation actuelle, très ariérée et primitive et en pleine décadence, a tendance a oublier.: il est temps de s’intéresser aux travaux de Sylvie Dethiolas, aux enquétes de Stephane Allix, aux 40 ans d’hypnose régressive de Dolorés Cannon, au travaux de recherche du Docteur Jean-Charles Chrbonnier , aux expériences faites sur les états de trances de Corine Sombrun, pour n’en citer que quelques-uns : tout cela nous révèle un monde non pas répit par la 3D et le matérialisme, mais un monde véritablement multidimensionnelle ou les capacités des nos âmes sont véritablement infini et ou notre vie sur terre est une simple école : on commence par des choses très très simple, un monde en 3 dimensions ou le temps est linéaire (et qui en réélit ne l’est pas du tout non plus comme l’a prouvé Einstein). En définitive, on voit bien que toutes ces choses, des OVNIS aux fantômes, sont tout sauf des élucubrations….