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Être une graine, le bon plant !

Oui Le Blog, https://magazine.laruchequiditoui.fr
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Qui fait pousser les plants en godets que l’on trouve dans les jardineries ? Comment passe-t-on de la graine à une mini-plante ? Qui dirige la nurserie ? Pour connaître la production de plants de l’intérieur, Odile a interviewé une graine d’oignon. Récit sans trucages ni effets spéciaux.

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Je suis une graine d’oignon. Je n’aspire qu’à une chose, pousser très vite dans la terre, et tomber entre les mains d’un cuisinier de talent, qui me fera rissoler, la larme à l’œil, pour régaler sa petite famille. Mais méfiance ! Si mon propriétaire me met directement dans la terre de son potager, mes chances de survie sont très faibles : je risque de prendre froid, de me faire arracher par une main qui m’aura confondu avec une mauvaise herbe, ou de faire le régal d’une limace de passage.

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Heureusement pour moi, je suis bien tombée, car mes propriétaires sont des producteurs de plants. Je vous les présente ? Christophe et Magalie, de la Ferme Jardinéo, à Francon (Haute-Garonne). Ensemble, ils ont décidé de « planter la graine » pour faire de beaux bébés, qu’ils confieront ensuite à des jardiniers, clients du marché ou membres de Ruches.

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Christophe assure la partie confection des mottes de terreau, préparation du terrain, vente sur les marchés. Magalie va plutôt bichonner et cueillir. Son dada : les fleurs ! Elle a 3 belles rangées de fleurs des champs, qu’elle a semées directement en terre pour certaines, ou préparées en mottes pour d’autres. Ainsi, elle confectionne des bouquets champêtres de toute beauté.

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Avant d’être ici faut que je vous raconte d’où je viens. Christophe et Magalie m’achètent chez un semencier. Ils pourraient récupérer les graines eux-mêmes me direz-vous ? Sauf que la réglementation rend la reproduction des graines trop compliquée (certaines ne peuvent pas être reproduites, d’autres sont soumises à versement de royalties). Bon mais je ne viens pas de n’importe où moi. Je suis une graine relativement chère et de super qualité.

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Mon premier bain ? C’est Christophe qui va me le donner. Avec mes sœurs jumelles et mes cousins poireaux, il va nous plonger directement en terre, à l’ancienne, sur ce qu’il appelle une planche : la terre est retournée et recouverte d’un lit de compost végétal biologique. Nous y serons ensuite arrosées, jusqu’à ce que nous nous transformions en plants d’une quinzaine de centimètres. Ça prendra entre un et deux mois, en fonction de la météo.

100 graines plantées = 100 plants ? En général, les semenciers assurent un taux de « germination » de 90%. Après, le plant a des chances de survie complètement aléatoires. Christophe ne peut pas quantifier les pertes, cela dépend de trop de choses, de la météo, des ravageurs mais aussi des ventes. Bah oui parce que si personne n’achète la production, je finis par trop pousser ou par me faire dévorer.

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Je suis bien traitée, mais pas traitée. Vous voyez ce que je veux dire ? Mes propriétaires m’apportent une attention toute particulière, mais ne m’aspergent d’aucun traitement. Ce n’est pas dans leur philosophie. Ce qui doit pousser poussera, à son rythme. Tant pis si la production est plus aléatoire ou plus lente.

Les graines de nos copines tomates, courgettes, aubergines, salades et autres légumes ne seront pas mises en terre. Elles seront posées une à une dans des petites mottes de terreau, qu’un grosse machine, la motteuse, fabrique à leur taille. Puis installées sur des palettes, elles passeront à la phase thalasso : placées sous serre, elles grandiront à la chaleur, et seront régulièrement arrosées. Les plants arrivés à maturité seront alors vendus sur les marchés.

2014-08-12 Francon visite Magalie (94)

Et voilà, on parle, on parle, et j’ai déjà bien grandi. Aujourd’hui, Magalie vient me prélever de ma terre, avec beaucoup de mes jumelles. Une par une, elle nous met en botte de cinquante ou de cent. Elle est très forte en calcul, si on ne vient pas la déranger pendant la cueillette. C’est déjà notre tour de partir pour le marché ou pour les Ruches.

 

 

 

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