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Des platines aux tétines

Il est devenu chèvre et adore ça !

Vincent Callens n’est pas un éleveur caprin comme les autres. Avant d’arborer son béret, uniquement sur les marchés, et de traire ses chèvres, il y a eu du Lenôtre et du Guetta en lui. Récit d’un parcours étonnant.

Il les appelle « les filles », ces 39 biquettes allaitantes qui déambulent sur sept hectares à Préchac en gironde. « C’est accro branche ici pour elle, c’est une ancienne faisanderie, je n’ai pas encore eu le temps d’enlever tous les grillages des volières. »

Vincent est un urbain, un pur et dur : 20 ans à Dunkerque, autant à Lille. Pourtant, c’est grâce aux vacances qu’il passe dans la campagne marmandaise chez son grand-père lorsqu’il est marmot que ce goût pour la campagne finira par le rattraper. Ce papi qui avait des chèvres lui-même et faisait son fromage, mais produisait aussi des céréales, des fruits…

Très attaché aux produits du terroir, Vincent se tourne d’abord vers la cuisine et obtient son CAP. « J’ai travaillé en brigade chez deux étoilés Michelin dans la région de Lille, le Val d’Auge et la Laiterie. La restauration m’a apporté une certaine rigueur et le goût du travail bien fait. »

Mais le quadragénaire ne s’est pas contenté des fourneaux. Il a également travaillé dans la grande distribution, les assurances, les espaces verts et a tenu un « club électro » pendant six ans à Lille. A cette époque, passionné par la musique électronique, il arpente les festivals, les cafés concerts, crée un réseau avec des DJ’s. La Belgique est proche, les fêtards passent la frontière pour aller guincher. Alors en 2003, avec un « pote DJ », ils inaugurent en pleine gaypride Le Kiosk à Lille. « C’est ce que l’on appelle communément une discothèque mais avec une programmation mensuelle relativement pointue qui alterne DJ’s et live autour des différents styles de musique électronique. » Très vite, le club qui a une programmation internationale, devient le premier de Lille. L’aventure va durer six ans. Mais la vie la nuit n’est pas très compatible avec une vie de famille, alors Vincent imagine une activité en plein jour.

Il hésite, ouvrir son propre restau ? Travailler à l’extérieur avec des animaux ? En 2013, il s’installe en Gironde, non loin de la belle-famille et décide de passer le BPREA (Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole). Neuf mois de formation durant lesquels il passe 3 mois chez des chevriers où il apprend tout. « Je n’avais jamais trait une chèvre avant ».

Il regarde les petites annonces. « Lorsque l’opportunité de la chèvrerie de Préchac s’est présentée, c’est sans hésiter que je me suis lancé. C’est un retour aux sources en somme ». Vincent complète son troupeau avec des chèvres achetées là où il a fait ses stages, il rentre en contact avec les chevriers du coin, il est très bien accueilli. « J’ai eu un souci avec un bouc, un chevrier m’en a carrément donné un ».

Etre chevrier, c'est un projet de vie.

Aujourd’hui, en plus de ses allaitantes et de ses deux boucs, il a agrandi la chèvrerie, construit un râtelier et fait naître depuis janvier dernier 15 chevrettes qui, dès l’an prochain, donneront aussi du lait. Deux traites, à 7 et 18 heures, lui permettent de réaliser entre 70 et 90 fromages par jour qui se vendent au marché de Bazas et Saint-Symphorien. Vincent ne s’ennuie pas, ne regrette rien. « C’est un projet de vie » avoue t-il avec la ferme intention d’y intégrer sa compagne qui, elle, souhaite se lancer dans les poules pondeuses bio.

Des projets, le couple n’en manque pas. Actuellement, ils accueillent les clients à la ferme entre 18 et 19 heures et dans le futur, espèrent bâtir des petits chalets, style finlandais, pour des touristes qui apprécieront, à n’en pas douter, cette charmante campagne située sur le plateau landais où les pins et les chênes se côtoient harmonieusement. Quant à la musique ? Pour le moment, Vincent vibre aux bêlements de ses chèvres.

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