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Chez les mordus de la brebis brigasque

140 brebis, 4 enfants, 3 maisons. La vie de bergers transhumants n’est pas de tout repos, mais les éleveurs de brigasques, dans la vallée de la Roya, n’échangeraient pour rien au monde leur mode de vie lié à cette race alpine sauvée de l’extinction.

Texte : Aurélien Culat
Photos : Thomas Louapre

Vallée de la Roya, Alpes Maritimes, 1200 mètres d’altitude, à quelques kilomètres de la frontière italienne. Un troupeau paisse dans les pentes. Les brebis sont cornues, hautes sur pattes, leur laine est longue et rêche, leur nez bombé (on dit « busqué »). Pas de doute, ce sont des brigasques.

©Thomas Louapre

Il y a quelques années, on était tombés à  environ 500 mères, on en est maintenant à 1700. La race est sauvée, assure Georges Giordano, berger et membre de l’association de défense de la brebis brigasque, fondée en 2012. On compte aujourd’hui une vingtaine d’éleveurs.

©Thomas Louapre

Une journée aux alpages, c’est dix heures de contemplation, une heure et demi de sieste, une heure de lecture. Ça fait long quand même ! Et il s’agit de ne pas perdre le troupeau de vue : le loup rode dans le Mercantour, et a déjà frappé trois fois les brebis des Giordano.

©Thomas Louapre

Georges et sa femme Céline se sont lancés il y a 4 ans dans la vie de bergers transhumants, comme la pratiquaient les habitants du village de La Brigue et de ses alentours, qui ont fixé la race dans  la première moitié du XXe siècle. La bête s’y prête particulièrement : Elle marche bien, elle demande très peu de soins, elle te coûte rien parce qu’elle mange en route. Et c’est une bonne laitière. 

©Thomas Louapre

6 heures du matin. Les deux chiens bergers des Pyrénées ont veillé toute la nuit sur le troupeau. L’heure de la traite est synonyme de repos, avant de repartir aux pâturages.

©Thomas Louapre

La traite est faite à la main, une heure et demi le matin, rebelote le soir. Augustine, Gazelle, La Suze, Charbonnière… le troupeau de 140 têtes est encore en construction. Pas facile de se procurer des jeunes brigasques, et puis il faut ensuite faire du tri pour garder les brebis les plus solides. Avec un troupeau de championnes de la lactation, tu as des mammites, des problèmes tout le temps. Il vaut mieux des moyennes à qui il n’arrive jamais rien, assure Georges.

©Thomas Louapre

Ce souci de la rusticité, loin des standards des brebis « modernes », traverse toute la démarche du couple : Maintenant que la race est maintenue, que les brebis se sont répandues partout, même en dehors de la vallée, jusqu’où tolère-t-on un mode de production différent du nôtre, celui qui a  fixé la race ?, s’interroge Céline, qui est aussi secrétaire de l’association de défense de la brebis brigasque.

©Thomas Louapre

Les Giordano passent l’automne et l’hiver dans la vallée, le printemps au pied des alpages et l’été tout en haut, dans la Vallée des merveilles, à 2000 mètres altitude. Ils ont donc trois maisons, trois fromageries, et emmènent leurs quatre enfants avec eux dans chaque station de la transhumance.

©Thomas Louapre

Céline produit deux types de fromages : une tomme de type pyrénéen et la « sole », une tomme typique de la région, faite exclusivement au lait de brigasque. Elle n’utilise aucun ferment, uniquement des levures indigènes présentes dans le lait et l’air.

©Thomas Louapre

Pas d’étiquettes sur les fromages : les Giordano vendent presque toute leur production à la ferme, ou directement aux alpages aux randonneurs. La brigasque, ce n’est pas forcément un argument de vente, mais c’est une belle histoire à raconter.

©Thomas Louapre

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