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Oui share fest : 3 jours d’open fête sur la consommation collaborative.

Ca commence aujourd’hui et c’est jusqu’à samedi. Du 4 au 7 mai, on fête l’économie collaborative au Cabaret Sauvage à Paris. En attendant, la Ruche qui dit Oui a rencontré l’un des agitateurs de tout ce mouvement en France, Antonin Leonard. Co-fondateur de Ouishare, il nous livre un cours express sur l’économie collaborative. Open source évidemment.

Ne plus posséder mais faire tourner : l'un des piliers de l'économie collaborative
Ne plus posséder mais faire tourner : l’un des piliers de l’économie collaborative

Quelle est votre définition de la consommation collaborative ?
Rachel Bostman qui a publié en 2010 « What’s mine is yours, the rise of collaborative consumption » a une vision assez large de la consommation collaborative. Elle intègre notamment dans ce concept tout ce qui permet de transformer un produit en service, comme les Vélib’ ou les systèmes de location en général. A mon sens, le phénomène de consommation collaborative est à relier (et à restreindre) aux échanges directs entre particuliers. La location de voitures peer to peer rentre dans le champ de la consommation collaborative. En revanche, lorsqu’Hertz propose des véhicules en auto-partage est-on encore dans ce type de consommation puisque la flotte de voitures appartient à l’entreprise ? Si je résume, la consommation collaborative pourrait être définie comme un nouveau système de redistribution des biens matériel et immatériels, où les échanges se font de façon horizontale et décentralisée entre particuliers.

Quels sont les ingrédients nécessaires pour qu’une structure de consommation collaborative fonctionne ?
Il faut tout d’abord que le projet ait un intérêt pour le consommateur. Si internet permet de faire se rencontrer l’offre et la demande à une échelle sans précédent, il ne faut pas se tromper. Un beau site ne suffit pas, il faut que l’idée intéresse potentiellement 5 à 10% de la population. Airbnb cartonne car l’offre comme la demande est immense, partout dans le monde. Ensuite, le design est très important. L’interface utilisateur doit être simplifiée au maximum. Enfin, les nouvelles formes de consommation collaborative doivent tirer partie des réseaux sociaux et animer une communauté autour du projet.

Prêter sa tondeuse au voisin, offrir le surplus du ragoût aux amis, dormir chez le cousin du bout du monde : nos grands-mères connaissent cela par cœur, en quoi la consommation collaborative est-elle un nouveau concept ?
Tous ces systèmes d’entraide existent depuis toujours. Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est qu’ils s’étendent entre inconnus. On ne va pas dormir chez l’oncle d’Amérique mais chez une personne avec qui on a conversé sur le net et qui est recommandée par de nombreux internautes (que l’on ne connaît pas). Internet permet de retisser des toiles de solidarité. Virtuelles dans un premier temps, elles deviennent réelles au moment où les échanges se font.

Quel a été le déclic ? Pourquoi la consommation collaborative explose ces derniers temps ?
La crise de 2008 a ébranlé tout notre système de valeurs. Les particuliers sont entrés dans l’ère de la débrouille. Ils ont aussi pris conscience que les biens qu’ils possédaient pouvaient générer un revenu : logement, voiture, électroménager, compétences. Aujourd’hui c’est à San Francisco que les usages sont les plus mâtures. Des biens se vendent entre particuliers mais aussi toutes sortes de services : bouger un meuble, conduire une personne à l’aéroport, nettoyer un garage. Taskrabbit centralise tous ces besoins de particuliers. La requête la plus populaire ? L’aide au montage d’un meuble Ikea.

Quelles sont les retombées environnementales de la consommation collaborative ?
Le partage est bon pour l’environnement. Quand on sait qu’une perceuse est utilisée environ 12 minutes dans sa vie de perceuse et qu’il faut pour la produire de l’énergie, des litres d’eau, des matières premières épuisables, on comprend très bien que la partager entre utilisateurs permet d’alléger son empreinte écologique. En fait, il n’y a pas plus écolo que de ne pas produire.

Le législateur et les pouvoirs publics doivent-ils avoir peur de toutes ces initiatives qui d’une certaine façon leur échappent ?
La consommation collaborative peut avoir un impact sur l’économie d’aujourd’hui. Elle peut aussi jouer un rôle social important. Il serait dommage de passer à côté. Le législateur ne doit pas interdire ces nouvelles formes de commerce car notre société doit passer à autre chose et la consommation collaborative est l’un des leviers de changement. Notre système est basé sur la taxation de la consommation, il faut en sortir. Imaginez que les collectivités territoriales se mettent à louer leurs flottes de véhicules le week-end. Ce serait une formidable manne financière pour le service public !

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Oui Share fest, on vous attend !
Du 4 au 7 mai, des centaines d’entrepreneurs, designers, “makers”, économistes, investisseurs, acteurs publics et citoyens du monde entier se retrouvent pour dessiner les contours de l’économie collaborative de demain. Samedi, le Cabaret sauvage ouvre ses portes au grand public pour une journée de conférences, rencontres, sessions de live crowdfunding, visites de fablabs, ateliers pédagogiques et activités de découverte des modes de vie collaboratifs. N’hésitez pas à y passer, ça devrait être hyper intéressant. Tout le programme de Ouisharefest ici
Et pour voter pour les meilleurs initiatives (dont la Ruche qui dit Oui !), c’est .

Vous ne serez pas à Paris cette semaine ? Suivez l'intégralité de Ouishare fest en ligne : http://blog.ouisharefest.com/post/49347242977/ouisharefest-live-reporting
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