La jeune start-up Op’n Kitchen, plateforme communautaire d’ateliers de cuisine à partager, pousse les portes des restaurants de la capitale. Désormais, on peut non seulement apprendre à cuisiner avec des grands chefs mais aussi partager avec eux un vrai moment d’intimité.
Nous sommes lundi soir, il flotte, il est 18h30, il fait nuit noire, Trump est bientôt président des États-Unis. Un décor propice à une soirée pizza-télé régressive-dépressive. Sauf qu’il y a une semaine, je me suis inscrite pour un atelier cuisine « tour de l’Italie végétarien et vegan » avec Sara dans son resto Ivlo. Entre temps, j’ai reçu plein de petits mails doux d’Op’nkitchen pour me donner les informations pratiques et me mettre en condition. « Op’nKitchen, c’est une histoire de belles personnes qui se découvrent autour de recettes savoureuses. Les éclats de rire que vous échangerez avec les autres apporteront du goût à vos préparations culinaires communes. Alors, oubliez les souliers de plomb, revêtez votre plus beau sourire et passez en cuisine ! » Il flotte donc, il est 18h30, il fait nuit noire, Trump est bientôt président des États-Unis mais je me suis inscrite à un atelier joyeux, gourmand et ensoleillé.
Sept filles en cuisine
Dans son petit restaurant jaune citron, de ceux qui poussent en Ligurie, sa région natale, Sara nous attend. Ce soir nous serons sept, sept femmes de 22 à 45 ans (bon, je dis ça comme ça, à vue de nez) : Julie, Manon, Léa, Alice, Élise et Sara donc, notre hôtesse à l’accent bien de là-bas. « On commence à l’eau, on finira au vin, » nous annonce la maîtresse de cérémonie. C’est sans doute mieux comme ça, je me connais, un verre de pif et je n’écoute plus rien. Sara sort son joli tableau noir sur lequel elle a dessiné la botte des lieux et de son enfance et les ingrédients de son atelier. Sa leçon historico-géopolitico-gastronomique nous plonge dans le monde du pesto, de la pasta matta (littéralement la pâte folle) et des canestrelli, éléments forts de la culture populaire au nord de l’Italie.
« On commence ? », demande Sara. La brigade de filles encore timides s’exécute : lavage de mains et chacune prend son poste. Les unes à l’épluchage de courge musquée, les autres à la préparation de la fameuse pasta matta. On apprend à découper un oignon sans pleurer, à en faire de fines lamelles impeccables sans se tailler un doigt, on met les mains à la pâte, on pose plein de questions sur la cuisine végane gourmande, on fait sauter les légumes à une main (enfin, on n’y arrive pas), on apprend à travailler avec deux bacs (un pour le sale, l’autre pour le propre), on découvre les beurres végétaux… Et on commence à avoir carrément faim.
On n’aurait pas un peu forcé sur l’ail ?
La tarte à la courge est au four, la pâte des canestrelli au repos, passons aux choses sérieuses : le pesto. Sara nous distribue la recette du pesto genovese au mortier, utilisé pour le championnat du monde dont la prochaine édition se tiendra en 2018. Grosse pression. Chacune prend son mortier, « il n’est pas en marbre, prévient Sara, mais ça devrait aller». Les filles se mettent à tambouriner. Feuilles de basilic, ail, pignons de pin, huile d’olive ultra douce, notre mixture prend forme. « On n’aurait pas un peu forcé sur l’ail ? », s’inquiète Manon. Possible, en même temps on est lundi soir, pas de panique, personne n’a prévu d’aller en after.
À taaaable !
Il est 21 h, tout est enfin prêt, on met le couvert. Sara nous sort un petit vin bio ligure de derrière les fagots. On rend nos tabliers. Nous voilà désormais 7 femmes autour d’une table, à parler de trucs de femmes, du périlleux équilibre vie professionnelle-vie privée, de nos bébés, ados ou à venir, de ces aliments qui nous soignent de l’intérieur, du harcèlement en cuisine, de back office, de phénomènes sismiques, de ah-bon-t’as-42-ans-tu-les-fais-trop-pas. Le vin et la cuisine italienne font leur effet, il n’y a plus ni chef ni élève, juste 7 femmes en train de raconter leur vie autour de plats végétariens aussi simples que délicieux. Par je ne sais plus quelle association d’idées, Macron arrive dans la conversation, « il est franchement pas mal, non ? », lance Sara qui l’a accueilli dernièrement dans son restaurant. Julie balance alors un énorme scoop à son sujet. Lequel ? On peut pas vous dire, fallait vous inscrire à l’atelier.
Nous sommes lundi soir, il est 22 h, il fait nuit noire et j’ai passé une excellente soirée. En plus, il vient tout juste d’arrêter de flotter…
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Les ateliers Op’nkitchen chez les chefs (de 35 à 250 €) sont aujourd’hui principalement basés sur Paris, mais on les trouvera bientôt dans les autres grandes villes de France. www.opnkitchen.com
Je lis cet article , je trouve cette initiative sympa, j’ai envie d’être dans cette cuisine et de faire partie de ses filles qui apprennent plein de choses en rigolant, je me sens dans l’ambiance, détendue joyeuse et …. Je lis les commentaires.PLOUF. Je me marre toute seule…. sur 5 commentaires 2 n’ont apparemment lu que : Macron Pourtant il y avait aussi tablier, oignon, mortier, Trump, filles, rire …. Faut lâcher la rampe les lapins 🙂 Essayez, mais je vous assure que c’est trop bien d’accueillir les jolies choses sans toujours penser qu’il y a du caca derrière
Quelle belle idée!
Et bravo à Sara pour sa cuisine (délicieuse, miam), gentillesse et savoir faire….Je recommande ce restaurant aux amateurs de la cuisine végétarienne et italienne de qualité.
Barbara
Je partage la remarque… que viens faire Macron ici ? Il est tentant de trop vite penser aux propriétaires de la ruche qui dit oui, peut-être proche par de monsieur Macron…
Macron est arrivé dans la conversation parce qu’il a mangé dans le restaurant de Sara, rien de plus. N’y voyez aucune relation avec la Ruche qui dit Oui ! juste une discussion de filles.
Vous aviez vraiment besoin de nous refiler un petit coup de Macron en passant? Les chaîne d’infos nous saoulent toute la journée avec ce personnage tout droit sorti de la Grande Finance. Ne serait-il pas plus « Rucho-compatible » de nous parler de Jacques Généreux qui vient de publier un livre qui démonte les théories capitalistes sous le titre LA DECONNOMIE?
Intéressant Anne-Marie. Merci pour l’info. Je vais me le procurer.
Cordialement. Claire ^^