Quand le gourmand avare laisse choir un chou rouge sur son pied, c’est là qu’il en connait toute la richesse ! Vitamines, fibres, antioxydants, le tout pour une somme indécente…. En outre, coupé en deux, il rappelle l’art optique de Vasarely. Un vrai légume miracle.
Défaut de fabrique | Avantages avantageux |
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Vraiment lourd dans le cabas | Excellent pour la santé |
Le chou rouge est violet | Excellent tout court |
Pas commode à couper | Tellement bon marché… |
N’inspire pas le profane | Sait surprendre vos invités (on vous le prouve !) |
Peut se révéler indigeste dans certaines conditions (outrages du temps, cuissons longues) | Se conserve assez bien au frais |
Choix/Retour de courses
Pour mal choisir un chou rouge, il faut être très doué car sa structure dense et serrée le protège des agressions extérieures. Il suffit de supprimer la première couche de feuilles puis de consommer ou cuisiner. Comme votre teint, le chou rouge ne craint que la chaleur : veillez à le tenir au frais.
La santé, c’est le silence des organes
Flavonoïdes, vitamine C (et oui !), fibres — solubles ou non — en quantité qui stimuleront votre inestimable flore intestinale ; des minéraux en veux-tu, en voilà ; le tout en en restant léger (quelques misérables dizaines de cal/100 g ). Le choux rouge est le maillot jaune des légumes santé. Rendez-vous service, adoptez-le.
Un peu de culture sur la culture
La famille des choux est un prodige en soi. Comment la pauvre herbe crucifère languissant dans les taillis et les sentes a-t-elle pu, en plusieurs milliers d’années tout de même, donner tant de variétés, sous-variétés et sous-sous-variétés ? Le génie humain, en grande partie, a présidé à ce foisonnement hors du commun. Pourtant, au Moyen-Âge, on ne connait que quelques choux : le blanc, le vert et le frisé. Et il faut attendre la Renaissance et les grands botanistes comme Daléchamps, Gerard, Dodoens ou de L’Écluse pour voir apparaître le superbe chou rouge. On le dit alors « bien pommé » et on le trouve si joli qu’il sert à ornementer les parterres et massifs floraux des jardins d’agrément. On n’ose imaginer le sacrilège, le jour où un gourmand, piétinant les pétunias, le déroba au jardinier pour en faire un ragoût ! Côté culture, le chou rouge est un bon client : on met en place des semis, on replante à 6 feuilles dans une terre riche en matières organiques et le temps fait le reste. Attention quand même à la piéride qui dévore tout la belle saison arrivée.
Cuissons | Découpes | Affinités | Coup de pouce |
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Etuvé à feu doux en cocotte. | En quartiers ou gros tronçons. | Les jus d’agrumes, les vinaigres, le miel, les sucres peu raffinés, les poivres. | Assemblage de tous les ingrédients et cuisson a l’étouffée en cuisson « al dente ». |
Cuisson brève à feu vif à la poêle ou au wok, sans couvercle au début. | Emincé assez fin. | Les échalotes, l’huile d’olive, le curry, l’anis, la sauce soja, le tempeh, le soja. | Faites d’abord sauter le chou puis les aromates et puis couvrir. |
Bouilli (eau salée) en casserole ou à la vapeur (mieux nutritionnellement). | Sections ou feuilles détachées, entières ou pas. | Le beurre demi-sel ou doux, les huiles (noix, noisettes, courge), les fruits secs. | Evitez les cuissons longues qui dénaturent trop saveurs et textures. |
Blanchi (ou semi-cuit), plongé 15 secondes en eau bouillante. | En sections ou feuilles découpées en lanières. | L’estragon, le persil, le piment, le sarrasin, le sésame. | Bien refroidir à l’eau froide après blanchiment. |
!! Ô rage, Ô désespoir, Ô vieillesse ennemie !!
Attention ! Trop vieux (et trop cuit, ou les deux), le chou rouge vous ressemble de manière troublante ; indigeste et désagréable, il fait fuir tout le monde. Consommez-le donc sans trop traîner et sans trop le cuire. Cqfd.
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Stylisme et photos © E. Fénot / D. Brunet – 180°C
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