Dimanche 1er juin, prenez votre petit déjeuner à la ferme. C’est la fête du lait bio !
Dix ans déjà que le p’tit dej est servi aux gourmands, chaque premier dimanche de juin, dans les fermes participant à la Fête du lait bio. Au départ, ce sont des éleveurs d’Ille-et-Vilaine qui ont lancé la manifestation, au sein de groupements d’agriculteurs bio et du réseau FNAB (fédération nationale de l’agriculture biologique). L’objectif était de faire connaître au grand public la production biologique et « promouvoir le développement cohérent et durable de la filière biologique en France ».
Aujourd’hui, le lait a fait tâche d’huile : de nombreux éleveurs de France ouvrent les portes de leurs fermes, pour faire connaître leur travail, guider les visiteurs dans les coulisses de leur exploitation, grange, laboratoire… et leur faire goûter leurs productions locales et lactées. Et la manifestation ne se limite pas à la campagne : Lille et Rouen s’invitent à la fête cette année.
L’édition 2014 est un peu particulière : cela fait dix ans que le lait bio a sa fête. Objectif atteint ? « Effectivement, l’événement a beaucoup évolué, reconnaît Elise d’ Agrobio 35 qui organise la manifestation en Bretagne, la fête s’est nationalisée, avec onze régions en lice cette année. Sur les quatre départements bretons, on compte plus de quarante fermes. Mais c’est aussi le nombre de convives sur chaque ferme qui augmente ». Il faut dire que la fête du lait bio ne se limite pas à une visite de ferme. Le petit déjeuner joue beaucoup dans l’invitation – sans compter que l’on peut repartir de la ferme avec un joli bol souvenir – tout comme les nombreuses animations proposées par les agriculteurs comme la fabrication de beurre ou de fromage.
Citons, parmi les nombreuses animations proposées cette année, une balade dans un labyrinthe en paille en Lorraine, des démonstrations culinaires et artistiques en Bretagne, des marchés de terroir un peu partout… mais aussi des sujets plus délicats, comme des témoignages et une exposition mettant en lumière la crise de l’emploi dans le secteur agricole, dans une ferme du Lot.
« Le concept du petit-déjeuner est important dans la fête du lait bio et ça va le rester, conclut Elise, et le retour des producteurs sera important pour préparer la prochaine édition. Car cette année, pour fêter ces dix ans, des expériences sont menées dans les Cotes d’Armor, avec des artistes en résidence dans des fermes, des ateliers cuisine… En Ille-et-Vilaine, dans une des fermes, on va travailler avec des centre sociaux pour permettre à des familles de venir à la fête du lait avec un tarif réduit, le centre social mettant à disposition un moyen de transport».
Le thème national choisi pour cette dixième édition est particulièrement important : les producteurs participants vont expliquer aux visiteurs ce qu’ils donnent à manger à leurs animaux. Il faut savoir que « l’autonomie alimentaire des élevages laitiers biologiques fait partie des fondamentaux de l’agriculture biologique », détaillent les organisateurs de la fête, « le principe de lien au sol (produire sur la ferme les aliments des animaux qui y sont élevés) est primordial, du point de vue technique comme du point de vue économique. Parmi tous les fourrages, le moins cher et le plus écologique est évidement l’herbe pâturée. »
Selon le cahier des charges européen de l’agriculture biologique, vaches, ovins et caprins laitiers doivent manger 100% bio. Et 60% d’aliments produits sur la ferme où ils vivent. Les visiteurs de la fête du lait bio pourront s’en rendre compte, très concrètement, dimanche dans les exploitations participantes. Avant ou après le p’tit dej.
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Le lait bio à la loupe (en France)
- 3424 fermes productrices de lait bio ou en conversion
- 356 621 ha certifiés bio et en conversion chez les éleveurs laitiers
- 447 millions de litres de lait de vache bio collectés
- 10,2 millions de litres de lait de brebis bio et 3,1 millions de litres de lait de chèvre bio collectés
- 37 135 tonnes de produits laitiers frais
- 6 405 tonnes de beurre
- 12 487 tonnes de fromages
- 2 203 tonnes de crème
- Un marché qui pèse 585 millions d’euros
Source : France AgriMer / Agence Bio
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