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L’alimentaire, au coeur de la transition : 5 questions à Rob Hopkins

Fondateur du mouvement des villes en transition, enseignant en permaculture, Rob Hopkins distille les énergies positives partout dans le monde. Pour lui, il n’existe pas de petits projets, tous font avancer le monde qui, à terme finira par pencher du bon côté. Nous l’avons croisé au OuiShare Fest.

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Vous avez lancé le mouvement en transition il y a 10 ans, où en est-on aujourd’hui?

Il existe des groupes dans 50 pays, dans 1000 communautés de l’Angleterre au Japon, des townships d’Afrique du Sud aux favelas du Brésil… Une magnifique diversité de territoires. Ce projet de la transition se vit comme une expérimentation. Au départ, personne ne savait vraiment comment le lancer. Dix ans plus tard, on a vu de superbes projets émerger. Partout des groupes sortent de terre et créent de nouvelles économies, de nouveaux modes de vie. C’est vraiment excitant.

En quoi l’alimentation joue un rôle important dans le mouvement de la transition ?

C’est souvent par là que tout commence, que les gens s’impliquent dans la transition. Parce qu’on ne vit pas sans se nourrir. Et puis, parce qu’il n’y a pas besoin de grand chose pour amorcer la transition dans ce domaine. Souvent, on peut agir sans subsides et sans autorisation. C’est le cas notamment des potagers collectifs, des plantations d’arbres fruitiers… Aujourd’hui les brasseries locales explosent, les boulangeries-paysannes aussi. Au fil du temps, on a vu également des projets plus ambitieux émerger. Liège en transition par exemple a lancé “la ceinture alimentaire”. L’idée est de lier la ville à sa production agricole, de ré-imaginer la relation entre la cité et la terre autour. Un vignoble coopératif a été crée et a levé 2 millions d’euros pour se lancer.

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Quels sont les exemples de transition qui pourraient se répliquer partout ?

Il y en a beaucoup. Je peux parler des monnaies locales. La ville de Bristol possède désormais sa propre monnaie (le Bristol Pound), les habitants peuvent même payer leurs impôts locaux avec. Tout ça commence à changer la manière dont les élus locaux dépensent leur argent. Ailleurs, des villes ont créé leurs sociétés d’énergie. Brixton Energy à Londres offre de l’énergie renouvelable à des communautés défavorisées. Citons aussi Atmos Project : la communauté devient son propre promoteur immobilier en retapant d’anciens sites industriels. Mais tous ces gros projets ne doivent pas éclipser les plus petits qui comptent tout autant. Pendant des années, j’ai enseigné le “Permaculture Design” dont la définition est “la science de maximiser les bénéfices réciproques”. C’est ce que le mouvement en transition tente de faire.

 

Comment, à partir de ces milliers d’initiatives locales crée-t-on un mouvement mondial ?

Je suis un conteur. Lorsque j’ai vent d’une  histoire quelque part, je la colporte ailleurs. Mon rôle est de transmettre ces initiatives. En 2006, avant même la publication de mes livres, il y avait juste mon blog et quelques liens sur le sujet de la transition. Un jour quelqu’un m’a envoyé le lien d’une vidéo sur Youtube d’une femme qui présentait le mouvement en transition dans son village en Nouvelle Zélande. Elle avait compris le truc, c’était fantastique. Internet rend cela possible

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Le thème de Ouishare cette année est “Lost in transition”, est-on perdu dans cette transition?

Je ne pense pas. En réalité, c’est même l’inverse. On voit une direction très claire se dessiner. On est presque en mesure d’écrire la prochaine page de l’histoire. La transition se place au coeur des fondements de l’économie du futur. Durant les 7 ou 8 dernières, le mouvement en transition était une réponse au changement pétrolier. Aujourd’hui nous n’avons plus besoin de réponses, nous avons assez de belles histoires à raconter.

 

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Merci à Etienne de Montlaur pour la traduction

 

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