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La bigaille, le bar associatif où l’on ripaille local

Ils poussent un peu partout dans l’Hexagone. Les bars associatifs réinventent le monde autour d’une bière locale et artisanale. Découverte de l’un d’entre eux en Charente-Maritime.

C’est une maison « bio », blottie au cœur du village… / On y vient à pied On ne frappe pas / Ceux qui vivent là ont jeté la clé… Nul besoin d’aller jusqu’à San Francisco : la Bigaille, bar associatif culturel vous attend à Marennes, en Charente-Maritime !
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« La Bigaille » quel nom bizarre ! Il faut vraiment être un local pour savoir à quoi ce mot argotique renvoie. D’abord, il fait référence aux moustiques qui peuplent par nuées nos marais, ça c’est pas trop réjouissant ! Mais la bigaille, c’est aussi la mitraille, la petite monnaie de faible valeur, le menu fretin qui pris tout seul, ne présente pas un grand intérêt. Mais dès que ces petites valeurs sont réunies forment ensemble un tout bien solide, bien fort.

C’est ça la Bigaille de Marennes : un lieu permettant la réunion de toutes les bonnes volontés pour s’exprimer, partager et s’enrichir humainement. Reprenons l’histoire…

Au début, en 2010, imaginez une caserne de pompiers mais sans plus aucun camion rouge ni lance puissante…bref une caserne abandonnée. Prenez une poignée de bénévoles qui ont tous le même rêve : placer le lien social au centre de leur projet, dans un cadre ouvert et participatif…ils créent alors l’association La Grande Echelle (normal pour une ancienne caserne).

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Grâce au beurre dans les épinards fourni par la municipalité, la région Poitou-Charentes et l’Europe, voilà nos valeureux bénévoles partis pour se retrousser les manches et réhabiliter ce local tout en terre et en paille sur bois. D’abord, pour commencer à fédérer, pour réunir compétences et bénévolat et « faire démarrer la base de ce qui doit faire vivre ce lieu : un collectif actif ! ».

Le choix de la bio-construction, c’était pour accueillir dans un cadre agréable non nocif pour la santé et pour pouvoir utiliser des matériaux locaux : les bottes de paille ont été dégotées par la confédération Paysanne 17 et c’est un menuisier d’un village à 6 km de là qui a aidé aux choix en essences d’arbres et en fournisseurs. Des « compaillons » ont été conviés sur le chantier et roule charrette, la Bigaille est née !

Le lieu est modulable : d’un côté, vous avez un lieu de vie comme à la maison (avec canapé, fauteuils et jeux de société) permettant l’accueil de manifestations de petites envergures dans une ambiance intime et de l’autre une petite salle de spectacle pouvant accueillir 150 personnes. Mais attention, ici, on ne parle pas d’argent ou de consommation mais d’implication et de participation : si vous venez, vous ne serez pas un client mais un adhérent de l’association.

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Et il y a plein de raisons d’y venir ! Avant tout, la Bigaille est un bar associatif pluriculturel qui ouvre grand la porte à toutes les pratiques artistiques. Pour toucher tout le monde, de 7 à 77 ans, les prix sont abordables et favorisent rencontres, échanges conviviaux et débats. On y croise musiciens, conteurs, photographes, chanteurs, danseurs, artistes de cirque, comédiens… il suffit de découvrir la programmation pour voir qu’il y en a pour tous les goûts.

Dans cette salle faite de terre et de paille, tout rime avec partage : des postes informatiques mis à disposition, des propositions de covoiturages, du prêt de matériel pour dépanner, la mise en place d’une zone de gratuité où vous pouvez donner et prendre tout ce qu’il vous plaît… le principal est de sensibiliser, de participer et de faire un pied de nez solidaire à la consommation abusive (trop facile quand on a le pif d’un moustique !). « La Bigaille se veut être un outil d’émancipation, de prises d’initiatives et de transmission de savoir-faire. »

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Pluriculturel vous dites… alors, un rapport avec l’agriculture locale ? Oui ! Le bar sert déjà des bières du coin, du pineau des Charentes et de la limonade de l’Ile d’Oléron (à tomber !). Quand on sort des tapas et des sandwichs à la Bigaille, c’est qu’ils viennent d’être préparés à partir de produits locaux et le projet d’une épicerie sociale, couplée à des ateliers du goût est même en incubation. De quoi vraiment donner envie aux membres des ruches, les abeilles que nous sommes de taper la causette avec les moustiques. On a manifestement plein de choses à se dire !

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