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J’ai testé l’éco-pâturage dans mon jardin

Passer ses dimanches à passer la tondeuse ? Non merci. Hani et Amélie préfèrent confier cette tâche à Fleur, chèvre alpine nourrie à l’herbe grasse normande. Récit.

Quand nous avons emménagé il y a 3 ans en Normandie, nous nourrissions le rêve d’un jardin verdoyant et imaginions déjà ses futurs habitants : des poules et une chèvre. Couic couic jaune et Couic couic noire (ce sont les enfants qui ont nommé les poules, nous n’y sommes pour rien) ont très vite gambadé dans le « jardin » de notre nouveau sweet home. Mais croulant sous les poubelles vertes et passant notre temps libre à débroussailler le terrain très arpenté, nous nous sommes posés la question d’adopter un nouvel animal dans le jardin.

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L’été dernier, Fleur est donc arrivée chez nous ! Nous avions déjà fait connaissance avec la belle chez Pierre potagiste, qui nous l’a confiée quand son terrain n’a plus suffi à ses habitantes. Chèvre alpine de son espèce, elle pèse adulte entre 50 et 60 kilos et vit une dizaine d’années en moyenne. Le terrain adjacent à la maison (incluant une grande pente impossible à entretenir) mesure bien 1000 m², mais est impossible à clôturer… Avant la venue de la biquette, nous avons donc acheté de quoi l’attacher tout en lui laissant la possibilité de se balader.

Les premiers jours nous avons tous fait connaissance. Tout juste séparée de sa maman (Fleur est née en avril et est arrivée en juin), nous l’avons aidée à passer le cap en étant très présents. Un bac à compost en guise d’abri, un abreuvoir à disposition et la biquette s’est vite acclimatée à son nouvel environnement. Petit à petit la jungle environnante s’est clairsemée et Fleur a grandi (et surtout grossi) à vue d’œil.

Le terrain avant Fleur...
Le terrain avant Fleur…

La chèvre est réputée pour débroussailler tout azimut car elle aime quasiment tout ce qui pousse. L’herbe bien sûr mais aussi les résineux, les arbustes (enfin surtout les feuilles), les ronces… Fleur est également très friande de nos épluchures de légumes et de fruits. Entre la chèvre et les poules, nous n’avons plus grand chose à livrer au compost.

Cet appétit vorace sans distinction n’a pas que des avantages, car la chèvre aime aussi les belles choses comme vos massifs de fleurs (bon ici c’est pas ma spécialité), vos aromatiques… votre potager.  Fleur a quelques fois réussi à s’échapper et a aussitôt foncé se délecter de mes tomates cerises, mes groseilles, mes framboisiers, les feuilles du pommier qu’elle a réussi à atteindre, mais aussi la haie du voisin. Bref, maintenant je me méfie et je l’attache bien.

... et après.
… et après.

Certains se demandent sans doute pourquoi attacher la bête. D’abord pour sa sécurité. Nous ne sommes qu’à quelques mètre d’une départementale et c’est forcément très dangereux… pour elle comme pour les automobilistes. Par ailleurs, il est impossible de clôturer le terrain qui est en pente, la demoiselle s’empresserait de sauter les barrières. La corde semble donc un bon compromis.

Le souci avec le duo corde/piquet c’est qu’elle s’emmêle souvent, autour d’un arbre, d’une souche ou même du moindre petit bout d’arbuste qui traîne. La solution la plus simple est donc de tirer un fil (genre fil d’acier) entre 2 arbres pour lui accrocher sa chaîne, elle a donc une semi-liberté. Si vous avez d’autres astuces, n’hésitez pas !

Avant de craquer, n’oubliez pas qu’en hiver, l’herbe ne pousse plus et que votre chèvre aura faim. Il faudra alors la nourrir avec du foin régulièrement (pensez à un lieu de stockage au sec). De plus, il lui faut systématiquement prévoir un abri car la biquette est frileuse et déteste être mouillée et avoir froid.

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Vous hésitez encore ? Sachez qu’il existe des systèmes de location de chèvres pour débroussailler sans effort et écologiquement un terrain à partir de 1,5€ par jour !

 

16 commentaires

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  1. Depuis l’article nous avons déménagé… Fleur vit maintenant dans une ferme bio et a pour compagnons des poules et des cochons!
    Elle aime toujours autant les fleurs 😀

  2. Salut Amelie. Pour la chevre, en effet, un congénère ou même un mouton d’Ouessant lui ferait grand bien (besoin de vivre en troupeau). Ici, nous parquons tout le monde au filet électrique avec poste sur batterie. Certes, cela a un coût mais la « liberté » n’a pas de prix. Et puis, tu peux le déplacer a ta guise, même sur un terrain chaotique.
    Bizh.

  3. Coucou ! Nous aussi avons opté pour la chèvre-tondeuse ! Elle s’appelle Linette. Elle est née en mai 2016 et est arrivée en juillet. Sa gourmandise nous a aidé à la rendre familière, notamment grâce à des granulés pour ovins. Elle en est carrément gaga (entre autres gourmandises). D’elle même elle nous donne la patte pour en avoir plus ou nous montre sa gamelle pour que nous lui en donnions plus qu’une simple poignée !! L’attache : nous ne pouvons pas la laisser en liberté, bien que… Cet hiver, elle est restée en liberté entre le jardin de derrière, la langue (langue de terre entre deux grillages) et le champ. Cette liberté, elle en a profité au maximum pour une tonte maximum de… des ronces ? un peu. des orties ? pas beaucoup plus. Alors ? Du cotoneaster, du mimosa, du ficus, des narcisses, des rosiers… bref de tout ce qui fleurit et fait la beauté du jardin !! Tout ça pour lui permettre de rentrer se mettre à l’abri dans l’atelier comme elle le voulait. En fait, le plus souvent, sauf en cas de forte pluie, elle restait, d’elle-même, dehors !
    Attachée à nouveau dés l’arrivée du printemps, pour donner une chance à nos plantes, dés qu’elle ne voit plus la maison, elle brêle tout ce qu’elle peut. S’arrête si nous ne réagissons pas. Mais dés qu’elle nous entend travailler dans le jardin, elle appelle/brêle. Attachée, elle nettoie, broute bien ce qui est autour d’elle, mais avant tout, les tendres pousses de ronce, puis, quand il n’y en a plus, les orties, la dôche et autres herbes appelées « mauvaises ». Ensuite, l’herbe à proprement parler. Mieux si ces graminées sont en graines ! ça, c’est le top !
    Pas bête du tout l’animal : à la chaîne, près d’un grillage avec des trous, comme c’est toujours meilleur dans le champ d’à côté (c’est bien connu), elle a vite compris, que le trou, en poussant un peu, elle passait les cornes, la tête, et le reste suivait. Mais quand il fallait repasser… Elle brêlait comme une âme en peine. Je me suis fait prendre une fois, pas deux : l’entendant, je vais voir ce qui se passait. Son brêlement était si tragique ! Je la vois du « mauvais » côté du grillage. Je passe dans le champ pour l’y faire revenir. Le temps que j’y aille, elle avait retraversé le grillage !! En fait, elle connaissait bien le ‘truc’. Elle voulait juste de la compagnie et que je lui cueille quelques ronces garnies de mûres inaccessibles !! Ma linette !

  4. Mon dernier mail demandant l’adresse d’une chèvre à louer dans l’Eure est resté sans réponse

    Merci à l’avance GT

  5. Il faut quand même bien se renseigner avant d’adopter un être VIVANT ET SENSIBLE à la place d’une tondeuse !
    Gare aux frais vétérinaires en cas de maladie, prévoir ce qu’on fera de l’animal quand on part en vacances, bref, ce n’est peut-être pas aussi contraignant qu’un chien mais ça reste un engagement, une responsabilité.
    Mon conseil si on n’est pas prêt à ASSUMER un animal, c’est-à-dire s’en occuper, le faire soigner et parfois renoncer à partir en vacances si on n’a pas de solution de garde, c’est au contraire de chercher des gens proche de chez soi qui ont déjà une ou quelques chèvres et leur proposer de garder leurs chèvres lorsqu’ils partent en vacances : ainsi on débroussaille son terrain et on aide les voisins à s’absenter : échange de service 😉
    Il y a un autre petit inconvénient : la chèvre crotte, c’est pas trop pénible, rien à voir avec une bouse de vache, les crottes sont petites rondes et dures, comme des grosses crottes de lapin, mais quand même…

  6. Sauf que la chèvre est un animal sociable vivant en troupeau qui est malheureuse seule, l’idéal étant deux minimum, qu’il faut tailler ses onglons régulièrement et la vermifuger, lui mettre un bloc de sel à dispo, se méfier des plantes toxiques, qu’une bonne clôture est obligatoire car l’attache est loin d’être une solution adaptée ( inconfortable pour l’animal, risque d’entortillement, blessures de frottement au collier et j’en passe ) et que l’abri présenté est très insuffisant car ne protège pas du tout de l’humidité du sol qui ruissèlera en hiver. Il faut donc un abri correct isolé du sol et un lit de paille ! Bref se rappeler que c’est un animal ayant des besoins précis, qu’on adopte pas à la légère. Ca vieillit aussi, ce n’est pas une poule, ca demandera des frais vétérinaires. La configuration présentée est donc limite là… Il vaut mieux deux ou trois petits moutons d’ouessan, ca taille ras, ne détériore pas les clôtures ni ne les saute, c’est minuscule et mignon MAIS ça demandera les memes soins + tonte au printemps.

  7. Oui, c’est une bonne idée, mais ne pas oublier que ce sont des animaux sociaux, donc veiller à lui mettre une compagnie. Des poules, c’est toujours ça!
    Pour la clôture, il existe des fils à enterrer. On met un collier à la chèvre qui donne une petite décharge lorsqu’elle approche du fil. Elle apprendra vite les limites de son territoire et c’est plus facile à installer qu’une clôture!

    1. Pour la clôture électrique enterrée ça serait une bonne idée, en haut le terrain est clôturé de barbelets, mais elle est très gourmande alors elle risque de foncer sur mon potager et ignorer la décharge… J’ai peur qu’elle soit un brin cascadeuse 😀

  8. Quelle superficie faut-il pour nourrir une chèvre et quelle quantité de foin en hiver ? D’avance merci aux chèvrologues qui voudront bien me renseigner.

    1. Plutôt des balades avec un « l » car avec 2 « ll » c’est un poème narratif ! ha l les pièges de la langue française !

  9. Bonjour,
    L’idée me séduit ! je recherche des chèvres pour la location car le cahier des charges du syndic où je vis nous interdit d’avoir ces animaux là. Donc la location est une bonne alternative. Je suis dans le Haut Vaucluse et je ne sais pas où trouver des chèvres à louer, peut-être avez-vous des pistes ?!
    Merci en tout cas pour ce joli témoignage
    Emily M.

    1. Je réponds aux divers commentaires que je viens de lire…C’est vous qui devez vous adapter aux animaux et non l’inverser surtout si vous les choisissez comme animaux de cie…j’ai 8 chèvres et je ne les ai jamais attaché. J’ai 2 terrains où elles pâturent toutes et j’ai simplement investi dans des clôtures en grillage très hautes fixés sur des poteaux d’accacias…alors certes cela prend du temps et de l’argent mais c’est pour leur bien être ce qui est primordial et les chèvres peuvent aller et venir à leur guise partout sans être attachées !!!! L’abris doit être plus gros qu’un bac de compost retourné !!!!!!! Une chèvre aime être un peu en hauteur dans un abri spacieux tout de même dans lequel elle puisse bouger et marcher s’il pleut ou s’il fait moche !! L’abri doit être au sec avec un lit de foin sur la couche changer régulièrement…Il ne faut pas qu’elle soit seule, c’est un animal grégaire et elle aime être en troupeau pas seule….oui elle mange aussi les jolis fleurs les jolis haies mais çà il faut le prévoir avant d’en prendre et organiser ses clôtures de pâturage en fonction plutôt que de la restreindre une fois que vous l’avez !!! ALORS BREF REFLECHISSEZ AVANT DE PRENDRE UNE TONDEUSE ECOLOGIQUE QU’AVANT TOUT VOUS ADOPTEZ DES ETRES VIVANTS QUI N’ONT PAS A S’ADAPTER A VOUS MAIS ABSOLUMENT LE CONTRAIRE, SINON ABSTENEZ VOUS !!!

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