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Whisky tarnais, cuivre, orge et feu

À Villeneuve-sur-Vère, la famille Castan distille le seul whisky du Tarn, avec ses propres céréales et  le vieil alambic du grand-père. Du champ au verre, itinéraire d’une goutte so frenchy.

Texte : Aurélien Culat
Photos : Thomas Louapre

Tout commence ici, dans les champs d’orge des collines du Tarn. Sébastien Castan, également vigneron, y fait pousser la matière première de sa boisson-phare.

L’orge, malté puis brassé, est mis à distiller dans les quatre cuves de cuivre de l’alambic familial, hérité de Gilbert, le grand-père. L’antique machine est stationnée dans un hangar, mais elle n’a pas toujours été immobile.

Gilbert et son fils Jacques étaient bouilleurs de cru itinérants, voyageant de village en village pour distiller les fruits des particuliers. Une pratique disparue, ce qui a obligé la troisième génération à réinventer le métier, et à miser sur une boisson inédite dans le Tarn : le whisky.

Chaque alambic a sa signature. Celui des Castan confie au whisky le parfum des générations de fruits qu’il a vu passer dans sa vie antérieure : prunes, pommes, poires, cerises…

Autre spécificité : l’extraction de l’alcool est ici assurée par de la vapeur qui passe à basse pression (moins d’un bar) dans les cuves en cuivre. Le whisky y gagne en rondeur.

Refroidie en bout de ligne par son passage dans un serpentin de cuivre, la vapeur d’eau chargée d’alcool se liquéfie. Les premiers décilitres, trop forts, et les derniers, trop faibles, sont écartés pour ne garder que le “cœur de chauffe”, qui titre entre 68 et 80 % d’alcool.

Encore transparente, l’eau-de-vie doit passer au moins trois ans en tonneau pour prendre sa couleur et être qualifiée de whisky. Sébastien la fait maturer quatre ans. Le contenu de chaque barrique est mis en bouteille séparément, sans mélange. La production, dite en single cask, n’est donc pas homogène.

Victoria, en stage dans la distillerie de son père, pose le cachet sur les bouteilles. La quatrième génération Castan est déjà pressée de reprendre le flambeau.

La distillerie a acquis une certaine reconnaissance avec l’obtention de la médaille d’argent du concours général agricole pour sa cuvée élevée en fût de vin rouge. Toute la production est réservée jusqu’en 2020, l’avenir s’annonce serein.

Sébastien veut embaucher un employé à l’exploitation agricole pour se consacrer exclusivement à la distillation. Son projet : tripler la production et mettre en valeur l’alambic dans un nouvel espace que le public pourra visiter. Comme d’autres font de l’œnotourisme, les Castan se lancent dans le spiritourisme !

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Un commentaire

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  1. Ça c’est chouette ! C’est un peu le principe du single malt en Ecosse, ou chaque vallée a son whisky et sa « tartan beer »?
    Ce sont les meilleurs que j’ai bus… Allez la France, !!!
    Bravo!!!

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