29 avril 2013: la Commission européenne suspend pour 2 ans l’utilisation de 3 pesticides impliqués dans la disparition des abeilles. A Wailly, dans la Somme, Xavier Gadoux sort une bouteille de Méline, une bière locale faite de son miel pour fêter ça. Depuis une dizaine d’années, l’apiculteur s’appuie sur les abeilles pour sensibiliser le public à la préservation de l’environnement.
Ce matin, pour rendre visite à ses ruches, Xavier prend les rames. Il dirige sa barque au milieu des jardins flottants enchâssés depuis le Moyen-Âge dans les bras de la Somme et de l’Avre. Là, au cœur des Hortillonages d’Amiens, 6 ruches fraîchement installées annoncent un nectar prometteur. « Ici, je produis du miel de marais. Les abeilles se nourrissent surtout de ce qu’elles trouvent dans les jardins sur l’eau et sur les nombreux rivages sauvages. C’est plutôt assez varié. Je possède aussi des ruches en forêts, en fait partout où l’on me prête un bout de terrain. Bientôt je l’espère sur des cultures biologiques. » Apiculteur sans champ fixe, Xavier butine ici et là, pose ses ruches là où on veut bien l’accueillir. Récemment, le lycée agricole d’Amiens en a adopté trois, Samara, le célèbre parc archéologique de la Somme en accueillera 10 autres d’ici la fin mai. Au total, une cinquantaine de ruches ont trouvé refuge dans les environs de Wailly et au cœur d’Amiens.
Apiculture collaborative
Si son village compte un peu plus d’une centaine d’individus, ses ruches rassemblent plus de 2,5 millions d’abeilles qui servent d’ambassadrices à l’association au sein de laquelle il travaille. Car l’objectif premier des Ruches de Wailly est d’« agir pour la biodiversité par la sauvegarde de l’abeille ». Sur les marchés ou lors des distributions de la Ruche qui dit Oui ! Xavier en profite toujours pour sensibiliser les amateurs de douceurs à la cause de l’abeille et à son corollaire, la protection de l’environnement. « Je rappelle les techniques de jardinage écologique, le rôle des coccinelles pour se débarrasser des pucerons, je présente les principes de lutte intégrée… Il est important de rappeler sans cesse au public que les souffrances des abeilles préfigurent celles de l’homme si aucun vrai changement n’intervient rapidement ! » Sur la page Facebook de l’association, Xavier détaille tout son travail et distille des informations aussi précieuses que sa gelée royale. On suit quasiment en temps réel les pérégrinations des abeilles. « 15 janvier : la neige attendue est arrivée, les colonies sont silencieuses, serrées en grappe autour de la reine et parfois déjà d’un petit couvain. Elles ne sortiront qu’au prochain redoux. 30 janvier : avec ce redoux soudain mais salutaire pour les colonies en hivernage, les abeilles sortent les unes après les autres dans une farandole de bzzz désordonnés et sonores. Les plus affairées sortent les cadavres tandis que d’autres ramènent déjà du pollen de noisetier : la reine a repris sa ponte. 17 avril : le beau temps permet à l’association de faire les premières créations d’essaims de l’année. Avec du couvain très jeune pris dans une ruche populeuse, les abeilles vont élever une nouvelle reine. Si tout va bien dans un mois une nouvelle colonie sera née. » On découvre aussi au fil des pages, des noms peints sur les ruches : Stanislas, Liliane, Marie, mairie de Conty… « Chacun peut parrainer une ruche. C’est une sorte d’avance sur recettes. Les parrains sont rémunérés en pots de miel au fil de l’année en fonction de ce qu’ils ont donné.»
Ketchup au miel
Pour ses recettes, le passionné est tout aussi inventif et, avec le soutien des producteurs du coin, met du miel partout : dans le ketchup, la bière, les confitures de carottes ou de tomates vertes. Il y plonge également écorces d’oranges ou noisettes entières (gourmandises totalement addictives). En 2014, il prévoit même de fabriquer de l’hydromel. « L’association s’auto-finance grâce à la vente des produits de la ruche et ses dérivés (confitures, gâteaux, bière…), mais également en organisant des stages pour les apiculteurs, en parrainant des ruches, en récupérant les essaims chez les particuliers, en participant à des salons ou des marchés du terroir, » précise Xavier. Aujourd’hui, le bilan est encore un peu juste pour en vivre correctement mais 2013 a plutôt bien débuté. D’ici la fin de l’année, si la météo ne déraille pas, l’apiculteur devrait pouvoir mettre du miel dans ses épinards. En attendant, avec l’interdiction de l’imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxame dans l’Union, Xavier savoure déjà une première grande victoire.
comment avoir vos coordonnées SANS passer par face de bouc?
Merci.
bonsoir , je suis monsieur HERVy GILLES.je suis paludier dans les marais de guerande.avec ma femme nous avons 32oeillets que nous exploitons en famille. chaque année notre récolte est par nature et progrès depuis 1995 . les produits que nous utilisons pour l’assaisonnement dans notre sel ,sont issus de l’agriculture biologique . nous souhaiterons apparaître dans vos ruches qui dis oui .dans l’attente d’une réponse ,nous souhaitons une bonne soirée et une bonne année 2014 a toute l’équipe .
Une autre façon d’être solidaire…le rucher parisien Déus vend depuis 2004 un miel Médaille d’Or dont la recette est entierement versée a une association humanitaire.
Cette annee, la vente de ce miel de Paris financera une creche dans une favela de Rio…quand un battement d’aile d’abeille a une repercution de l’autre côté de la planête…c’est l’effet Papillon revisité…
http://www.cuisine-gastronomie.com/2013/05/16/des-gouttes-des-miel-qui-se-transforment-en-bonheur/