Ils viennent d’où les lardons de votre quiche ? Et le steak de votre burger ? Et les saucisses de votre hot dog ? Parce que les industriels sont nombreux à tenter de noyer le jambon, les Jeunes agriculteurs partent en campagne contre la Viande de nulle part.
Il y a des jours où l’on se dit que les industriels et les distributeurs prennent vraiment les consommateurs pour des gogos au point de leur faire gober n’importe quoi. Tenez, prenez ce jambon par exemple.
Un jambon bien de chez nous n’est ce pas ? Une marque qui fleure bon la charcuterie française, le savoir faire authentique. Un emballage « carreau Vichy » bien de chez nous, affublé d’un logo « Fabriqué en France » qui nous rassure sur le fait que ce jambon est bien un produit traditionnel hexagonal !
Alors pourquoi cet été les Jeunes Agriculteurs s’en sont-ils pris à la « Caravane Cochonou » sur le Tour de France ?
Parce que Cochonou, comme beaucoup d’autres marques du secteur fait preuve d’un manque de transparence en n’indiquant pas clairement l’origine des viandes qu’il utilise, parfois à la limite de la tromperie. Par exemple, faute de pouvoir apposer le logo « Le porc Français » sur ses préparations à base de porc étranger, la marque utilise à la place le logo « Fabriqué en France » qui traduit simplement que le jambon a été transformé en France, mais pas que le porc a été élevé en France. Retenez que les seuls logos officiels qui garantissent l’origine de la viande Française sont ceux-là :
La loi européenne est sournoise, depuis le 1er avril 2015, elle oblige les industriels à mentionner les lieux d’élevage et d’abattage des viandes, mais n’impose rien quant au pays de naissance. Alors, on se contente d’écrire quelque part sur l’emballage «Viande origine UE ». C’est parfaitement légal et c’est une belle pirouette marketing.
C’est pour lutter contre ce manque de transparence vis-à-vis du consommateur et inciter les industriels et les politiques à adopter des mesures visant à clarifier l’origine des viandes transformées que les Jeunes Agriculteurs ont lancé la campagne « Viande de nulle part ».
Ainsi, un peu partout en France, des groupes de Jeunes agriculteurs troquent leurs bottes pour leur costume de super-héros au service de la transparence alimentaire. Direction le supermarché du coin pour vérifier les emballages, ouvrir les yeux des consommateurs et sensibiliser pacifiquement les responsables des grandes surfaces.
Comment organisent-ils leurs commandos pédagogiques ? Cédric, Céline et Emilie, trois Jeunes Agriculteurs du Nord – Pas de Calais (JA) sont venus nous l’expliquer avec toute leur panoplie de flyers, rubalise, communiqués de presse, rouleaux de stickers à coller sur les emballages des produits pour nous expliquer leur démarche.
On vous prévient, leurs armes sont collantes. Il y a les stickers « Viande d’origine connue » qui valorisent les « bons produits » qui mentionnent clairement le pays d’origine de la viande : France ou indication du pays étranger ou l’animal est né, élevé, abattu. [Notons au passage que selon le texte de loi du 17 mars 2014, toutes les viandes devraient indiquer le pays d’origine de leurs bêtes. Le hic, c’est que le décret d’application n’a toujours pas été publié.]
Il y a aussi les stickers « Viande de nulle part » qui dénoncent les « mauvais produits » dont l’étiquetage est ambigu, peu ou pas visible : origine UE ou mention de plusieurs pays sans savoir exactement lequel.
« Nous avons décidé d’être les yeux des consommateurs dans les rayons. Nous scrutons les emballages, constatons, informons et disons tout haut ce que les marquent puissantes nous cachent, faute d’obligations suffisamment strictes sur les pratiques d’emballages » précise Céline Vandermarcq, en charge du dossier viande pour les JA Nord – Pas de calais.
Pour le faire savoir, ces ageekculteurs des temps modernes utilisent à fond internet pour communiquer sur #viandedenullepart : compte Facebook, Twitter, chaîne You Tube, site internet.
« Même si nous ne sommes pas des panélistes et que nos pointages ne sont pas exhaustifs, les relevés que nous publions sur notre site permettent au consommateur de prendre connaissance des bonnes et des mauvaises pratiques que nous avons observées ».
« Nous constatons à chaque fois des emballages d’une grande opacité pour lequel le consommateur est mal informé par les grandes marques (Herta, Madrange, Fleury Michon, Charal, …) mais aussi les marques distributeurs (Leclerc, Carrefour, Géant, …) sans oublier des marques à consonances régionales (Stoeffler en Alsace, …) qui utilisent des viandes pouvant venir de l’étranger. Un comble pour des labels comme « Saveurs en Or », que les consommateurs pensent être des produits de notre région » relève Cédric, producteur à Nomain (59) et Secrétaire Général des JA NPDC.
« Avec une vingtaine des JA du Nord – Pas de Calais, nous nous sommes rendus à l’hypermarché Carrefour Euralille le 27 mai dernier. Nous étions accompagnés de journalistes et d’une équipe de tournage de France 3. Cela incite le directeur de l’hypermarché à ne pas nous refuser l’accès au magasin et permet de garantir une bonne pédagogie après de nombreux consommateurs de notre territoire. Après à peine 10 secondes dans les rayons, nous décelions déjà les premiers emballages sans indication de provenance précise » précise Emilie Girard, déléguée régionale des JA Nord – Pas de Calais.
Aujourd’hui, les Jeunes Agriculteurs n’entendent pas en rester là. Lors d’une conférence de presse du 16 septembre, ils annoncent le lancement de l’action « Lait de nulle part » pour encourager la mise en place de l’étiquetage du pays d’origine sur les produits laitiers pour laquelle les pratiques sont tout aussi opaques : lait de consommation, yaourts, crèmes dessert, fromages, (…).
Lait d’origine connue : la provenance, qu’elle soit Française ou non, est indiquée sur l’emballage. Lait de nulle part : la provenance n’est pas indiquée.
Les Jeunes Agriculteurs préviennent les grandes marques : « Viande de nulle part » et « Lait de nulle part » vous surveillent !
Merci Victoria pour l’inutilité totale du commentaire.
Merci dinahet d’apporter cette précision. L’origine c’est bien mais c’est clairement pas suffisent. Les coordonnées GPS de l’élevage (pour dire bonjour aux bébêtes), le mode d’hébergement, nombre de bêtes au km²… Tout ceci manque !
Bonjour,
Tout à fait d’accord avec les 2 commentaires precedents : à l exclusion du moindre coût energetique lié au transport, je ne vois pas l’interet d acheter de la viande d animaux eleves à proximité de chez moi si la qualité est aussi mediocre qu ailleurs. Lorsque je me promème dans ma campagne Normande, je vois des animaux en cage ou dans la boue jusqu aux genoux, sans abris dans le froid et l humidité ou dans la chaleur l été, et qui ne voient jamais la couleur de l herbe !!!
bonjour je suis entièrement d’accord avec et lorsque j’entend nos politique
parler de repas végétariens avec du soja dans nos assiettes pleines OGM
cela me donne envie de vomir arrêtons nos idées de religions et tout le
monde se porteras bien et en bonne santé l’agriculture BIO c’est notre
AVENIR. LELOT
signaler l’origine du produit ne suffit pas …le citoyen est en droit de savoir quels aliments l’animal
a consommés et la provenance de ces aliments …De la viande française élevée au soja et maIs OGM américain ou brésilien non merci . Le coût sanitaire et environnemental est élevé!
A partir du moment ou ce n’est pas bio il y a toutes les (mal)chances que les animaux soient nourris au soja et/ou maïs ogm.
Elle vient d’où la viande? Du cadavre d’un animal , Go vegan
Et ils viennent d’où votre tofu et votre soja? ils ont fait des dizaines de milliers de kilomètres en polluant bien la planète et surtout ils se substituent aux cultures vivrières dont les locaux auraient besoin pour manger.