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Un jour on s’est rendu compte qu’on ne gérait plus rien

En 2002, un père et ses deux fils,  éleveurs à Templemars (59), décident de reprendre la main sur l’élevage de leurs porcs.  Vente directe, magasin à la ferme et contrôle de la chaîne de transformation : aujourd’hui, le trio peut dire d’où viennent leurs cochons et où ils vont.

« Quand nos deux fils, Gonzague et Jean-Roch ont voulu venir travailler dans l’exploitation, on n’a pas compris ma femme et moi. À ce moment-là, on voulait tout arrêter. »

Bernard Deman et son épouse possèdent au début des années 2000, 55 hectares de terres et quelques centaines de porcs. Lorsque leurs enfants décident de rejoindre l’aventure, les banques se montrent plutôt frileuses. Tous les deux venaient de terminer leurs études, l’un dans le domaine de l’environnement, l’autre sortait de l’École supérieure d’agriculture d’Angers.

Gonzague et Jean-Roch, les deux fistons.
Gonzague et Jean-Roch, les deux fistons.

Les deux frères s’inscrivent dans la lignée de leur père : maîtriser au maximum leur outil de travail. « Le jour où on s’est rendu compte que nos porcs étaient abattus à Rennes et revenaient à Vimy pour être transformés, on s’est dit que ça n’avait pas de sens, c’était aux antipodes de ce qu’on voulait. On a réalisé qu’on ne gérait plus rien du tout. »

En 2002, la famille Deman choisit alors de s’orienter vers la vente directe et ouvre sa propre boutique à la ferme : La Flamanderie. Elle décide aussi de produire la nourriture pour le bétail et de transformer une partie des bêtes. À part la maternité des porcelets et l’abattage, les frères Deman et leur père gèrent tout de A à Z. « Gonzague a rencontré un boucher qui allait partir à la retraite, il s’est passionné pour ce métier », explique le père. C’est ainsi que 600 porcs sont vendus dans la boutique de Templemars chaque année. Pour les 2 600 restant, c’est direction la grande distribution. « Mais on amène nous-mêmes les bêtes à l’abattoir et on les récupère pour qu’ils soient transformés ailleurs. Comme ça, on sait exactement comment ça se passe. »

Leur dépendance à la grande distribution reste donc entière : « ce serait trop risqué de tout miser sur la boutique, c’est comme si on se contentait d’un seul client et puis la grande distribution c’est aussi un gage de sécurité grâce aux nombreux contrôles », nuance l’éleveur.

 

L’entreprise familiale compte aujourd’hui sept salariés et entend bien poursuivre sa démarche qui vise à développer les circuits courts.
L’entreprise familiale compte aujourd’hui sept salariés et entend bien poursuivre sa démarche qui vise à développer les circuits courts.

Dans ce métier de passion, la vente en directe est au moins le moyen de valoriser son travail auprès des clients. Jean-Roch et Gonzague ont démarré la vente sur internet en 2013 lors de la création du 1er drive de La Ruche qui dit Oui ! à Roubaix. Ils fournissent maintenant plusieurs Ruches de la métropole Lilloise.

Entre la vente en gros et la vente directe, quels salaires arrivent-ils à dégager de leur activité ? « Pas beaucoup au regard du nombre d’heures, estime Bernard Deman, mais les garçons partent en vacances une semaine l’hiver et deux semaines l’été ».

 

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  1. et c’est la raison pour laquelle nous sommes devenus fidèles clients via la Ruche de la rue Nicolas Leblanc à Lille. Que du bonheur gustatif et en particulier le jambon blanc fumé auquel nous sommes devenus « accros » !!! Un grand bravo à vous et merci pour vos excellents produits.

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