Un équipage de 9 demoiselles, allons bon ! Embarqué sur un vieil harenguier, et pourquoi ? Faire le lien entre terre et mer, producteurs et consommateurs. Levez l’ancre, Un air de fret vous emmène prendre le large.
Samedi 3 mai 2014. L’équipage féminin du Leenan Head quitte le Golfe du Morbihan. La cale est pleine de cidre, de Lambic, de limonades bretonnes et de Beuk Cola, chargée à bloc à Arradon par une belle poignée de dockers volontaires. Cap sur l’estuaire de la Gironde et le petit port de Mortagne où l’échange se fera : si tu me donnes tes jus de pommes, moi je te donne mes vins rouges et blancs bio !
En route, c’est l’occasion d’évènements festifs et dégustatifs : le petit marché de l’Ile d’Yeu, l’accordéon de St Gilles Croix de Vie et sa fête de la sardine, un beau coucher de soleil sur l’anse d’Ars en Ré et repas fermier à l’arrivée, après qu’une belle chaîne humaine ait déchargé le voilier.
Cette opération de cabotage est née de l’esprit collectif de l’association Un Air de Fret, dont le but est de fédérer les savoir-faire marin, paysan et artisanaux. En assurant des échanges de produits locaux sur les flots, le voilier créé du lien entre fabricants, producteurs et consommateurs. Au fil de l’eau et contre vents et marées. C’est ainsi que depuis 2012, du sucre de Marie-Galante, du chocolat de l’Ile de Grenade et du thé des Açores, issus du commerce équitable, sont accueillis sur les côtes bretonnes par des groupements de consommateurs engagés.
Cette lourde tâche revient à deux principaux voiliers en bois, qu’on a tout de suite envie d’appeler par leur petit nom tant ils sont authentiques et attachants : Lilly Boléro et le Leenan Head. Construit en 1906 en Ecosse, long de 23 mètres, il peut transporter 5 tonnes. A l’aveu de sa capitaine Anne-Flore, le confort y est sommaire… Qui a dit que les filles étaient chochottes ? Car c’est bien de 9 femmes dont l’équipage se compose : 2 étaient déjà marins (tiens, il n’y a pas de féminin à « marin » ?) et les 7 autres ont appris à naviguer « sur le pont ». « Le monde de la mer est un univers masculin, reconnaît Anne-Flore. Ce projet est aussi un moyen de prouver qu’il ne suffit pas d’avoir de gros muscles pour hisser des voiles. Il faut surtout s’organiser et être efficace ».
Ce convoyage à la voile, une solution d’avenir ? Les acteurs de cette belle initiative en sont persuadés et se mobilisent pour installer concrètement une ligne maritime pérenne entre le Golfe du Morbihan et l’estuaire de la Gironde.
« Notre démarche est écologique mais pas seulement. C’est un moyen de faire vivre des bateaux du patrimoine, de créer du lien social et de faire découvrir la navigation ». Ô Capitaine, mon Capitaine !…
Merci pour cet article qui donne envie d’être de l’aventure…
Bonjour,
Quelle belle initiative. Je suis bretonne d’origine et ayant passé mes vacances dans cette belle région, je ne peux que saluer cette initiative. Je vis aujourd’hui dans le département des Yvelines et je passe mes journées à sillonner ce beau département à la recherche de produits, de créations de ce département afin de présenter leurs auteurs, c’est-à-dire les personnes qui se cachent derrière les produits dans un blog pour tout public.
Nous n’avons pas la mer, mais la Seine et beaucoup de choses à montrer et à découvrir.
Je salue votre idée ! Je n’ai pas de bateau mais un clavier pour faire connaître les produits locaux.
Merci pour le voyage
Anne-Laure