Un blog du Monde.fr a relayé notre initiative de cuisine en entreprise, offrant à tous les cartésiens du web une occasion d’exercer leur doute méthodique. Le prix des repas était au centre de tous les questionnements. Florilège de commentaires sceptiques : « on se foutrait pas un peu de notre figure ? Vous êtes déjà allé faire vos course dans une Biocoop ? Alors 5 euros par repas et sans organisation, on est plus chez les bisounours, mais chez des malhonnêtes » ; » soit ces gens ont un appétit de moineaux, soit ce sont des menteurs » ; « soit c’est pas locavore, soit c’est pas équilibré« .
Moineaux ? Bisounours ? A La Ruche qui dit Oui, on nous donne pas des noms d’oiseaux si facilement (ni des noms d’ursidés). Pour l’honneur, ce midi, on s’est mis tous à poêle pour un repas à deux balles. Voici un article que vous devriez montrer à votre comptable…
Cuisiner un repas équilibré (plat et dessert), locavore et entièrement bio, pour 2€ par personnes ? Défis relevé. Et cette fois-ci, on a gardé le ticket de caisse. Nous avons décidé de préparer une poêlée de légumes de saison, accompagnée de riz de Camargue et d’oeufs brouillés aux oignons. En dessert, une simple salade d’oranges et d’oranges sanguines. Nous étions 9 à déjeuner, et nous avons même acheté un peu trop (1 paquet de riz n’a pas été cuisiné). La preuve ci-dessous.
Certains crieront peut-être à l’imposture, considérant que ce menu n’est pas locavore. Et pourtant… Le terme « locavore » est apparu pour la première fois aux Etats-Unis en 2007, dans le très respecté Oxford Dictionarie. Voici la définition que l’on y trouve : « personne dont le régime consiste seulement ou principalement d’aliments cultivés ou produits localement« . C’est tout ? C’est tout. Libre a chacun de s’imposer une définition plus ou moins stricte. Nous, nous faisons au plus proche : nos oranges venaient d’Italie, tout le reste de France.
Les fruits et légumes de saison ont un avantage indéniable : ils sont moins chers. Hors saison, vous payerez au prix fort des produits de mauvaise qualité importés de l’hémisphère Sud ou cultivés sous serre. Beaucoup d’autres aliments remplissent bien l’assiette sans trop vider les comptes en banque : les fruits et légumes secs (lentilles, haricots, pois-chiches), les féculents (pâtes, semoule, pomme de terre), les herbes et les épices (pour varier les saveurs), l’ail et l’oignon (pour relever tous les plats)…
Notre recette d’aujourd’hui était bête comme chou : brocoli, chou-fleur et chou-vert émincés dans une poêle, assaisonnés à la sauce soja. En parallèle, on récupère les chutes pour les faire mijoter dans une casserole pleine d’eau. Cela nous a permis d’avoir un bouillon que nous avons bu pendant le repas, façon soupe asiatique. Pour le riz de Camargue complet, il faut prendre son mal en patience car le grain n’est tendre qu’après 45min de cuisson.
De l’autre côté de la planche à découper, c’était l’assassinat. Les orange sanguines ont giclé sur nos pulls. On a dû enfiler nos tabliers, mais trop tard : les preuves du crime étaient là, indélébiles. Nous avons présenté les fruits dans des verres, rehaussés d’un filet de vinaigre de vin (en guise d’exhausteur de goût, c’est aussi efficace que le citron).
C’est irréfutable ! En entreprise, on peut manger sainement avec 2€ par personnes. A côté, même le restaurant-universitaire passe pour un établissement petit-bourgeois, et les tickets-restaurants pour des rationnements d’avant guerre. Alors qu’est ce que vous attendez pour vous mettre tous à poêle au bureau ?
Bjr,
Très bonne initiative….bien mangé (simplement en tte convivialité !!!) ce n’est pas très culturelle dans beaucoup d’entreprise en France!
Je n’ai qu’à jeté un œil dans les Tupperware des collègues, souvent cela me semble sans saveur,gaité insipide quoi!!
Sympa mais … je n’ai jamais eu d’endroit pour cuisiner dans aucun de mes boulots parisiens !
(au mieux un micro onde …).
un mot: excellent!
un souhait: d’autres recettes à « deux balles »!