Sauver les terres de l’urbanisation, les faire financer par des particuliers et les louer à des agriculteurs pour l’éternité… Et si le sol était un bien commun ?
Assis entre deux rangs de poireaux, Thomas Roche*, clope roulée collée aux lèvres raconte. « N’ayant pas de terres dans la famille, ça ne me paraissait pas possible de m’installer comme maraîcher. Je ne me voyais pas m’engager dans une vie à crédit. Pour moi c’était plié d’avance. » « En France, explique le site Terre de Liens, les prix de la terre ont bondi de presque 40 % en dix ans, obligeant les jeunes agriculteurs à s’endetter à vie pour acheter leurs parcelles. »
Thomas ne voulait pas de cette existence-revolving. Il a préféré se tourner vers les citoyens pour faire pousser son projet. Son terrain de 3 hectares à Milly-la-Forêt (91) a pu être acheté grâce à la participation de 150 citoyens devenus actionnaires en plaçant leur épargne dans la Foncière Terre de Liens. « Aujourd’hui je suis locataire, confie l’heureux maraîcher. Je m’en fous d’avoir un terrain qui m’appartient. Je suis chez Terre de Liens mais je suis chez moi. »
Terre de liens expliquée sur les marchés – Extrait inédit du film Changement de propriétaire.
Des gars comme Thomas, il y en a plus de 150 aujourd’hui dans l’Hexagone. De l’Avesnois à l’île d’Yeu, ils s’appellent Raymond, Philippe, Jean-Luc… Répartis dans 21 régions, ils ont pu accéder à une ferme grâce à Terre de Liens. Terre de liens, un généreux mécène ? Plutôt une géniale idée et une mécanique bien huilée. Pour récolter des fonds, acheter des terres et les louer ensuite à des agriculteurs, l’association dispose de deux principaux outils : la Fondation et la Foncière.
La Fondation, reconnue d’utilité publique, est habilitée à recevoir des legs et donations de fermes. La Foncière, quant à elle permet aux particuliers comme vous et moi d’acheter des actions au prix de 103 euros. Si les parts ne prennent pas de valeur, elles suivent néanmoins le cours de l’inflation et permettent de bénéficier d’avantages fiscaux, la Foncière étant reconnue entreprise sociale et solidaire (réduction de l’impôt sur le revenu de 18% de la moitié du montant souscrit notamment).
« Quand on met 100 euros dans la foncière, on peut se dire que ça ne rapporte rien, rappelle René Becker, président de l’association Terre de Liens. Mais ça fait vivre des agriculteurs et ça nourrit des populations. Les dividendes en fait, c’est la fertilité au service de tous, ce n’est pas banal hein ? »
12 000 actionnaires composent aujourd’hui Terre de Liens, séduits par le projet qui va bien au-delà du simple rachat de parcelles agricoles. « Les terres acquises par Terre de Liens n’ont pas pour seul objet d’être « conservées » ou protégées, précise l’association. Elles retrouvent une utilité sociale et économique, prennent leur place au sein d’un territoire et génèrent des dynamiques humaines et du lien social. »
Evidemment, un certain type d’exploitation est privilégié. On soutiendra plus facilement celles qui pratiquent l’agriculture biologique ou paysanne, à taille humaine, aux activités agricoles diversifiées, celles qui s’intègrent dans le paysage et choisissent la commercialisation de proximité… Mais il ne s’agit pas pour autant de ne financer que des fermes du Larzac. « On a du mal à s’implanter dans les zones à forte production, confie René Becker. On a plus de projets dans les zones de déprise. Mais lorsque l’on arrive à acheter là où il y a de la forte productivité céréalière, comme sur la plaine de la Limagne (63), c’est une victoire pour nous.»
Céder sa ferme, un crève-coeur ? Extrait inédit du film Changement de propriétaire.
Ainsi, depuis 12 ans, Terre de Liens installe des maraîchers, des paysans-boulangers, des éleveurs de races anciennes, pour expérimenter des fermes urbaines, des projets collectifs. Sur une parcelle, peuvent se succéder plusieurs porteurs de projet. « Ce qui est bien avec Terre de Liens, s’enthousiasme le fermier Pierre Blondiaux une fourche à la main, c’est qu’on reste dans l’idée des sans-terres. Parce qu’au fond, la terre, elle ne nous appartient pas. Terre de Liens en est le propriétaire et la retransmet à d’autres jeunes qui voudront prendre la suite. Ca permet de ne pas capitaliser sur la terre, de ne pas faire de fric dessus. »
Avec 2 485 hectares soustraits à la spéculation, le combat pour le maintien d’une agriculture familiale est-il en passe d’être gagné ? « Terre de Liens c’est une sorte de laboratoire pour montrer comment la société civile gère autrement la terre, comme un bien commun, explique Sjoerd Wartena son co-fondateur. C’est nouveau, ça n’existait pas. Alors on se trompe, on s’améliore mais dans 20 ou 30 ans si on est toujours là mais que rien n’a changé au niveau des politiques, on pourra dire qu’on aura fait un effort mais pas qu’on a pas réussi. »
« En créant la Fondation, on a souhaité placer l’action de Terre de Liens sur le long terme, une fondation c’est pour l’éternité, poursuit Jérôme Deconinck, directeur de la Fondation. En 10 ans, on a acheté 100 fermes, il en disparait 200 par semaine. L’action de Terre de Liens permet de montrer que cela est possible mais si l’on veut que ça bouge, il faut sortir du champ militant. Il faut aussi que le monde économique s’empare de cette question et s’investisse. »
« Qu’est-ce qui sécurisera le foncier à long terme ? » Extrait inédit du film Changement de propriétaire.
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* Toutes les interviews de l’article sont issues du film « La terre, bien commun », un film didactique qui explique à travers la parole de fermiers, de bénévoles ou de salariés l’action de Terre de Liens.
Bonjour Terre de Liens : ce matin, j’écoute avec plaisir l’interview de René Becker sur la biodynamie et Rudolf Steiner à Terre à terre sur France Culture. Sur mes derniers 30 ans de carrière au Cemagref de Grenoble (depuis rebaptisé..), j’ai obéi 10 ans et désobéi 20 ans en dénonçant l’arbricide rural ordonné par le Génie Rural que les Eaux et Forêts ont laissé faire. passivement et en devenant sourcier amateur. René Becker a parlé d’agro-foresterie : mot contre-sens, à renommer agro-foresterie. La demi-page suivante tire profit d’une journée spéciale à Grenoble le 24 octobre. De 1995 à 2000 j’ai enseigné une à deux journées par an chez Philippe Desbrosses en Sologne. Candides vous?
courriel ouvert 28.10.15 d’abord au Secrétariat de l’Equipe Nationale des Prêtres-Ouvriers
François Garczynski téléphone 04.76.51.05.90
agronome, ingénieur génie rural eaux & forêts retraité âgé de 78 ans, conteur & sourcier amateur 34 av. La Bruyère 38100 Grenoble
Oh rares prêtres-ouvriers ruraux et viticoles, pensez aux arbres ruraux et viticoles disparus, etc. !
Le 24 octobre, j’étais à la fête des 50 ans de la reprise des prêtres ouvriers [PO] au Centre œcuménique St-Marc de Grenoble, à écouter leur histoire avant et après l’interdiction de 1954 sous Pie XII. Les PO ruraux et viticoles sont certes rares mais on en parla et au débat final je rêvai d’un rôle plus scientifique de ces PO-là !
Dans la suite de l’encyclique Laudato si à corriger [co-oe 30.06.15, co-oe 04.07.15, ndl Le mythe des forêts.., co 04.09.15IV, co 29.09.15], dénonçons œcuméniquement l’erreur technoscientifique mondiale de la suppression des arbres des champs, prés, vignes et autres cultures non arbustives, comme le caféier sous les tropiques.
Que le réchauffement dure ou non, le pire risque écologique n’est pas la remontée mais la chute du niveau marin, comme la plupart de celles en absence de glaciation divisant les temps géologiques en ères et périodes.
Car l’arbre rural multiplie les récoltes par 2 à 10 [nlle 2-01 p. encadré 3]. La concordance de la bible cible une quinzaine fois l’arbre ou l’arbuste des champs ou de la plaine, et une dizaine de fois dans la même phrase la vigne avec le figuier ou l’olivier : concordisme signifiant que l’agro-foresterie – à récrire agro-arbrerie, car ce n’est pas de la forêt – était déjà un savoir-faire reconnu aux temps bibliques en Israël et sans doute tout autour.
Et le travail manuel de rares prêtres, religieux et religieuses sourciers, guérisseurs et coupeurs de feu ? Ainsi l’entraide médecin-sourcier apprivoiserait des logements à cancers (LAC) en évitant de placer des lits habituels au dessus de trucs souterrains fixes (TSF) [ntte 1ter-00, co 29.05.15ter, scan Parvis de St-Marc, co 15.10.15bis].
Clin d’œil aux mains de Dieu et Jésus dans les textes du mercredi 28 octobre d’après Prions en Eglise :
-Ps 18(19) : « Les cieux proclament la gloire de Dieu, le firmament raconte l’ouvrage de ses mains. »
-Evangile selon saint Luc (6, 17-19) :« Jésus (..) s’arrêta dans la plaine. Il y avait là (..) une foule de gens (..) venus (..) se faire guérir de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par un esprit mauvais en étaient délivrés. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous. »
[…] Terre de liens c’est 240 administrateurs bénévoles, 2 800 donateurs, 60 salariés et 147 fermiers. 12 000 actionnaires composent aujourd’hui Terre de Liens, séduits par le projet qui va bien au-delà du simple rachat de parcelles agricoles. « Les terres acquises par Terre de Liens n’ont pas pour seul objet d’être « conservées » ou protégées, précise l’association. Elles retrouvent une utilité sociale et économique, prennent leur place au sein d’un territoire et génèrent des dynamiques humaines et du lien social. » […]
[…] Sauver les terres de l’urbanisation, les faire financer par des particuliers et les louer à des agriculteurs pour l’éternité… Et si le sol était un bien commun ? Assis entre deux rangs de poireaux, Thomas Roche*, clope roulée collée aux lèvres raconte. « N’ayant pas de terres […]
[…] Sauver les terres de l’urbanisation, les faire financer par des particuliers et les louer à des agriculteurs pour l’éternité… Et si le sol était un bien commun ?Assis entre deux rangs de poireaux, Thomas Roche*, clope roulée collée aux lèvres raconte. « N’ayant pas de terres […]
Je viens de lire avec grand intérêt cet article (comme les autres articles mis en ligne sur le blog de la Ruche), merci de nous faire connaître Terre de Liens, ça m’a donné envie de découvrir le film « Changement de propriétaire », je viens de soutenir le projet en donnant sur KissKissbankbank.
J’espère sincèrement que les deux réalisateurs atteindront la somme visée pour pouvoir terminer leur film. J’aurai ainsi le plaisir de recevoir le dvd du film, de le voir et de répandre la bonne parole autour de moi.
Pour faire bouger les mentalités, faire réagir et au final faire changer les comportements, n’est-ce pas essentiel que l’on parle autour de soi de la nécessité de respecter la terre et donc notre alimentation…
Naturellement vôtre ! Blandine