C’est sans doute la découverte de l’année : la semence de pigeon cicatriserait les plaies, réduirait les rides tout en rendant la dignité à ces oiseaux mal aimés. Enquête au pays des Colombidae.
La nouvelle a récemment fait la Une du journal le Populaire du Centre : un collectif artistique et végan pas comme les autres vient de réaliser une crème hydratante composée à 88% de liquide séminal d’oiseaux de la famille des Columbidae dénommée le Nectar de Colombiade. Dans tous les cafés, une même question : s’agit-il d’une méthode miracle ou d’un gadget cosmétique insolite ? Quoiqu’il en soit, les grands groupes cosmétiques n’ont qu’à bien se tenir. Ce produit ultra local commence à intéresser de nombreux végans et pourrait bien finir par conquérir la France entière.
Depuis dix ans, Séverine Provost participe aux expériences menées par le collectif WE-GAN : “L’objectif est de conjuguer notre engagement végan et nos performances artistiques au travers d’expériences scientifiques inhabituelles”. Il y a quelques mois, le collectif s’est déjà illustré dans des expérimentations surprenantes comme la création du premier steak 100 % numérique qui malheureusement n’a pas soulevé l’intérêt du grand public…
Pour l’amour des pigeons
Une crème à base de matière animale conçue par des végans et pour des végans, quoi de plus paradoxal ? Comment les valeurs végétaliennes peuvent-elle s’accorder avec un produit usant de la matière animale ? Sans doute car on ne parle pas de n’importe quelle matière, mais de semence. C’est en tous cas ainsi que Fabrice Pelletier, un des fondateurs du collectif, prend la défense du Nectar de Colombiade qu’il considère comme un hommage rendu à une espèce animale souvent méprisée, moquée : “Les pigeons, on pense que ça ne bouffe que de la merde, mais c’est aussi un animal qui se reproduit, qui a un comportement affectueux, et qui a besoin d’amour.”
Il faut préciser que les pigeons mâles sont absolument consentants et que la production de cette crème n’altère à aucun moment leur environnement naturel. Cependant, pour récolter l’éjaculat il a fallu redoubler d’inventivité. La méthode la plus simple étant de créer des pigeons femelles postiches que les pigeons mâles viennent féconder amoureusement.
Secrets de fabrication
Une question nous brûle naturellement les lèvres : de quelle façon ces expérimentateurs de l’extrême ont-il aboutit à cette découverte ? Comme beaucoup d’inventions, tout commença par un accident. Alors que Fabrice et Séverine mettaient au point un spectacle avec des pigeons apprivoisés sur la thématique du climat, Séverine s’est retrouvée à manipuler par inadvertance un couple de pigeons en plein coït. La projection séminale du mâle sur sa main était inévitable.
En quelques heures, la magie opéra. Séverine qui avait depuis peu une brûlure douloureuse sur sa paume vit en quelques heures sa brûlure totalement disparaître. Afin de vérifier leur hypothèse, Séverine et Fabrice ont reproduit l’expérience à nouveau en appliquant le liquide sur des petites blessures. Chaque nouvelle tentative s’est soldée par un succès. Il fallait agir.
Artisan un jour, artisan toujours
En collaborant avec une équipe scientifique basée à Limoges et spécialisée dans les innovations cosmétiques, les deux membres du collectif ont ainsi pu mettre au point le Nectar de Colombiade (que vous pourrez trouver bientôt dans votre Ruche). On peut certes remettre en question l’esprit végan de cette crème si elle en vient à conquérir le monde…
En effet, comment préserver le bien-être des pigeons si la production atteint un niveau industriel ? “Pour l’instant c’est encore peu probable”, nous rassure Fabrice. Le brevet appartenant au collectif, il ne devrait pas dépasser un niveau de production raisonnable. En espérant que cela reste ainsi, nous on en raffole de cette crème prodigieuse, qui est loin de nous prendre pour des pigeons !
Source : Le Monde
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